Dans cette section « Startup de la semaine » nous évoquons habituellement les nouveaux produits et services innovants imaginés par les startups. Aujourd'hui nous parlons du projet d'Ulrich Mezui, le fondateur de Private Innovation, un site communautaire dédié à la vente d'objets connectés et disruptifs.
« Les objets connectés sont des produits d'avenir, mais ils peinent à décoller sur le marché » analyse rapidement Ulrich Mezui. L'ingénieur EDF identifie deux freins : « le prix trop élevé des produits » et la « méconnaissance du grand public », malgré un succès d'estime sur les plateformes de campagnes de financement participatif.
Pour pallier ce problème et ajouter sa pierre à l'édifice l'entrepreneur basé à Toulouse propose un site Web nommé Private Innovation, une plateforme communautaire privée pour connecter les startups et les adeptes des nouvelles technologies.
Séduire les adeptes et favoriser le bouche-à-oreille
Plutôt que de proposer une énième plateforme e-commerce, l'entrepreneur mise sur une communauté fermée. C'est-à-dire, qu'à l'instar de Vente-privee.com, il faut s'inscrire sur le site pour profiter des offres très intéressantes.
« Sur les sites de crowdfunding, les startups proposent leurs produits à des prix bien plus bas, de l'ordre de moins 60 %. Nous nous inscrivons dans cette tendance« . Ces prix spéciaux sont logiquement pour un nombre de clients réduits, des privilégiés qui veulent soutenir un objet connecté innovant.
Cette mise en relation, cette discussion entre les utilisateurs et les concepteurs permet une prolongation après la phase de communication débutée lors des campagnes Kickstarter ou IndieGogo. « Avec Private Innovation, les startups peuvent avoir des retours après l'industrialisation des produits, par exemple lors des mises à jour logicielles« . L'objectif, c'est également de mieux faire connaître les produits connectés et cela fait partie du modèle économique de la startup d'Ulrich Mezui.
Un modèle donnant-donnant
Pour élargir les objets innovants sur la plateforme, le fondateur explique son plan. Il est simple, faire baisser le prix des objets innovants de 30 à 70 % sur le tarif public. « Le but, c'est d'avoir le meilleur prix du Web pour les utilisateurs de Private-Innovation.com » affirme Ulrich Mezui. Soyons clair, il s'agit d'un véritable défi. En effet, le prix d'un produit ce n'est pas seulement celui des composants, de matériaux, de la conception d'un logiciel, mais celui d'un effort et des choix opérés par une équipe, une startup, une entreprise. Le fondateur de Private Innovation a donc établi des règles pour satisfaire ses clients, les membres de la communauté, et les entrepreneurs.
Tout d'abord les offres s'inscrivent dans une durée limitée d'une semaine pour un nombre défini de produits, d'une dizaine à 100 unités. En parcourant le site, on trouve 10 offres disponibles qui seront remplacées par d'autres dans les jours qui viennent. Pour ce faire, Mezui et son équipe démarchent les entreprises et les startups afin de convenir à un partenariat :
« Je ne vous le cache pas, les entreprises baissent généralement le prix de 30 % et difficilement au-delà. En revanche, je les convaincs en défendant l'aspect communautaire de mon site, qui héberge des possibles ambassadeurs des produits.«
Ainsi, les clients sur la plateforme seront initiateurs du bouche-à-oreille, ils feront de la publicité du produit.
La stratégie tarifaire n'est donc pas remise en cause d'après l'entrepreneur. « Le prix réduit, c'est aussi pour montrer que c'est un privilège d'être un membre de Private Innovation« . Le fait que les utilisateurs du site peuvent répondre à des questionnaires sur la qualité des objets, contribuent à leur amélioration, cet écosystème crée « un cercle vertueux« . Le choix de livrer en moins de 48h pour certains produits et moins de 15 jours pour les stocks étrangers renforce cet aspect qualitatif. « C'est un cheval de bataille » nous dit le fondateur.
Une ambition affichée
Private innovation est un tout jeune site. Il a été ouvert il y a un peu moins d'un mois, le 26 septembre dernier. La plateforme réunit déjà plus de 600 membres, une progression encourageante en trois semaines. Le but, avoir de nouvelles startups en partenariats pour renouveler les produits présents sur le site. « Nous avons 6 ou 7 startups qui sont prêtes à travailler avec nous prochainement« .
Ulrich souhaite principalement attirer les sociétés françaises, mais n'hésite pas à mettre en avant ses coups de cœurs. L'entreprise Trasense est chinoise, basée à Shenzhen et propose une montre connectée de bonne qualité. Ce n'est qu'un début, la startup ne « s'interdit pas » de travailler avec des membres de la Silicon Valley ou de partout ailleurs dans le monde.
Pour attirer les nouveaux utilisateurs, l'entrepreneur mise sur la communication et le bouche-à-oreille. Il a pour but d'accueillir 2000 inscrits à la fin de l'année 2016 et générer un chiffre d'affaires de 200 000 euros d'ici la fin de l'année 2017.
Je ne sais pas encore parler de succès à l'heure actuelle (rires). On a besoin de partenaires et de nouveaux adhérents, mais la campagne de crowdfunding nous a apporté de la visibilité via les réseaux sociaux et les sites Web.
Il y a deux choses, comme beaucoup. Il faut de l'essence dans une voiture, on a besoin de budget et la recherche de fonds est essentielle. Il faut se faire connaître auprès des adhérents et des entreprises. Cela joue beaucoup.
Je ne sais pas s'il faut donner des conseils aux probables concurrents (rires). Sérieusement, le gros point c'est de ne pas être seul. J'ai une structure qui fonctionne déjà, mais je travaille beaucoup. J'ai quelqu'un qui m'aide beaucoup pour contacter les futurs partenaires.
Obtenir des fonds, oui et s'entourer des bonnes personnes pour progresser rapidement. C'est ce qui fait la différence.
Nous, nous avions en partie nos propres fonds en provenance d'une autre activité, puis nous avons mené une campagne KissKissBankBank pendant laquelle nous avons récolté 5000 euros.
[author title= »Ulrich Mezui, CEO Private Innovation » image= »https://www.objetconnecte.com/wp-content/uploads/2016/10/private-innovations-ulrich.jpg »] Avant d'être multi entrepreneur, Ulrich Mezui a un poste de chef de projet chez EDF Energy. Possesseur d'un diplôme d'ingénieur en gestion industrielle, il a pour passion l'innovation. C'est naturellement qu'il s'est penché sur le cas des objets connectés et imaginé une solution pour les populariser auprès d'une communauté d'adeptes. Ses multiples casquettes font de lui un travailleur acharné. [/author]
En partenariat avec Private Innovation.
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