La startup anglaise HyperSurfaces présente une technologie capable de faire reconnaître des gestes à n'importe quelle surface. Peut-on dire adieu aux boutons ?
Interrogés par TechCrunch, les fondateurs de Hypersurfaces ont présenté une technologie pour transformer n'importe quelle surface en zone d'interface tactile. Il ne s'agit pas comme Sony ou Adok de projeter un écran tactile, mais bien de doter d'un matériau en bois, en plastique ou en verre de boutons invisibles.
La startup londonienne a déposé quatre brevets. En effet, elle ne veut pas se limiter à ajouter un retour haptique à des interrupteurs. Hypersurfaces est une technologie qui combine des capteurs de vibration et des algorithmes de machine learning et d'Intelligence artificielle. L'IA reconnaît automatiquement les gestes associés à une commande.
HyperSurfaces dit adieu aux interrupteurs
Pour ce faire, la startup entraîne des réseaux neuronaux pour chacun des objets qu'elle veut rendre tactile. L'avantage, c'est qu'elle peut les embarquer dans des puces, facilitant ainsi l'intégration des commandes dans un objet identique ou similaire. Deux raisons à cela : la puissance de calcul n'est pas déportée sur le Cloud et le coût d'intégration diminue fortement. Selon les fondateurs de la startup, il s'agit de connecter le monde physique au monde numérique.
Sur le site web dédié, quatre vidéos présentent les cas d'usage possible de cette technologie mêlant IoT et IA. La petite équipe de Hypersurfaces a connecté une portière de voiture, une paroi en verre, un portemanteau et une table. Elle montre qu'un simple capteur de vibrations raccordé à un nano-ordinateur suffit à faire fonctionner sa technologie en temps réel.
Dans les vidéos, le démonstrateur prouve que la détection de geste et d'interactions fonctionne dans diverses situations. Pour la portière de voitures, trois capteurs de vibrations sont utilisés. Cela permet de rendre interactifs l'intérieur et l'extérieur de la porte. Tirer la poignée, toucher la vitre, mettre un magasine dans le compartiment, appuyer sur une commande, toutes ces actions sont reconnues par l'intelligence artificielle. Pour cela, il a fallu lui apprendre les différentes possibilités d'interactions qui sont appréhendées en temps réel.
Une technologie intéressante qui demande de faire ses preuves
D'après les fondateurs de la startup, les possibilités sont nombreuses. La technologie pourrait faciliter la conception de tables intelligentes. Celles-ci deviendraient alors des télécommandes de la chaine Hifi, de la télévision, du thermostat, etc. De même, un plancher pourrait signaler la présence d'intrus en détectant la démarche d'une personne. Une vitre serait capable de reconnaître un geste pour déclencher la lumière. Dans un monde où la solution de HyperSurfaces s'est démocratisée, il n'y aurait pas plus d'interrupteurs.
Pour l'heure, la startup intéresse surtout les constructeurs automobiles qui voient là un moyen de réduire le nombre de boutons à installer sur des portières et des tableaux de bord. Auparavant nommée Mogees, la jeune société londonienne fondée en 2014 a levé 2,9 millions de dollars au total. Sa dernière levée de fonds d'un montant de 1,1 million de dollars date de l'été 2017. Auparavant, la société travaillait sur la reconnaissance des gestes par le son. Elle s'est recentrée sur le développement de cette technologie novatrice. Encore faut-il qu'elle rencontre son public.
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