L'IoT est l'une des composantes de la ville intelligente. Or les municipalités font face à de plus en plus d'épisodes de canicule. Comment cet ensemble technologique peut aider à protéger les populations ? Quelques réponses dans cet article.
Le réchauffement climatique entraîne des vagues de canicule de plus en plus forte pendant l'été. La période observée en 2003 en France n'est plus si exceptionnelle que cela. Partout dans le monde, l'on enregistre des records de chaleur impressionnants.
Outre la fonte des glaces et le dérèglement de la faune et de la flore, l'activité humaine s'en trouve largement perturbée. L'Internet des Objets intervient dans ces trois cas de figure. Nous nous concentrerons sur son utilisation en ville.
L'IoT, l'architecte de la ville de demain
Premièrement, les capteurs de température aident les météorologues à gagner en précision dans leurs relevés. Ces composants électroniques repèrent les pics de chaleur dans certaines villes. À Bendigo, en Australie, la municipalité s'est associée avec l'université de La Trobe afin d'installer un réseau d'objets connectés. L'opération consiste à noter les différences de température dans le but d'aider les habitants à mieux gérer leurs activités.
De même, la mairie se sert de ces données pour planter les arbres, adapter l'architecture des lieux dans le but de faire baisser la température des endroits les plus chauds. Par ailleurs, les autorités comptent sur la participation des habitants. Ils peuvent adhérer au programme pour en savoir plus sur les microclimats de leur localité.
Une telle solution facilite la construction des hôpitaux et des maisons de retraite dans les zones les plus fraîches. En gagnant quelques degrés, l'on mise sur une meilleure efficience énergétique des services de santé.
La climatisation connectée, un outil efficace et moins énergivore pour lutter contre la canicule
L'anticipation de la canicule se prévoit donc dès la construction des infrastructures urbaines. Quand ce travail n'a pas été réalisé en amont, l'IoT peut aider à mieux rafraîchir les habitants et les employés. Dans les espaces publics, les ateliers et les bureaux, les systèmes d'air conditionné connectés repèrent les pics de température et adoptent le bon régime afin d'éviter les chocs thermiques entre l'intérieur et l'extérieur. Avec une lecture en temps réel des données, la climatisation s'enclenche quand cela est nécessaire. Un concept loin d'être familier aux États-Unis. À Las Vegas, les hôtels maintiennent la température à 15 degrés Celsius alors que dehors l'on atteint aisément les 35 – 40 degrés en septembre.
Outre le contrôle des installations à distance, l'IoT et les infrastructures Cloud facilitent la combinaison des informations très localisées avec les données météorologiques. Le concept de maintenance prédictive prend alors tout son sens. L'on peut non seulement connaître quand la machine risque de tomber en panne, mais aussi quand elle sera le plus sollicitée.
Comment gérer les transports en période de canicule grâce à l'IoT
La canicule entraîne généralement des pics de pollution. Les municipalités comme celle de Paris recommandent de ne pas prendre la voiture et d'emprunter les transports en commun. Or, les infrastructures actuelles sont déjà surchargées. De plus, les lignes les plus fréquentées ne proposent aucun système efficace en cas de montée en température. Par ailleurs, les arrêts de bus ne disposent pas d'une protection adéquate dans cette situation. N'oublions pas de mentionner les dégâts et les interruptions de service causés par la canicule.
En ce sens, la RATP se penche sur l'utilisation de l'IoT. L'entreprise souhaite améliorer les opérations de maintenance. En diminuant les accidents et les pannes, les rames et les bus s'en trouvent moins bondé. Les voyageurs se portent mieux et cela réduit les cas de malaises. Pour cela, les capteurs IoT et l'apport de la connectivité entraînent la mise en place d'un système de maintenance prédictive.
Le groupe a notamment fait appel à la startup Wavely qui repère les pannes et les défauts à l'aide de sondes de bruits. De son côté, NovySpec fournit une plateforme IoT basée sur la computer vision, l'analyse d'images en français. En employant des caméras et des appareils photo sur les voies, l'on détecte automatiquement les défauts en réduisant la durée d'inspection. Ensuite, Novyspec permet de planifier les opérations de réparation.
Cette même technologie, la RATP envisage de l'utiliser pour connaître le taux de remplissage des rames en temps réel. Ainsi, elle pourrait indiquer aux voyageurs d'emprunter le prochain métro plutôt que de subir des conditions difficiles. Par ailleurs, ces caméras associées à des algorithmes pourraient détecter les malaises et accélérer leur prise en charge.
Auxivia, le verre connecté pour éviter la déshydratation des personnes âgées
En règle général, l'Internet des Objets permet d'améliorer la qualité d'informations pendant un événement climatique comme une canicule. En utilisant les capteurs et les réseaux IoT, les villes et les villages renseignent leurs habitants sur les bonnes habitudes à adopter.
Toutefois, il convient de prendre en compte les besoins des populations les plus fragiles. Un rapport de l'université Western Sydney, en Australie, constate que les autorités devraient concentrer leurs efforts pour le confort des personnes âgées et des enfants.
Dans les maisons de retraite et les EPHAD, Auxivia propose ses verres qui aident à lutter contre la déshydratation. Les dispositifs connectés associés aux profils des résidents comptabilisent ce qu'ils ont bu. Les soignants peuvent ensuite consulter le niveau d'hydratation des personnes sensibles et les inciter à boire. Ils reçoivent des alertes en cas de problème. Pour les bénéficiaires, les verres s'illuminent pour rappeler qu'il est temps d'ingérer de l'eau. Auxivia est maintenant présent dans au moins 50 structures de soins et suit 900 personnes quotidiennement. Les particuliers peuvent également souscrire à ce service.
Parce que le changement climatique risque de provoquer davantage d'épisodes de canicule, les nouvelles technologies permettent d'imaginer des solutions viables et moins coûteuses en énergie. Si la pollution n'entraîne pas réellement la transformation des habitudes des entreprises et des particuliers, les changements de température, les tempêtes, la montée des eaux, etc. les obligeront à s'adapter. Alors, pourquoi ne pas faire une pierre trois coups, et combiner transition énergétique, écologique et numérique ? Là se joue sûrement l'avenir de nos sociétés.
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