A l'occasion de l'ouverture de la cinquième édition du Congrès du Big Data, le cabinet d'enquête d'Harris Interactive s'est penché sur la perception du phénomène par le peuple français. Sans grande surprise, l'étude révèle une forte méfiance des Français envers la collecte et l'utilisation de leurs données personnelles. La faute, notamment, à un manque d'information du le sujet.
Deux tiers des Français n'ont jamais entendu parler du Big Data
Si l'on se penche un peu sur cette enquête, réalisée par Harris Interactive, commanditée par Quantmetry et disponible ici, la première chose qu'il en ressort est que le Big Data est une chose encore peu connue du grand public. Deux tiers des Français n'en ont jamais entendu parler depuis ces six derniers mois, et le dernier tiers seulement de manière occasionnelle. Dans les mêmes proportions, 59% des sondés se révèlent « très mal informés » de ce dont il s'agit. Et même si près de 80% des Français admettent que le recours à de telles données sera de plus en plus utilisé à l'avenir, 58% d'entre eux estiment que les entreprises y recourant déjà n'en font pas un usage responsable et raisonnable.
Big Brother is watching you
C'est l'impression globale qui ressort de l'enquête d'Harris Interactive. Les Français sont méfiants envers la gestion de leurs données personnelles, mais pas dans chaque secteur.
Ainsi, les personnes interrogées sont plus enclines à faire confiance aux professionnels de la santé (67%), à la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés 65%), aux organismes publics (62%) et à la Justice (55%). A l'inverse, beaucoup d'entre eux se méfient des enseignes de vente en ligne (60%), de la grande distribution (70%) ou des réseaux sociaux et grands acteurs du web (comme Google ou Facebook, à 78%).
Ces chiffres sont un drame pour les commerçants, surtout sachant que le secteur du retail prévoit de plus en plus de s'appuyer sur l'IoT pour se rapprocher de ses clients. Une fatalité ? Pas forcément. Comme nous l'avons vu, ce rejet peut s'expliquer par l'utilisation perçue comme « déraisonnable » qu'en ont les entreprises, ou plus simplement au manque d'information sur le sujet.
Perspectives d'avenir ?
Au vu de l'utilisation de plus en plus répandue des technologies de géolocalisation et de collecte des données, on peut s'interroger sur la réaction des Français face à des propositions qui pourraient sembler de plus en plus invasives. Sans surprise, on plonge ici dans le rouge : à peine un quart des sondés acceptent l'éventualité de recevoir des publicités ciblées selon leur historique de recherche, moins de 20% la possibilité de se faire localiser par les pouvoirs publics, et 91% refusent catégoriquement la possibilité de laisser des entreprises vendre ou louer leurs données.
Harris Interactive conclut sur ce chiffre évocateur : les Français perçoivent plus facilement les risques de fichage offerts par le Big Data (81%) que les avantages consommateurs (15%). Une répartition qui illustre bien l'image de l'exploitation des données personnelles aujourd'hui, ainsi que ce qui se joue au Congrès Big Data de Paris.
- Partager l'article :