Tandis que le Salon de l'Agriculture 2015 bat son plein, c'est l'occasion de faire la découverte de curieuses inventions. En janvier 2012, on entendait parler de capteurs de rythme cardiaque qui permettent aux bergers d'être avertis par SMS si un loup s'approche un peu trop de la blanche brebis. Aujourd'hui, une sombre polémique à base de poules, de moutons et de high-tech.
Le collier de mouton sauce Wi-Fi
La campagne, ça vous gagne. Mais la couverture réseau est souvent mauvaise. C'est à partir de ce constat que l'idée d'équiper des moutons de colliers dotés de transmetteurs Wi-Fi a émergé de la folle imagination du Professeur anglais Gordon Blair. L'expérience sera prochainement menée dans le comté de Conwy.
Pour mettre en place un tel réseau, la seule condition est que la borne soit éloignée de 60 à 80 mètres maximum pour transmettre l'information à destination, d'où l'intérêt des moutons, nombreux, qui pourraient effectuer ce rôle de relais.
Pour palier au problème de charge des dispositifs, il est envisagé d'équiper le bétail de capteurs solaires et de prévoir une diffusion de l'information dont la portée seraient plus ou moins importante selon la distance entre les moutons.
Un principe qui pourrait se démocratiser si les éleveurs étaient séduits par le système, qui permet aussi de suivre à la trace son bétail. Toutefois, l'idée fait polémique, car, là où l'homme absorbe les ondes Wi-Fi sans danger immédiat pour sa santé, certains animaux plus petits ne supportent pas cette technologie, et c'est le cas des poules.
Les œufs sont cuits
Un poulailler de l'Orne en a fait les frais. Suite à l'installation d'antennes relais proches des poules, celles-ci ont pratiquement cessé de pondre. La production qui était autrefois d'un millier d'oeufs par jour est tombée à une centaine seulement.
Des études ont été menées, et il est apparu que les ondes générées par l'antenne servant de borne Wi-Fi, étaient inférieures au seuil fixé par l'Organisation Mondiale de la Santé (0.6v/m). Depuis, Sylvie Gasnier, l'éleveuse des poules en question, désire tirer la sonnette d'alarme et sensibiliser les autres éleveurs à ces questions de mélange toxique entre technologie et élevages.
Pourtant le Directeur Général de la Chambre d'Agriculture de l'Orne, Arnauld Besnard-Bernadac, affirme que rien n'est anormal et déclare « qu'il ne faut pas effrayer les éleveurs et les habitants avec les ondes ». N'en démordant pas, Sylvie Gasnier a vendu ses poules à des éleveurs localisés loin des antennes, et, depuis, elles ont retrouvé leur rythme de ponte originel. Une triste affaire donc, puisque l'élevage de poules est aujourd'hui en redressement judiciaire.
En 2012, une autre idée insolite avait germé dans la tête de chercheurs suisses : un collier traqueur de fréquence cardiaque pour les moutons. Ainsi, en fonction du rythme cardiaque de l'animal, le berger est notifié de l'état de stress de son animal et peut ainsi se déplacer et voler au secours de ses bêtes. Le bestiau 2.0, c'est tendance.
L'IoT des bêtes
Loin de l'image du paysan à fourche, l'agriculteur français « type » d'aujourd'hui est de plus en plus connecté. Service automatisé des repas, irrigation intelligente, les agriculteurs ont tendance à trouver de nombreux avantages à la technologie aux objets connectés. Un accès facilité aux données de santé, un gain de temps et une précision accrue, tous les critères sont réunis pour attirer les agriculteurs et faciliter l'exploitation du bétail.
On retrouve donc un certain nombre d'objets connectés parmi lesquels, le collier pour vache et mouton HeatPhone de Medria. Remplaçant la sempiternelle cloche, il analyse les mouvements et le niveau d'excitation de la vache afin de signaler sa période de chaleur par une alerte sur le smartphone du fermier. Vachement efficace, non ?
Un autre capteur a été présenté, le Vel'Phone qui signale que l'animal va mettre bas par alerte et donc qu'il est temps de se rendre à l'étable. Une avancée technologique qui permet de ne plus veiller des nuits entières en période de vêlage. Enfin, on peut citer le San'Phone, un objet connecté de petite taille avalé par l'animal, conservé dans son organisme à vie et qui permet de transmettre en temps réel des informations de santé et des alertes lorsqu'une anomalie est détectée. De quoi donner des frissons aux défenseurs des animaux.
source : bfmtv.com
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