Et après? Est-ce la fin ou début? Lancer son objet est déjà une réussite en soi, mais une demie, une aventure inachevée. L’histoire d’Apple ne s’est pas limitée à l’Apple 1, cette unité centrale au boîtier en bois. C’est aujourd’hui une histoire pluri-décennale et une marque qui a marqué le début du siècle tant il a révolutionné notre perception et notre usage de la mobilité.
D’un point de vue produit il y a trois sujets principaux à activer:
L’itération produit
C’est-à-dire la capacité d’enrichir la proposition de valeur initiale, développer la vision en proposant d’autres fonctionnalités pour une expérience plus aboutie. Pour autant, nous sommes dans le monde du hardware, pas dans la magie du logiciel qui, en une mise à jour, permet de renouveler le produit.
C’est donc soit dans une logique d’accessoirisation, soit dans un renouvellement du produit que l’itération produit se comprend. Elle appelle une roadmap calibrée sur une ligne marketing (eg time-to-market= la fonctionnalité au bon moment) ou technique/ logistique (eg obsolescence planifiée= synergie entre le produit et les nouveautés techniques des fournisseurs (carte mère, affichage, etc.).
La diversification produit
Un produit adresse un segment de marché. Une gamme de produits adresse plusieurs marchés.
Cette diversification, pour faire simple, consiste à adresser d’autres usages, d’autres cibles sur d’autres formats ou supports. C’est un nouvel objet qui doit se créer ici, un nouvel objet dont la logique doit répondre à une stratégie (quels sont les nouveaux marchés adressés?) et à une tactique (comment puis-je les adresser?).
Des enjeux corporate et rh
Qui parmi ceux de la première heure garder et qui recruter pour constituer le socle de croissance sur les 18-24 prochains mois? Cette question appelle une question centrale dans le cadre d’une startup IoT. Comment envisager la configuration de la structure:
Internalisation de la R&D- Totalement/ partiellement?
Effort marketing et business dev?
Une façon de répondre à cette question centrale est de regarder les capacités d’investissement et de les mettre en perspective avec les bénéfices. Ces capacités de financement sont de deux ordres :
Endogènes, c’est-à-dire la capacité qu’à la structure à générer ses propres revenus. En un mot, c’est ce que l’on peut appeler le “smart money”.
Exogènes, c’est-à-dire la capacité que démontre la structure pour attirer du capital sur la foi d’une promesse, soit auprès de BA/VC soit d’organismes bancaires.
La “prochaine étape” est donc celle de la confirmation, celle qui appelle le plus de lucidité et de courage. Peut-être la plus difficile.
ECOSYSTEME IOT
ACCELERATEURS ET INCUBATEURS POUR L'IOT
Le Crédit Agricole a lancé son incubateur privé situé au 55, rue de la Boétie en juin 2014. Dans ce lieu créé sur le principe d’un village, on ne parle pas d’incubation, mais de pépinière. Les startups sont les habitants et leurs locaux les habitations, Fabrice Marsella a été élu Maire du Village. Le centre névralgique du Village s’appelle “Place du Village”, pour jouer le jeu jusqu’au bout.
Fabrice Marsella : “Au début cette histoire de “Place du Village”, c’était une boutade. Et puis on s’est rendu compte que ça prenait une dimension sympathique. Il y a de la proximité avec les habitants et les partenaires, qui grandissent ensemble.”
Ici, les membres du Village sont des startups, des PME et grands groupes. Une équipe gère tous ces membres à l’année et anime des workshops et sessions de networking. Pour Fabrice Marsella, l’important ici, c’est que les startups évoluent et grandissent, et puissent “voler de leurs propres ailes” ensuite. “Je les fais pitcher régulièrement, ils ont six minutes pour me convaincre. Avec cet entraînement, ils savent comment valoriser leur entreprise auprès des investisseurs.”
En faisant partie de cet écosystème, les startups s’immergent dans un univers de “réalité augmentée” pour l’entreprise. En effet, de par les partenariats noués et les animations proposées, finalement, comme le confirme Fabrice Marsella, les jeunes pousses n’ont plus besoin de courir derrière leurs contacts, elles se font courtiser à domicile.
Et dans un incubateur privé comme au Crédit Agricole, il y a bien entendu des secteurs plus privilégiés que d’autres. À propos de la société Data & Data, spécialisée dans l’identification de produits contrefaits dans le secteur du luxe sur Internet, Fabrice Marsella précise : “Le patron de cette startup souhaite se lancer prochainement dans l’identification de médicaments contrefaits, ça tombe bien, j’ai les contacts qu’il lui faut, nous sommes partenaires avec Sanofi. Il est intéressé également par les vins et spiritueux, à l’identique, nous sommes proches de nombreux acteurs du secteur.”
