ZDnet a interrogé les médecins et les dirigeants du National Health Service (NHS) concernant l'utilité médicale des montres et des bracelets connectés. Les défis technologiques, sociologiques et économiques freinent grandement leur adoption par les médecins.
Dans un article publié par Zdnet, les responsables du NHS s'expriment sur l'utilité avérée ou non des objets connectés d'un point de vue médical. La question paraît tout à fait légitime au regard de l'adoption massive de ces produits. En effet, l'on constate une adoption forte des wearables par les Britanniques. Selon l'institut de sondage Yougov, 1 Britannique sur 5 possède un wearable, tandis que 1 sur 10 l'utilise activement.
Les wearables coûtent encore trop cher
Cette tendance provoque un impact à minima positif. Les porteurs réguliers de bracelets connectés sont souvent sportifs. S'ils ne le sont pas, les données recueillies quotidiennement peuvent les motiver à augmenter leurs efforts physiques.
Malheureusement, le coût des wearables freine leur adoption dans le monde médical selon Juniper. Le bracelet connecté le moins cher se trouve entre 10 et 15 livres (entre 12 et 17 euros). A ce prix, il faut ajouter un smartphone récent compatible avec le produit en question.
Si le NHS s'intéresse fortement aux données des wearables et qu'un hôpital a donné son accord afin que les patients partagent d'eux-mêmes les relevés, le système hospitalier britannique n'a pas les moyens financiers requis.
Une part de la population sous représentées
En conséquence, ces produits connectés les plus réputés, à l'instar de l'Apple Watch, sont réservés aux consommateurs les plus aisés. Ces acheteurs sont généralement en meilleure santé par rapport à la moyenne. Par ailleurs, ils ont une pratique sportive régulière. Réaliser des études basées sur ces données pourrait fausser les résultats. En effet, les personnes susceptibles d'avoir des comportements à risque (mauvaise nutrition, pas de sport, alcoolisme, etc.) sont beaucoup moins représentées dans cette population de gens attentifs à leur santé.
A ces problématiques financières et sociologiques s'ajoutent des défis techniques. En effet, plusieurs études tendent à prouver que la précision des capteurs biométriques n'est pas suffisante. Les études évoquent des taux d'erreur de 5 à 9 %, un écart trop élevé pour une utilisation médicale.
Le manque d'interopérabilité de l'IoT pointé du doigt par le NHS
Mais ce qui dérange réellement le NHS, ce sont les problèmes d'interopérabilité des objets connectés avec ses outils informatiques. Dans un post de blog, Docteur Indra Joshi décrit un manque de compatibilité de ces dispositifs et de leurs applications avec les systèmes IT de l'administration hospitalière. Il explique que le marché s'est concentré sur la conception de dispositifs chers et peu efficaces médicalement parlant. Selon lui, la conception d'APIs permettant d'embarquer ces solutions connectées au sein des hôpitaux n'a pas été pensée en amont. En cause, la méconnaissance des nouveaux acteurs des pré requis techniques et des certifications
Pour l'instant, le National Health Service préfère miser sur la prescription de séances de sport gratuite et des technologies plus évoluées. Un des responsables évoque notamment un pancréas artificiel capable de suivre le niveau d'insuline dans l'organisme tout en injectant la substance en cas de manque. La preuve en est que les acteurs de la transformation numérique, les concepteurs de produits connectés doivent donc se concerter avec les autorités médicales. C'est le seul moyen de répondre efficacement aux demandes des médecins et des patients.
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