L'avenir des réseaux IoT se trouve-t-il dans l'espace ? C'est en tout cas ce que bon nombre d'acteurs des télécommunications et de l'aérospatial pensent. Après les annonces d'Iridium, de Sigfox et de CLS, voilà que la startup Fleet Space Technologies va bientôt réussir son pari de lancer des satellites IoT.
Fondée en Australie au cours de l'année 2015, la startup avait parlé d'elle en avril 2017. Elle avait annoncé une levée de fonds de 5 millions de dollars en série A. Son objectif a toujours été de lancer une flotte de satellites IoT. Cela sera chose faite dès le mois prochain.
Fleet Space Technologies fait appel à Rocket Lab, une société aérospatiale américaine d'origine néo-zélandaise spécialisée dans les fusées de petite charge. Cette dernière s'occupera du lancement de deux satellites IoT Proxima dans le cadre du programme de lancement It's Business Time en Nouvelle-Zélande.
Objectif : déployer 100 satellites IoT
Les deux satellites IoT Proxima I et II décolleront de la péninsule de Mahia. Ils feront parti d'une cohorte d'appareils. Dans le même lanceur, on trouve les Lemur-2 de Spire Global, consacrés aux données météorologiques et au suivi du trafic maritime, le IRVINE01 de l'Irvine CubeSat STEM Program, un projet universitaire, le NABEO de HPSSS Gmbh, un démonstrateur de technologie de voile conçu pour désorbiter un satellite, et enfin le GeoOptics de Tyvak Nano-Satellite Systems, un autre projet de recueillement des données météorologiques à des fins de recherches scientifiques.
Fleet Space Technologies utilise la norme cubesat 1.5U. Ces deux satellites affichent les dimensions suivantes : 100x100x170.2 MM. Mais c'est surtout ses technologies de radio logicielle qu'elle compte tester. Il s'agit d'utiliser les bandes S (2 à 4 GHz) et L(1 à 2 GHz), principalement réservées aux outils spatiaux, pour transmettre efficacement des données depuis des objets connectés. La startup espère couvrir le monde entier à l'aide d'une centaine de satellites IoT.
Rien de cela n'aurait été possible sans l'accord de l'ACMA (Australian Communications and Media Authority), l'autorité en charge de l'attribution australienne des bandes de fréquences. Elle a également donné son feu vert pour tester des bandes courtes et longues.
Vers l'IoT et au-delà
Précisons que Fleet Space Technologies a une approche différente de ses concurrents. Il ne s'agit pas de se connecter directement aux objets en y intégrant un module radio spécifique. En réalité, la startup australienne conçoit sa propre passerelle qui communique avec les satellites IoT. Nommée Portal, cette plateforme matérielle permet de connecter 1000 objets et capteurs connectés partout dans le monde. Chaque passerelle diffuse la connectivité LoRa sur un rayon de 15 kilomètres. Fleet Space y ajoute un logiciel de sécurité et d'analytique qui est censé sélectionner uniquement les données souhaitées par le client. Ainsi, ce dernier peut connecter une usine et la contrôler depuis l'autre bout du monde, sans se soucier de la couverture terrestre du réseau LoRa.
La tarification de cette offre est déjà effective. Le Portal coûte 1999 dollars australiens sans les accessoires. L'abonnement est facturé 29 dollars australiens par mois pour 10 objets connectés. Chaque objet supplémentaire revient à 3 dollars australiens par mois en sus.
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