Une aubaine donc, à en croire les moyens développés pour chaque entreprise, mais tout n’est pas toujours tout rose dans ces pouponnières. Déjà, il faut déjà que la startup tienne “debout” pour faire partie du Village. Elle est sélectionnée parmi de nombreux critères : solidité financière, portefeuille client déjà bien fourni, voire premières commandes abouties. Le Village étant un incubateur privé, les locaux sont payants. A l’issue des deux ans passés au Village, les startups doivent être rapidement indépendantes puisqu’elles quittent le 55, rue de la Boétie pour être remplacées par de nouvelles arrivantes.
Pour la sortie de piste, un accompagnement commercial peut leur être proposé. On peut leur proposer un accompagnement commercial. Ça tombe bien j’ai les contacts qu’il leur faut.
Les startups visent toujours les grands groupes. Intérêt des startups pour se développer vers les PME, je pense. Un grand groupe met longtemps à se décider. Idée de réconcilier ce temps long entre startups et grands groupes. C’est difficile de rassurer, de passer la barrière des achats.
Ici on a Engie, BETC, Microsoft… Chaque startup a un parrain. On est situés au 55, rue de la Boétie au coeur du quartier des affaires, ce sont les futurs investisseurs qui se déplacent maintenant, pas les startups.
Les partenaires sont la deuxième jambe du Village. Pas d’incubation, on parle plutôt de pépinière. Les boîtes ici sont déjà créées, ont un chiffre d’affaires, reçu des fonds d’investissement, sont déjà équipées. Elles fonctionnent. Ce sont des boîtes jeunes qui ont besoin d’un accompagnement plus fort.
Il faut fidéliser les partenaires dans le temps et qu’ils participent au modèle économique du Village. Ces partenaires couvrent tous les besoins en expertise des startups. C’est un défi technologique avec plus de cent boîtes startups et PME, il y a la sécurité des données, l’accessibilité à Internet…
Des personnes gèrent ici la sécurité. Ici, c’est de l’open innovation. Tout le monde peut rentrer sur la place du Village. Mais pas dans les « habitations », on ne peut pas rentrer. Les PME viennent bénéficier de cet environnement favorable. Elles s’engagent à faire des retours sur leur activité. Il n’y a pas de fonds publics.
On leur met à disposition un cabinet d’avocat, un expert comptable, un expert en subventions publiques une fois par semaine sur la Place du Village, ils viennent et ils sont disponibles.
Pour payer un loyer pour un bureau fermé, au plus cher c’est à 710 € le mètre carré par an. Pour profiter d’ici, il faut bouger et aller interagir avec les autres.
Domaines d’excellence : agriculture, agro-alimentaire, santé/vieillissement, énergie, environnement, logement, fintech, assurtech, big data, IoT…
INNOV&CONNECT BY BNP PARIBAS
Encourager l’innovation revient à favoriser la croissance pour les entreprises. Pour soutenir cet effort dans les grands groupes et envoyer un signal fort aux startups, la banque de détail BNP Paribas lançait en 2015 son programme d’accélération Innov&Connect, opéré par L’Atelier BNP Paribas. Objectif : accompagner les startups dans leur croissance, les connecter avec des entreprises reconnues et les aider à générer du business. Chaque startup accélérée bénéficie du soutien d’une grande entreprise qui devient son mentor, ainsi que du coaching des experts de la banque BNP Paribas et de son vaste réseau.
Pendant les 6 mois du programme d’accélération 12 binômes grande entreprise/startups vont travailler ensemble pour développer des projets innovants et surtout concrets. La coopération se fait sur le principe gagnant gagnant. La grande entreprise complète sa démarche d’innovation et teste des produits et services innovants grâce à l’agilité des startups partenaires. A son tour, la startup, grâce à sa relation privilégiée avec l’entreprise-parrain, a l’opportunité d’améliorer son produit, ainsi que de gagner son premier grand client et booster son chiffre d’affaires.
La startup bénéficie gratuitement de tout l’écosystème de la banque : d’un environnement de travail privilégié gratuit dans les locaux de WAI Paris (We Are Innovation) au cœur de Paris, d’un accompagnement personnalisé, d’un accès au coaching technique et business par des experts internes et externes, des services que L’Atelier BNP Paribas met à leur disposition. Selon les besoins, la banque peut financer le développement du projet à la hauteur de 100 000 euros, non négligeable pour les projets hardware.
Emmanuel Touboul, business advisor en charge du développement des startups, explique que le point fort du programme est l’accompagnement personnalisé de chaque startups: « Toutes sont différentes, opèrent sur des marchés différents et disposent de compétences différentes au sein de leurs équipes. Il est donc tout à fait logique de leur proposer des formations sur mesure ».
