Qualcomm, le fabricant californien de processeurs, joue du portefeuille. La firme a annoncé hier le rachat de son concurrent NXP pour 47 milliards de dollars. Il s'agit de la plus grosse acquisition de son histoire.
Les utilisateurs de smartphone ne le savent pas tous, mais Qualcomm fabrique et équipe la majeure partie des mobiles avec ses processeurs. Malheureusement, le marché arrive à saturation, même les constructeurs leaders du secteur Samsung et Apple subissent un ralentissement dans cette activité.
Pourtant, la firme se permet d'investir 47 milliards de dollars en rachetant son concurrent hollandais NXP. L'annonce faite hier peut surprendre dans ce contexte particulier. Il faut bien rebondir et trouver d'autres secteurs plus lucratifs. A cet effet, les deux compagnies font véritablement le pari de l'Internet des Objets.
Ils avaient collaboré par le passé afin de fabriquer des puces NFC dédiées aux objets connectés. Si ces produits intéressent fortement les firmes, Qualcomm équipe la plupart des montres connectées avec ses chipsets, le secteur de l'automobile sera sans aucun doute une cible prioritaire.
Sur la route de l'automobile connectée, entre autres
NXP conçoit d'ores et déjà des composants pour les secteurs de la sécurité des paiements, de l'automobile connectée et de l'énergie. Qualcomm vise donc à diversifier ces activités par cette acquisition. Fabriquer des processeurs et des puces de télécommunications mobiles ne suffit plus. Il faut pouvoir s'affirmer comme acteur majeur sur le marché de l'IoT.
Cette situation ne touche pas seulement la firme californienne. Intel a elle des difficultés pour transformer son activité, de passer du monde l'informatique à la révolution numérique en cours. Ce changement d'ère demande des efforts financiers importants. Pour Qualcomm, cela veut dire piocher dans ses réserves de cash et passer par des emprunts.
Ensuite, la compagnie prévoit de réaliser 500 millions de dollars d'économie deux ans après la clôture du deal. Par ailleurs, les deux entreprises réunies devraient réaliser un chiffre d'affaires de 30 milliards de dollars.
La tendance à la consolidation des grands groupes continue. En juillet dernier, c'est Softbank qui rachetait ARM pour 29 milliards d'euros. Il s'agit forcément d'une bonne nouvelle pour le marché de l'Internet des Objets, mais la question reste en suspens : cela suffira-t-il pour dynamiser le secteur du semi-conducteur ?
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