Proteus Digital Health et son partenaire Otsuka Pharmaceutical, sont sur le point de lancer un médicament connecté. Il sera le premier médicament de masse à intégrer un capteur ingérable. La commercialisation d'un médicament intégrant des capteurs va sans nul doute provoquer un bouleversement du monde industriel pharmaceutique.
Le premier médicament connecté au monde
Après des années de recherche, d'essais cliniques et d'études, Proteus Digital, associé à Otsuka Pharmaceutical est sur le point de lancer le tout premier médicament connecté. Une version d'un antidépresseur, l'Abilify, intégrant un capteur, est en attente d'approbation de la FDA (Food and Drug Administration). La commercialisation d'un médicament connecté fera, à coup sûr, l'effet d'une « bombe »sur le marché industriel pharmaceutique.
Quels usages et solutions apporte un tel médicament ?
Certaines maladies, mentales notamment, ne permettent pas au patient de discuter avec le docteur au sujet du suivi du traitement de la maladie. Grâce aux données récoltées par le capteur ingérable inséré préalablement dans le médicament, un docteur pourra, en temps réel, ajuster le dosage des prescriptions ou changer de médicament à donner à son patient, sans que celui-ci soit à même de communiquer oralement.
« Aujourd'hui, les patients souffrant de maladies mentales graves luttent pour communiquer avec leurs équipes de soins de santé au sujet de leur régime de médicaments. Pourtant un changement de régime de médicament peut influencer grandement les résultats et la progression de la maladie »
– Dr William H. Carson, président en chef de la direction d'Otsuka Pharmaceutical
Afin de pouvoir analyser les effets du médicament sur le patient, ce n'est pas un, mais deux capteurs que le patient doit utiliser. Le premier, le capteur ingérable est directement intégré dans le même comprimé que le médicament. Le deuxième est imprimé à l'intérieur d'un patch adhésif qui permet de mesurer les modèles de médications prises et les réponses physiologiques. Toutes les données reçues par les capteurs sont affichées sur le smartphone, puis, si le patient donne son consentement, au docteur.
Les patients accepteront-ils d'ingérer un capteur ?
On peut tout de même se poser la question de la réception du médicament par le public. En France, les trackers et « coach » de santé sont largement acceptés par la population, cependant une vraie réticence persiste à l'implantation de capteur NFC sous la peau. Quand sera-t-il d'un capteur à ingérer ?
- Partager l'article :