Portland Metro abandonne son projet smart city avec la plateforme de données Replica en raison de désaccords sur la confidentialité. Ce dernier point est un obstacle de plus en plus fréquent pour les initiatives de villes intelligentes.
Kate Kaye, journaliste de RedTail Media, a rapporté le 20 février que Portland Metro a rompu sa collaboration avec Réplica sur le projet de ville intelligente. La fin de cette collaboration en lien avec Sidewalk Labs dévoile les difficultés rencontrées par les smart cities. Pour rappel, ce partenariat a été entrepris par les deux entreprises en avril 2019. Il avait pour but de donner un aperçu de la manière dont les habitants se déplaçaient dans la région de Portland.
Fin du projet smart city : désaccords sur les données
La rupture de contrat entre Métro et Replica soulève des problèmes de confidentialité. L'entité gouvernementale régionale a voulu exploiter le logiciel de Replica. Ce dernier utilise les données de localisation des appareils mobiles pour comprendre comment les gens se déplacent dans une région donnée. Aussi, cet outil fait usage de l'intelligence artificielle et de l'apprentissage automatique. Son but est de créer une population synthétique qui peut être suivie et analysée.
Selon Nick Bowden, PDG de Replica, le logiciel génère une réplique d'un lieu spécifique à un moment précis. Ainsi, il peut aider à prédire quels modes de transport les citoyens utilisent, à quel moment et dans quel but.
Portland Metro a alors souhaité accéder à ces informations brutes et identifiables. Toutefois, ce partage va à l'encontre de l'éthique et des principes de confidentialité de Replica. En effet, le développement des technologies ne doit pas se faire au détriment de la vie privée. Cette situation a finalement conduit à une fin prématurée du projet smart city.
La vie privée représente une préoccupation majeure
La rupture entre Replica et Portland Metro évoque les préoccupations en matière de vie privée entourant le projet Sidewalk Labs. Elle a suscité une grande méfiance de la part des citoyens. En fait, ces dernières craignent que le projet privé ne s'immisce dans leur vie quotidienne.
Ce manque de confiance envers les grandes entreprises du secteur de la technologie s'est transformé en ce que certains experts ont appelé un « choc technologique ». Pourtant, dans le domaine public, il faut être respectueux envers le public en tentant d'établir une relation de confiance. Selon Karen Lightman, directrice exécutive de Metro 21, la protection de la vie privée ne doit pas être une réflexion après coup, mais un acte intentionnel.
Une opportunité à saisir
Nick Bowden, PDG de Replica a déclaré qu'il existe actuellement une « occasion » pour les partenariats public-privé d'aider les villes à se remettre de la pandémie. Compte tenu des récents changements fondamentaux dans les structures de mobilité urbaine, il est possible de repenser la manière dont les infrastructures sont construites, gérées et structurées.
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