Les 22 au 25 mai dernier se tenait à Boston le LiveWorx 2017, la conférence internationale organisée par PTC le fournisseur mondial de technologies dédiées à l'Internet des Objets. Véritable show, le LiveWorx est revenu dans une édition 2017 plus impressionnante encore que l'année passée.
Les organisateurs ont tout d'abord souhaité nous faire profiter d'un spectacle son et lumière orchestré par un homme contrôlant des bras robotisés affublés de rayons lasers, fabrication du groupe ABB, un partenaire de PTC.
Cette mise en scène, qui à première vue pourrait ne pas avoir de véritable rapport avec les solutions de l'entreprise, basée dans le Massachusetts, est en fait un des nombreux exemples des possibilités offertes par la plateforme IoT ThingWorx. En effet, nous apprenons plus tard que ces robots sont contrôlés à l'aide de Thingworx.
Concevoir des produits dans un seul environnement
Cependant l'orchestration événementielle ne reflète qu'un tout petit aspect de la vision proposée par PTC lors de ce LiveWorx.
À ce sujet Jim Heppelmann, Président et CEO de PTC a tenu lors de sa présentation à réaffirmer et à affiner la position de son entreprise concernant le rapport entre l'IoT et le monde industriel. Si l'entreprise propose des solutions de Product Lifecycle Management, (PLM ) depuis longtemps, les sociétés qui les utilisent ne peuvent pas réellement suivre un produit tout au long de sa durée de vie : « une fois qu'un produit est acheté, il est difficile d'avoir un parcours précis de son utilisation. », remarque Jim Heppelmann.
Après trois ans sur le marché de l'Internet des Objets, depuis le rachat de ThingWorx, Jim Heppelmann nous résume son choix. Il a lancé son entreprise sur ce marché, car “l'IoT est le nouveau PLM”. Oui, installer des capteurs connectés à Internet permet d'accomplir le support des produits, des machines et des moteurs tout au long de la durée d'utilisation.
Si cette argumentation peut paraître réductrice sortie de son contexte, le CEO précise que l'Internet des Objets fait partie d'un tout incluant la CAO, la création assistée par ordinateur, l'analyse des données, l'automatisation, la maintenance prédictive, la visualisation des produits à l'aide de la réalité augmentée ainsi que leur commercialisation.
Jim Heppelmann poursuit : “ La combinaison de ces technologies fera avancer votre entreprise seulement si vous abandonnez la conception en silo. La mentalité induite par la conception en silo pousse vos équipes à améliorer une partie d'un processus, mais cela n'a pas toujours un impact sur la production dans son ensemble. C'est un défi que nos clients doivent relever et nous les aidons à l'accomplir avec nos produits intégrés dans un seul environnement de travail.”
Une vision stratégique qui s'enrichit
Cette vision holistique, Jim Heppelmann l'a défendue lors de son keynote en présentant le parcours client de Rexroth, une filiale du groupe Bosch qui conçoit un système de générateur hydraulique connecté nommé CytroPac. Sur le podium du LiveWorx, le président a présenté les différentes étapes de conception technique et commerciale de cet engin industriel à l'aide de l'environnement inclus dans la plateforme IoT ThingWorx.
Ainsi, les utilisateurs et les ingénieurs peuvent suivre la température et la pression des CytroPac déployés. Les concepteurs quant à eux identifient des points d'amélioration à partir des modèles de données. Dans le cas présent, ils ont pu identifier qu'un certain nombre de systèmes déployés atteignaient leur température limite. Pour régler ce problème, ils ont utilisé la fonction de jumeau numérique offerte par la plateforme pour concevoir un dissipateur adapté.
En changeant le design, à l'aide d'itération successive par le biais d'une imprimante 3D et en le visualisant à l'aide d'une application de réalité augmentée, l'équipe responsable du CytroPac a réalisé un gain de 43 % sur la qualité de refroidissement de ce générateur hydraulique en réduisant son poids de 66 %.
Par la suite, une responsable commerciale de Bosch Rexroth a présenté l'utilisation de la combinaison de ThingWorx et l'intégration des données de vente de Salesforces afin de concevoir un moteur de recommandation dédié aux équipes de vente pour améliorer les processus, les différentes méthodes de commercialisation, suivre le fonctionnement des CytroPac, tout en faisant le lien avec les données CRM dans le but d'adapter le service client en conséquence.
La réalité augmentée n'est pas en reste et a son rôle à jouer puisque le casque Microsoft HoloLens est utilisé comme un catalogue interactif capable de faire apparaître les différents générateurs de la gamme CytroPac en surimpression de l'environnement réel, dans une usine par exemple. “La boucle est bouclée” déclare Jim Heppelmann, suite à la présentation de cette solution conçue de bout en bout sur la plateforme IoT ThingWorx.
Cette notion d'intégration des technologies était au coeur de l'annonce du lancement de ThingWorx 8, nouvelle version de la plateforme IoT disponible cette semaine, dès le 8 juin. En effet, l'environnement supporte maintenant 150 protocoles de communications industriels, lui conférant une compatibilité avec un grand nombre de machines et de capteurs professionnels. Trois applications sont maintenant disponibles afin de faciliter la gestion des usines connectées.
De plus, ThingWorx 8 supporte des offres Cloud d'AWS IoT, de Microsoft Azure IoT et bientôt celle de General Electrics, GE Predix. À noter également le partenariat avec la firme de Redmond pour développer des applications de réalité augmentée compatible avec le Microsoft HoloLens. Mais ce qu'il faut retenir de ces annonces, c'est la simplification du développement des produits et de l'automatisation des usines. .
“Nous sommes très fiers de cette nouvelle version. Elle rassemble l'ensemble des technologies acquises ces dernières années en une seule plateforme qui permet à nos clients de tirer plus rapidement les bénéfices de leurs produits” déclare Kathleen Mitford, Vice Présidente Exécutive Produit et Stratégie Marketing chez PTC.
LiveWorx 2017 : pas juste une conférence utilisateurs
Si le LiveWorx est un moyen de présenter les nouveautés au sein du groupe PTC, de mettre en avant les partenaires et les clients, il s'agit aussi d'un événement qui permet de prendre une certaine ‘hauteur technologique' puisqu'il rassemble des invités de marque, portant la réflexion autour de l'innovation à un très haut niveau.
La présence sur scène d'Erik Brynjolfsson, directeur du centre du MIT pour l'économie numérique, de Reshma Saujani, fondatrice de l'association Girls Who Code, de Nicolas Thompson, rédacteur en chef de Wired ou encore d'Aneesh Chopra, ancien premier CTO des États-Unis sous le gouvernement Obama, en est la preuve. Chacun dans son domaine de prédilection a élevé le débat autour des enjeux sociétaux et économiques du numérique complétant ainsi la vision stratégique de Jim Heppelmann.
Nous retenons l'intervention d'Erik Brynjolfsson qui lors de son intervention a abordé les conséquences de l'automatisation dans le monde, conséquences sur les activités et sur la vie des humains qui doivent s'adapter puisqu'ils ne suivront bientôt plus les mêmes études et n'effectueront plus les mêmes métiers, quelle que soit la branche dans laquelle ils s'engageront.
Selon le chercheur, “La seconde vague du second âge des machines” est une ère dans laquelle l'Humain devra garder le contrôle sur les machines, tout en travaillant avec elles en bonne intelligence afin de profiter au plus grand nombre.
PTC a bien compris cet enjeu de l'automatisation et entend y répondre en perfectionnant de mois en mois sa plateforme IoT ThingWorx.
Cet article nous a été proposé par PTC.
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