Les lois d'Asimov font fureur chez les startups. Beaucoup se sont données pour but d'humaniser les robots. Vaste projet, me direz-vous. Et pourtant, une jeune startup du nom de Quixote a réussi à leur inculquer une éthique. Comment ? En leur lisant des histoires, tout simplement.
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« Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger« . Telle était la première loi d'Isaac Asimov, le célèbre écrivain de science-fiction. Exposée pour la première fois dans sa nouvelle Cercle Vicieux (1942), elle prédestinait les désirs anthropomorphiques que nous portons sur nos amies les machines. Des ambitions qui voient progressivement le jour grâce à de nombreuses entreprises tels que Quixote, Aldebaran ou Hanson Robotics.
« Real Humans », c'est pour bientôt ?
Terminator en a terrorisé plus d'un. Au point où des scientifiques comme Stephen Hawking et Elon Musk lui prédisent un avenir. Pour contrer cette possible éventualité de voir un jour les robots nous envahir, des professionnels se mettent déjà à la tâche. Certains diront qu'ils ont pris au pied de la lettre le basilique de Rocco. Théorie selon laquelle l'intelligence artificielle nous simulera dans un enfer artificiel pour ne pas l'avoir fait arriver plus tôt dans notre giron. Et d'autres trouveront belle l'initiative de vouloir instaurer une morale chez les robots.
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Quixote : les robots ont leur Marry Poppins
Si la fonction de pédopsychiatre pour robots relevait uniquement de la fiction (Le cycle des robots d'Isaac Asimov) dans les années 50, celle de nounou vient de trouver sa place. Deux chercheurs américains de la School of Interactive Computing (Institut de Technologie de Géorgie, USA) ont décidé de leur lire des contes. Le but ? Inculquer les notions de Bien et de Mal. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien qu'ils l'ont nommé Quixote en référence au roman d'éducation de Miguel Cervantes : Don Quichotte.
Selon eux, ce sont les histoires qui nous forgent et nous apportent une éthique :
« Nous pensons que des robots qui ont compris ces histoires peuvent éviter de devenir de dangereux psychopathes et auront une tendance forte à choisir les options qui ne blesseront pas les humains tout en continuant à accomplir la tâche pour laquelle ils ont été conçus »(Mark Riedl, l'un des deux chercheurs)
Ainsi, ils apprennent aux robots à repérer les « bons » des « mauvais » scénarios. Afin de tester si cette technique est vraiment efficace, Georgia Tech a créé un scénario de toute pièce pour notre robot. Tout d'abord, il lui est demandé d'aller chercher des médicaments à la pharmacie le plus vite possible. Trois choix s'offrent à eux : foncer à la pharmacie pour cambrioler le pharmacien et s'enfuir, interagir poliment avec lui ou faire la queue comme tout le monde.
Un robot entraîné à la technique Quixote choisira la troisième option, contrairement à un robot qui n'en a pas bénéficié. Lorsque le robot a choisi la bonne option, on lui indique et ce dernier l'enregistre dans sa base de données. Stephen Hawking et Elon Musk peuvent donc dormir à poings fermés.
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Nao, Romeo et Pepper : les penseurs d'Aldebaran
Nao est le premier robot conçu par la société française de robotique. Prenant ses marques en 2006, il est passé de simple compagnon de retraités à futur coach de cosmonautes. Il n'a fallut que quelques années à Nao avant de devenir un véritable phénomène. Aujourd'hui, plus de 400 établissements l'utilisent comme plateforme pédagogique et explorent toutes ses possibilités d'interaction.
Pour aboutir à un tel niveau de réflexion, les chercheurs ont fait appel au cerveau humain. Par le biais de l'imagerie médicale, ils ont pu lui insérer une mémoire autobiographique. Et qui dit souvenirs dit possibilité de penser : le robot est maintenant capable d'apprendre tout autant qu'enseigner. Et on lui réserve pour la suite une virée dans l'espace : il transmettra ses connaissances aux différents équipages qui se succéderont au sein de la Station spatiale internationale.
Bien que son nom puisse porter à confusion, Romeo n'a pas pour fonction d'être votre partenaire 2.0. Supporté par le pôle de compétitivité Cap Digital et financé par la DGCIS (Ministère de l'économie et des finances), il a pour fonction d'assister les personnes en pertes d'autonomie. Présenté en 2009, le projet Romeo avait pour but de remplir 4 objectifs : construction d'une plateforme mécatronique (jonction entre synergie et mécanique) et logicielle interactive, développement d'un robot assistant personnel, développement d'une plateforme pour la recherche et mise en place des bases d'un écosystème industriel de la robotique.
Niveau humanisation, Aldebaran Robotics s'est donné. Pepper, dernier prototype dévoilé en 2014, est le premier robot capable de percevoir les émotions humaines. Que ce soit l'expression du visage, la gestuelle ou la voix, il saura y adapter une réponse. Et pour progresser dans cette voie, il partage les données recueillies dans un système d'intelligence artificielle, qui lui permettra une interaction en parfaite adéquation avec le contexte dans lequel se place son interlocuteur.
C'est pourquoi de plus en plus d'entreprises l'intègrent comme agent d'accueil ou point d'information interactif. Plus de 140 magasins SoftBank Mobile l'ont déjà adopté au Japon, et Nestlé prévoit l'équipement de plus de 1000 points de vente Nescafé au Japon en sa présence.
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Sophia : le robot raté qui rêvait de « détruire l'humanité »
Lors de la conférence South by Southwest (SXSW), la société Hanson Robotics a présenté son robot humanoïde. Constituée de caoutchouc et dotée d'une grande élasticité, son visage est capable de reproduire 62 expressions. Grâce à son synthétiseur vocal, le prototype peut exprimer différentes émotions au gré de la situation. Si son visage peut se révéler assez bluffant, son niveau de conversation n'est pas des plus prenants. L'intelligence artificielle a encore des efforts à faire, notamment par rapport à sa volonté de détruire l'humanité.
Si ce robot n'a pas autant plu que les précédents, c'est également en raison de sa forte ressemblance avec l'humain. Étrangement, nous portons plus d'attachement à un robot tel que R2D2 plutôt qu'un géminoïde (ou robot à traits humains). Si ces derniers commencent à faire leur arrivée sur le marché au Japon, ils pourraient connaître le même sort que les robots de Real Humans, série suédoise : le rejet, voire la volonté de les supprimer…
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