A l'unisson de villes telles que Montréal ou Barcelone, Paris prépare ses plus beaux atours pour devenir une ville intelligente comme les autres, à l'horizon 2020. Avec le plan stratégique « Paris intelligent et durable – Perspective 2020 et au-delà », la municipalité planchera les 26 et 27 mai prochain lors du Conseil de Paris sur les opportunités à saisir pour opérer la transition vers une smartcity. Une vision d'une Paris du futur autant tournée vers le tout-connecté qu'à l'écologie urbaine.
Vers une ville moins polluée et économe en énergie
Dans un communiqué relayé ce weekend par le JDD, la Mairie de Paris expose les enjeux et opportunités d'opérer une transformation vers une ville intelligente. Dans un volet, sont exposés les enjeux écologiques en ville, tels que la végétalisation des espaces urbains, l'approvisionnement en eau et en énergie, la gestion des déchets et l'optimisation de la gestion des frets pour éviter la surconsommation de carburant. Un fait est pointé du doigt : les ressources se raréfiant, il faut trouver un moyen de développer une production urbaine ou un commerce de proximité limitant la consommation énergétique, et rationaliser les déplacements.
Selon la ville de Paris, en 2007, plus de 50% de la population mondiale était urbaine, et d'ici 2030, 60 à 80% de la croissance économique mondiale sera générée par les villes. Concernant la mobilité, plus de 98% des énergies utilisées à Paris sont importées (carburants, fioul, gaz, électricité) et seul 2% sont produites localement. Moins de la moitié de ces énergies sont renouvelables. Notre alimentation à elle seule représente en ville 40% de notre empreinte carbone. Il est donc urgent d'opérer une transition énergétique et de proposer de nouveaux modèles, quitte à investir davantage les zones urbaines avec des activités traditionnellement réservées à la périphérie, voire aux zones agricoles.
Les déchets font également partie des grands chantiers de la ville, afin d'obtenir une meilleure qualité de vie, et réduire la pollution.
Des capteurs pour une ville intelligente
Ainsi, pour opérer cette transition, ce sont les capteurs positionnés dans l'espace urbain qui vont permettre de générer des données sensées nous faire économiser en énergie. Avec l'essor du e-commerce par exemple, les véhicules de livraison ont augmenté, mais ceux-ci peuvent être diminués grâce à une mutualisation des convois. Dans 90% des cas en effet, la route étant le mode d'acheminement privilégié pour le transport des marchandises, une organisation collective est à penser. La navigation GPS, l'analyse du trafic en temps réel et le positionnement de capteurs dans les espaces de stationnement permettront de plus en plus une gestion des flux optimale.
On peut imaginer des capteurs absolument partout, dans les infrastructures pour gérer la consommation d'énergie ou pour diminuer les interventions humaines en faisant de la maintenance prédictive dès que possible. L'éclairage public, soit 200 000 points, est par exemple centralisé afin d'économiser de l'énergie. Le but étant une réduction de 30% de la consommation d'ici 2020. L'installation de la fibre optique et du wifi gratuit (400 points sont prévus à Paris) permettra d'augmenter la capacité de calcul de données et la surveillance de la consommation en temps réel, mais également de réduire le trafic et aider les citoyens à optimiser leur mobilité.
Une cinquantaine de capteurs seront installés d'ici l'automne prochain dans le quartier de Bercy, sur des espaces de stationnement pour analyser la présence de véhicules de livraisons, le turn-over des taxis, et les places GIC (Grand invalide civil) handicapés afin de gérer le flux. Le paiement par carte bancaire, mobile ou via Internet devrait être généralisé pour les parkings.
L'économie de partage et la collectivisation des usages
Pour pallier au manque de place et économiser de l'énergie, la Mairie de Paris propose d'encourager les initiatives citoyennes tournées vers le partage des espaces (bureaux, vélos, poussettes, jardins, buanderies). Le covoiturage doit être encouragé et des solutions doivent être trouvées au conflit entre taxis et VTC.
L'innovation encouragée
Pour encourager l'innovation, la ville de Paris compte se doter d'ici 2020 de 100 000 m² de lieux d'innovation, tel qu'en novembre 2015 avec l'ouverture d'un incubateur géant Boulevard Mac Donald (quartier La Villette, dans le 19ème arrondissement), avec un incubateur d'entreprises innovantes, une école de développeurs, un fablab et un hôtel d'entreprise. Avec l'ouverture de la Halle Freyssinet en 2016, Paris sera doté du plus grand incubateur au monde (plus de 1000 start-ups), et le Tremplin, la plateforme innovante dédiée au sport sera installée d'ici l'automne prochain au Stade Jean Bouin.
250 expérimentations ont été menées sur la France ces dernières années pour faire de Paris une ville durable. Aujourd'hui, 13 projets sont en cours, avec un projet de métabolisme urbain et un projet de logistique urbaine durable. De nombreuses applications sont lancées chaque année pour permettre aux citoyens de se réapproprier leur ville, tels que « Dans ma rue », un outil de e-pétition qui a recueilli plus de 3500 signalements en moyenne par mois à son lancement en 2013. La e-pétition devrait être d'ailleurs davantage analysée puisqu'il a été convenu qu'à partir de 5000 signatures, toute pétition devra être traitée en conseil par la Ville, pour faciliter l'appropriation de leur ville et l'action par les citoyens parisiens.
Les élus ont reçu un nouveau schéma directeur pour la ville numérique, à l'aune du futur Conseil de Paris les 26 et 27 mai 2015. Le communiqué de la Ville qui mentionne que l'Humain sera au cœur du dispositif voué à faire de Paris une Smartcity, omet toutefois de préciser, en dehors des chantiers nouveaux, ce qui sera fait pour la ville en matière de handicap (entre autres), sachant qu'avant d'optimiser le transport des véhicules, la mobilité des humains reste une donnée importante. Paris restant hélas une ville peu « intelligente » concernant la mobilité des personnes à mobilité réduite, notamment dans les espaces publiques et culturels, ou beaucoup reste à faire (cinéma, métro, théâtre, …).
Source
Résumé à partir du document officiel disponible en cliquant ici
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Et oui pas grand chose pour les personnes à mobilité réduite…Dommage également de ne pas avoir mis en place des relais wifi dans les nouveaux abri-bus.