À San Francisco, un robot de sécurité était employé par la SPCA locale, l'équivalent de la SPA en France pour… dissuader les SDF de s'installer avec leurs tentes sur les trottoirs jouxtant un refuge.
Dans les années 1980, le robot de sécurité le plus populaire s'appelait Robocop et il s'occupait du sort des criminels au cinéma. En 2017, certaines entreprises et associations utilisent un robot de sécurité pour patrouiller dans les couloirs ou sur le campus de leurs locaux.
La SPCA protège les animaux. Les humains ? Pas vraiment
Le 8 décembre dernier Le San Francisco Business Times faisait part d'une utilisation controversée de la robotique. Une agence de La SPCA de San Francisco, équivalent de la SPA en France a utilisé durant un mois un robot de sécurité qui circulait sur le parking et sur les trottoirs jouxtant les bâtiments afin de dissuader les sans domiciles fixes d'installer leurs tentes.
Le robot de sécurité utilisé se nomme K5 et a été surnommé pour l'occasion K9, en référence aux unités cynophiles américaines. Il est développé par l'entreprise Knightscope, basée à Mountain View, non loin de San Francisco, pèse 181 kilos, fait 1,52 m, et il est capable de reconnaître les plaques minéralogiques des voitures et les activités criminelles grâce à son capteur GPS, ses caméras et la technologie LiDar. Cette machine imposante a pour but de rassurer les propriétaires des terrains et coûte également moins cher qu'un agent de sécurité. Knightscope le loue pour un peu plus de 6 dollars de l'heure contre 14 dollars de l'heure au minimum pour un employé formé.
Le robot de sécurité arrêté par les autorités de la ville
Here it is in action pic.twitter.com/nSBQUmKwk1
— Sam Dodge (@samueldodge) 9 décembre 2017
Seulement la décision du centre d'adoption animalière n'a pas plus aux autorités de la ville de San Francisco. Elle a menacé la SCPA de la condamner à 1000 dollars par jour pour l'empêcher de faire circuler ce robot de sécurité sur la voie publique. Motif ? Le refuge n'a pas reçu d'autorisation de circulation publique.
Pour sa défense, la présidente de la SCPA de San Francisco a déclaré qu'il n'était plus possible d'utiliser les trottoirs près du refuge à cause des tentes, des vélos et des aiguilles s'y trouvant. De même, les vols par effraction dans les véhicules s'étaient multipliés.
Le robot de sécurité n'aurait pas été très bien accueilli par les sans-abris. Selon les dires de la présidente de la SCPA, il aurait été, dès la première semaine d'utilisation, recouvert d'une bâche, renversé et encrassé par de la sauce barbecue étalée sur ses capteurs.
Au-delà de l'action controversée de la SCPA et des nombreuses réactions qu'elle a suscitées sur Tweeter, la précarité à San Francisco est un problème grandissant. La crise du logement qui touche cette ville de près de 900 000 habitants a causé la multiplication des sans-abris. La ville référençait 6 686 personnes sans domicile fixe en 2015.
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