Dès leur entrée dans l’accélérateur, un mini-audit est réalisé afin d’identifier leurs forces et leurs faiblesses et de définir une feuille de route d’accompagnement personnalisé. Généralement, les startups aux premiers stades de l’accélération ont besoin de présenter leur offre et leur valeur ajoutée de façon lisible pour les clients, de comprendre profondément les clients et le marché auquel ils s’adressent, d’identifier et de hiérarchiser leurs motivations d’achat. Les experts internes et externes de L’Atelier BNP Paribas aident les jeunes pousses en mode « one-to-one » à travailler leur pitch et leur offre, à mettre en place une stratégie commerciale efficace, à identifier les clients et trouver les bons canaux pour les atteindre, ainsi qu’à préparer leur prochaine levée de fonds. Le carnet d’adresses de la banque permet aux startups de rencontrer de nouveaux prospects et représente une vraie plus-value du programme.
Pour être sélectionnées, les startups doivent proposer une offre ou un service innovant, lié, par exemple, aux objets connectés, au big data, à l’impression en 3D ou à l’intelligence artificielle avec des applications dans le retail, l’agriculture, la santé, l’énergie, les ressources humaines, et attirer l’attention des parrains grandes entreprises.
LA CITÉ DE L’OBJET CONNECTÉ
Pour les startups, créer un objet connecté peut être laborieux. Temps de réalisation, moyens mis en place, espace de construction, espace pour se développer, c’est un vrai parcours du combattant. La Cité des objets connectés tend à y remédier.
“C’est un concept d’accélérateur industriel. Un lieu où on accompagne, on aide les startups et les porteurs de projets à accélérer la traversée de tous les cycles de vie d’un produit” explique Philippe Ménard futur Directeur opérationnel de la Cité de l’Objet Connecté. Le but c’est de venir en complément de ce qui existe déjà, par exemple des plateformes de financement participatif Kickstarter.com ou Indiegogo.
La Cité des objets connectés, c’est un bâtiment de 16 000 m² dont 3 000 seront utilisés au début. Dedans, 3 pôles : un espace de bureaux, un espace de coworking pour les startups et les entreprises et un espace dédié à l’innovation industrielle. Ces pôles représentent des étapes et servent à faire évoluer un concept, réaliser une pré-série puis aller jusqu’à l’étape de production et d’intégration de l’objet.
Des ingénieurs, des experts, des chefs de projet et des personnes administratives composent la Cité des objets connectés et seront là pour répondre au mieux aux besoins des startups.
Sur un étage en rez-de-chaussée, les startups fabriqueront des prototypes, des preuves de concept pour un abonnement très modeste dès 300€ par mois qui donnera accès à du matériel professionnel de très haute qualité..
L’étage 1 est celui de la pré-série, dans le processus d’industrialisation. Lorsque la startup a un concept bien abouti et elle cherche à penser à la faisabilité de son produit, c’est-à-dire avec quelles machines le fabriquer, avec quels procédés de fabrication par exemple. La Cité des objets connectés définit alors un montant financier.
Le principal acteur est le fournisseur d’électronique professionnel Eolane. La société travaille déjà dans le domaine des objets connectés et se place comme l’actionnaire principal de la Cité des objets connectés. Eolane se charge également des ressources humaines, pour développer le projet et le mener jusqu’à son lancement. Le groupe a mis en place tout le business plan (le cahier des charges, les plans, les documents de statut) permettant sa création.
Ce projet pourrait permettre à la ville de s’appuyer sur cette dynamique pour développer des objets connectés, de nouveaux projets qui permettront à la ville de créer des entreprises et de devenir une smart city. L’objectif, c’est que les entreprises angevines puissent profiter de cet effet. 170 projets d’ici 2019 sont prévus, même si cela reste un chiffre une estimation.
La création d’emplois est aussi un des enjeux majeurs du projet puisque, rappelle Constance Nebbula, conseillère municipale déléguée à l’économie numérique et l’innovation, “le nombre d’objets connectés estimé dans le futur est non négligeable, c’est un secteur ultra porteur facteur d’emplois.” Une dizaine d’emplois créés au départ sont annoncés, avant d’atteindre une cinquantaine à la fin du projet.
Pour Constance Nebbula, toutes les villes se disent “ville des objets connectés”, mais Angers a un avantage : son secteur d’activité. “L’objet connecté est à la base un objet électronique, et nous avons sur le territoire des entreprises leaders dans leur secteur comme Eolane, qui porte d’ailleurs le projet. En s’appuyant sur notre structure qui est bien construite au niveau de l’électronique, plus la Cité des objets connectés, Angers a tous les facteurs pour devenir la ville des objets connectés.”
