Huawei s'est démarqué par son activité de constructeur de smartphones. L'entreprise chinoise fabrique également des équipements pour l'installation de la 5G. Selon les dirigeants, l'industrie de l'automobile et de l'énergie sont les nouveaux moteurs du marché des télécommunications et de l'IoT.
En ce moment même se tiennent les Huawei Innovation Day 2016 à Sydney en Australie. L'occasion pour le groupe chinois d'affirmer sa stratégie en direction du monde professionnel. Abdurazak Mudesir, vice-président du marketing 5G Huawei Europe, a déclaré que le monde des télécommunications subit une grande transformation :
« L'avènement de la 5G est actuellement conduit par les opérateurs. Je pense que la donne est en train de changer. C'était probablement vrai il y a deux ans, mais un nouveau mouvement est en marche.«
La 5G au service de l'industrie
Ce nouveau mouvement en marche poussé par un réseau plein de promesses s'éloigne petit à petit du smartphone pour faire communiquer les objets, notamment les automobiles et les équipements électriques. Le partenariat avec General Electric s'explique facilement. Le dirigeant affirme que la vitesse des télécommunications n'est plus un argument suffisant pour séduire les clients. Il faut maintenant présenter des cas d'usage de cette technologie en misant sur la flexibilité du réseau.
Par exemple, l'alliance entre équipementiers et constructeurs automobiles (réunissant Huawei, BMW, Mercedes, Nokia, Audi ou encore Intel) vise l'acclimatation des infrastructures de la 5G au service de la voiture autonome. Le secteur de l'énergie souhaite pouvoir connecter ses services et ainsi favoriser l'adoption de la Smart City. De même, Mudesir voit dans un futur idéalisé que la 5G servira à connecter les objets dans les habitations les plus éloignés.
Des modèles économiques à repenser
Entre véritable tendance et rêve, Huawei perçoit le potentiel de la 5G non plus à travers le prisme de la connectivité, mais du service. Ce changement de modèle économique demande à l'entreprise et ses partenaires de repenser entièrement leur manière de vendre des produits.
Le modèle doit s'adapter à la consommation de données par des objets connectés, entre ceux qui ont besoin d'envoyer une grande quantité d'informations et ceux qui communiquent une à deux fois par jour. Il faut alors chercher de nouvelles sources de revenus, créer de la valeur ajoutée, « notamment grâce aux plateformes IoT« .
Huawei a bien compris qu'il ne faut pas œuvrer seul dans ce domaine naissant. Sans les autres équipementiers et les acteurs tels que les opérateurs, les clients/partenaires, et les autorités publiques, cette évolution des télécommunications n'aura pas lieu.
L'union fait la force
Abdurazak Mudesir affirme : « La commission européenne avec son plan pour la 5G inclut la demande des régulateurs nationaux de l'Union d'avoir un nombre suffisant de bandes de fréquence disponibles et harmonisées. Nous, de notre côté, avons besoin de cela le plus rapidement possible ».
Cela demande aux autorités compétentes de commencer le travail en amont. Ainsi, les opérateurs téléphoniques ne sont plus les interlocuteurs privilégiés. L'écosystème s'élargit aux équipementiers et fournisseurs de solutions « as a service ».
Cette transformation, des acteurs comme Orange ou Bouygues l'ont entamé afin d'offrir des services aux professionnels. Il faut toutefois relativiser l'enthousiasme en rappelant que ces infrastructures demanderont d'investir massivement. La ruée vers l'or n'aura probablement lieu qu'à l'horizon 2020.
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