Dans une étude de l'institut allemand spécialisé en sciences appliquées, la Fraunhofer-Gesellschaft, la Chine ravit sa place de première puissance innovante aux Etats-Unis, grâce à un dépôt accru de brevets. Des brevets surtout ciblés autour de l'industrie 4.0 et de l'Internet des Objets.
La SinTech a le vent en poupe…
En déposant deux fois plus de brevets technologiques que les Etats-Unis, la Chine, première puissance économique mondiale en début d'année 2014, s'est offert une place de première puissance vectrice d'innovation. Depuis 2013, 2541 brevets ont été déposés par la Chine dans le domaine de l'industrie 4.0. Les Etats-Unis n'en ont déposé que 1065. L'Allemagne, premier pays européen dans le domaine, est encore bien loin avec 441 brevets déposés.
Les raisons de cette fulgurante avancée sont multiples. Bien évidemment, l'énorme puissance économique de la Chine n'est pas étrangère à cette augmentation des brevets. Mais cette avance vient également de son positionnement géographique privilégié, faisant de la Chine un endroit intéressant pour les multinationales, son énorme marché intérieur et son ancien statut d'atelier du monde, qu'elle perd petit à petit aux bénéfices de pays plus modestes, comme la Thaïlande ou le Vietnam. La Chine attire, et surtout, tire son épingle du jeu face à la concurrence, et impose ses innovations sur le marché mondial.
Le gouvernement Chinois a mis en place un plan gouvernemental, façon FrenchTech, intitulé « Made in China 2025 », qui favorise à dessein le secteur de l'Industrie 4.0 chinoise. Un plan qui consiste en des aides financières et logistiques pour les entreprises et start-ups chinoises, ainsi que les encourager à présenter leurs projets à l'international et mettre leurs créations à l'épreuve des standards des autres grandes puissances et de s'extraire du marché national. Au CeBIT 2015, le plus grand salon pour les Technologies de l'Information au monde, plus de 600 entreprises chinoises étaient présentes.
Parmis les dépôts de brevets majeurs, on retrouve de grandes entreprises comme Huawei, ZTE et les prestigieuses universités chinoises de Shanghai, Huazhong et Chongqing.
…mais peine à concrétiser ses projets
Toutefois, l'étude de Fraunhofer revèle que seul 35% des brevets déposés par la Chine remplissent les critères pour être officiellement brevetés. Sur les 2541 brevets déposés en 2014, il n'y en aurait que 515 pouvant acquérir le titre de brevet officiel. A titre de comparaison, les Etats-Unis ont plus de 1467 brevets approuvés. Encore des efforts à faire pour la Chine, mais les initiatives se révéleront probablement payantes sur le long terme. A suivre, donc.
Retrouvez ici le lien de l'étude de Fraunhofer.
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