Mais le projet veut s’étendre à d’autres villes en France. “Chaque chose en son temps” déclare l’élue qui pense qu’il faut d’abord monter le projet angevin. “Mais si ça se fait, ça permettra de faire des liens au niveau national sur le territoire et donc de vraiment axer la France sur les objets connectés.”
Philippe Ménard va dans le même sens “si l’expérience est positive il y aurait la possibilité de dupliquer ces sites d’objets connectés pour accueillir plus de startups et déployer l’initiative sur le territoire Français.”
Axer la France sur les objets connectés oui, mais peser aussi au niveau international. En présentant le projet, le Ministère a d’ailleurs insisté sur ce point. Et pour devenir un poids lourd du secteur, Angers pourrait compter sur son partenariat avec la ville d’Austin au Texas. “C’est l’une des villes les plus actives dans le champ des nouvelles technologies.” Explique Constance Nebbula. “La ville d’Angers a tout intérêt à booster ce partenariat avec Austin pour faire connaître la Cité des objets connectés aux États-Unis. Je pense que tous les pays qui s’intéressent à ce sujet la devraient pouvoir se tourner vers Angers quand la Cité sera aboutie.”
Jusqu’où s’arrêtera la surenchère des incubateurs à Paris ? Le Cargo, espace de 15.000 m2, dédié à l’éclosion et à l’accompagnement de startups en IoT notamment, s’annonce comme le plus grand incubateur d’Europe.
On compte désormais une bonne quarantaine d’incubateurs dans Paris intra-muros, qu’ils soient privés ou publics. Mais outre leur nombre grandissant, leur taille impressionne. Situé dans l’ancien entrepôt du boulevard MacDonald dans le 19e arrondissement de Paris, le Cargo réparti, bâtiment à l’architecture minimaliste s’offre 6 étages et accueillera à terme 100 startups et 50 entreprises de plus grande taille. Financé à hauteur de 65 millions d’euros par Paris, la Région et la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), le Cargo devrait voir naître un grand frère, celui en cours de construction dans la nouvelle Halle Freyssinet (13e arrondissement) du serial entrepreneur et fondateur de Free Xavier Niel.
Conscients du besoin d’appréhender les nouveaux usages et supports liés aux contenus numériques, nouveaux outils numériques et à l’industrie créative, la Ville de Paris et ses partenaires proposent -à travers le Cargo- un lieu exceptionnel dédié aux jeunes entreprises innovantes affichant une identité forte et aboutie, liée aux contenus numériques dans leur acception la plus large.
Le cargo, « paquebot » hors mesure, qui offre une nouvelle vie aux entreprises, emmènera les créateurs et les entrepreneurs du numérique, français et internationaux, dans un voyage au long cours de business et d’accompagnement haut de gamme pour répondre aux opportunités créées par un secteur en pleine transformation.
En 2009, Toulouse a vu naître la TIC Valley. La référence européenne du Web des objets s’agrandit de jour en jour. Les 300 collaborateurs de l’IoT Valley vont disposer dorénavant de 3000 m 2 supplémentaires. A deux pas du siège central, situé à Labège, une IoT Valley 2 verra le jour ainsi que son premier campus.
L’association s’est donnée pour but de regrouper et fédérer des startups liées aux Technologies de l’information et de la communication. Il a fallu attendre deux ans avant de voir émerger son nouveau siège, E-volution. Un bâtiment centré autour des nouvelles technologies, l’art et le sport. Aujourd’hui, elle porte le nom de IoT Valley et affirme son nom avec un nouveau siège, spécialisé autour de l’IoT.
Le 13 avril, IoT Valley 2 a pris ses quartiers et accueille une vingtaine de startups de « La Passerelle », catalyseur de startups. Les entreprises en cours de lancement et 4 startups arrivées à maturité pourront y trouver un foyer. Dans le même temps, elle prévoit l’aménagement du Connected Camp. Accélérateur des débutants de l’IoT, le bâtiment sera construit en août et accueillera en son sein 20 porteurs de projets.
Après plusieurs mois de négociations avec les collectivités locales, Ludovic Le Moan a enfin fait de son rêve une réalité : le campus IoT. De nombreuses structures y seront réunies : centres de formation, grandes entreprises, startups, laboratoires, piscines, restaurants, etc.
Depuis longtemps, Ludovic Le Moan cherche à faire de Sigfox un acteur international, en connectant à Internet des milliards d’objets dans le monde. Néanmoins, il souhaite fédérer tout son écosystème IoT dans une ville, à Toulouse.
Sa communauté attire les grands groupes industriels. 23 entreprises et 300 collaborateurs ont déjà rejoint son écosystème. A cela s’ajoutent des partenariats importants tels que Samsung, la SNCF ou BNP Paribas.
LES SALONS DE L'IOT
CES, Las Vegas
MWC, Barcelone
Medpi, Monaco
IFA, Berlin
SIDO, Lyon