Waymo, la filiale d'Alphabet spécialisée dans la conception d'une plateforme de voiture autonome vient de présenter cette semaine un rapport concernant la sécurité de ses véhicules. Ce “Safety Report” de 42 pages contient de nombreux détails concernant les processus de l'entreprise dans ce domaine.
En marge du procès contre Uber, Waymo continue de développer son projet de voiture autonome. Pour prouver aux responsables de la sécurité routière aux États-Unis et au grand public que sa démarche est vertueuse, la filiale d'Alphabet a publié un rapport concernant les processus de sécurité de son véhicule autonome toujours en développement.
Waymo veut réduire les accidents de la route
Au début de son rapport, l'entreprise tient à rappeler pourquoi elle développe un système de conduite autonome. Ce rappel est établi par le biais de chiffres qui sont autant d'éléments marquants pour convaincre du bienfait de ce procès. Premièrement, 94 % des accidents de la route aux États-Unis sont dus à une erreur humaine. Un pourcentage élevé, tout comme le nombre de décès en 2015 dans le pays : 37 461 Américains ont péri dans un accident routier. A titre de comparaison, la même année la France dénombrait 3461 morts dans des situations similaires. Selon le rapport, 1,2 million d'individus sont morts en 2013 sur les routes dans le monde.
Ce problème majeur s'accompagne de coûts économiques importants. Les frais liés aux décès et aux blessures accidentels sont estimés à 594 milliards de dollars chaque année. Cela entraîne des pertes économiques évaluées à 277 milliards de dollars par an. Selon Waymo, la mobilité des personnes âgées de plus de 65 ans est un sujet important à traiter : 79 % des individus ayant atteint cet âge sont dépendants de leur véhicule pour se déplacer dans leurs environs proches.
Une plateforme technologique déjà rodé ?
Waymo estime qu'il y a un besoin pour les technologies de conduite autonome. Mais il faut pour les démocratiser rassurer les autorités, ainsi que les membres du grand public. La firme explique donc le fonctionnement de sa plateforme, à commencer par la gestion de l'environnement du véhicule autonome. On y apprend que la voiture autonome possède un champ de vision à 360 degrés sur 300 mètres de distance et que les algorithmes de pathfinding oeuvrent en temps réel afin de trouver le meilleur chemin tout en respectant les déplacements des autres véhicules, des piétons et des cyclistes.
Waymo décrit également le fonctionnement des équipements fixés à la voiture. Le système Lidar nécessite quatre capteurs répartis à chaque extrémité de la carrosserie et un bulbe central qui recueille les informations depuis une caméra disposant d'un angle de vision à 360 degrés. A l'arrière, on retrouve de capteurs radars, tandis que le cockpit est équipé de capteurs supplémentaires, notamment des avertisseurs sonores.
La sécurité, une priorité pour l'entreprise
C'est le logiciel embarqué qui doit gérer les différents éléments du véhicule pour l'amener à bon port. L'entreprise rappelle que son système repose sur trois points importants : la perception, la prédiction comportementale et l'organisation du trajet.
Le rapport de Waymo définit la sécurité de son véhicule en cinq catégories. La première concerne la sécurité comportementale et les décisions à prendre sur la route. La seconde est en rapport avec la sécurité des fonctionnalités des véhicules, c'est-à-dire assurer le fonctionnement de la batterie, la gestion des systèmes de secours (Frein, batterie, direction). La troisième se rapporte à la sécurité et le confort des passagers dans le véhicule. La quatrième explique les choix de l'entreprise en termes de protection des passagers en cas d'accident et la dernière concerne les interactions entre le véhicule et son environnement.
Les auteurs du rapport se penchent également sur les protocoles de tests afin de remplir ces cinq conditions préalables. Ils évoquent les quelque 5,6 millions de kilomètres parcourus à travers 20 villes dans le monde, principalement aux États-Unis. Différentes routes, différents climats et environnements ont été autant d'éléments de test pour s'assurer du fonctionnement du système de Waymo dans toutes les circonstances. Ils expliquent également les procédures de simulation pour prédire ces résultats.
Accélérer la mise en place d'une législation
Pourquoi publier un tel rapport à ce moment T ? Évidemment, il s'agit d'un outil de communication efficace au moment où le procès contre Uber bat son plein. C'est aussi un moyen de rappeler aux concurrents potentiels les 8 ans d'expérience de la filiale d'Alphabet dans le domaine des systèmes de conduite autonome. Pour le reste nous ne pouvons qu'émettre des suppositions. Un tel document semble particulièrement adressé aux responsables de la sécurité autoroutière américaine, plus particulièrement l'agence NHTSA.
Waymo attendrait-elle un feu vert légal pour déployer ses voitures à plus large échelle ? Connaissant l'historique d'Alphabet, anciennement Google, elle va sans aucun doute poursuivre les tests à l'instar des Google Street Car avant d'envisager une commercialisation sous caution d'une législation rapidement adéquate.
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