En se lançant dans l'aventure de la startup, Pascal Briet et Jérémy Marc avaient une motivation : créer quelque chose. Et ils ont réussi.
Pouvoir manger ce que vous aimez tout en respectant les bons apports dont vous avez besoin chaque jour. Ca vous fait rêver ? Cook&Be l'a fait.
« On propose aux gens de se concentrer sur ce qu'ils aiment manger et, nous, on s'occupe de l'équilibre alimentaire », explique Pascal Briet, le cofondateur de Cook & Be. Franchement, comment refuser ?
Une équipe éclatée
Pour l'instant, pas de locaux, pas d'accélérateur ni d'incubateur pour la fine équipe, car ils n'habitent pas tous dans la même ville et se partagent entre la Bretagne, Paris et Lille.
“On aimerait se regrouper, mais avoir un pied-à-terre dans différents endroits est aussi très intéressant”
Jérémy Marc et Pascal Briet, les deux cofondateurs, sont ingénieurs de formation et sortent tous les deux de l'EPITA. Ils se sont rencontrés dans le milieu professionnel, précisément au sein d'une startup parisienne qui faisait de l'analyse de données pour industriels. Jeremy y est resté, Pascal est parti dans une autre startup à Oxford. Ils se sont retrouvés pour créer Cook&Be, leur propre projet.
Florent s'occupe du marketing et de la communication. Diplômé de l'école de commerce ENSTA, il gère actuellement la promotion du produit. L'ingénieur devenu diététicien, c'est Thierry. Il travaillait dans l'administration publique quand il a voulu changer d'univers et s'est dirigé vers un poste de diététicien.
Tout part d'un problème personnel
Tout est parti des troubles alimentaires de Pascal Briet. « J'ai vu beaucoup de diététiciens et je me suis retrouvé face à de multiples recommandations. C'était difficile à gérer au quotidien et je me suis dit qu'une application pourrait sûrement m'aider, tout simplement », explique-t-il, en bon geek.
Pour l'instant, une application n'est pas encore à l'ordre du jour car leur site internet est un site responsive, il s'adapte à tous les supports.
“Développer une application mobile prend du temps et des ressources. Nous n'avons pas encore assez de recul sur les besoins des utilisateurs pour nous lancer dedans”
Devenir une plateforme d'échange des objets connectés
Même s'ils ne présentent aujourd'hui qu'un site internet, les deux fondateurs de Cook & Be veulent coupler leur offre avec des objets connectés.
“Les informations récupérées nous permettront de simplifier le processus”, précisent-ils.
En effet, mettons que l'utilisateur possède une balance connectée. Cette dernière enverrait directement les informations à Cook&Be, qui pourrait adapter ses propositions selon l'évolution du poids. Les bracelets connectés permettront aussi de déterminer le nombre de calories brulées dans la journée, etc.
Une amélioration est même prévue à l'offre de base : se connecter avec les réseaux de distribution. “Nous saurons si les commerçants à proximité ont les produits nécessaires en stock pour réaliser les recettes qu'on a conseillées”.
Les deux entrepreneurs aimeraient pousser la logique plus loin et lancer un système de commande automatique. “Nous souhaitons mettre en place une nouvelle façon de faire ses achats alimentaires, le tout connecté avec la e-santé et l'e-sport”, achèvent-ils.
Leur vision de Cook&Be, Pascal et Jérémy la comparent un peu à Google.
« Prenez Google Maps. Seule, c'est une appli intéressante. Connectez-là à aux GPS et aux commerçants, et ça devient un outil fantastique ! »
Leur ambition : devenir le coeur d'un éco-système qui va des objets connectés aux distributeurs.
Une partie gratuite, une partie payante
Le site propose propose de gérer gratuitement votre équilibre alimentaire. Une partie payante prend en charge les questions spécialisées qui concernent la perte de poids ou les problèmes de santé (diabète, cholesterol, etc.).
La procédure d'inscription est très simple : après s'être créé un compte, il faut renseigner son profil, poser ses contraintes budgétaires, le temps qu'on accepte de consacrer à la cuisine et ce qu'on aime manger. L'algorithme propose alors des idées de repas équilibrées et personnalisées pour toute la journée. Le site propose également une partie interactive, où l'utilisateur peut imposer un aliment ou demander une autre recette.
Une mécanique complexe
En fonction du profil, le système calcule les besoins nutritionnels nécessaires (calories, protéines, vitamines, …). Le calcul s'appuie sur les recommandations officielles de l'ANSES. De l'autre côté, Cook&Be calcule pour chaque recette leur composition précise. En enfin, Cook&Be “assemble” les recettes de sorte que les bons apports soient proposés à chacun
Tout est calculé pour que l'utilisateur mange ce qui lui plait sans y consacrer trop de temps.
“On s'adresse aux gens pressés ou, du moins, qui veulent gagner du temps”
Une technologie unique qui prend beaucoup de données en compte
“Il a fallu se démarquer de la concurrence, montrer sa différence”, explique Pascal Briet. Tout repose sur le bon discours. Au début, la petite équipe s'est concentrée sur une approche très santé, qui n'a pas suscité d'adhésion Ils se sont finalement rendus compte que, “connecter l'alimentation au quotidien, ça parle à beaucoup de monde”.
Leur grande différence : leur technologie/algorythme, qu'ils ont d'ailleurs protégé. “Elle donne des idées de repas en fonction de beaucoup de paramètres. Ce n'est pas le cas de nos concurrents qui sont plus basiques”, précisent Pascal Briet et Jeremy Marc. En effet, les autres sites suggèrent des idées repas qui ne prennent en compte qu'un aspect du problème : allergies, goûts ou ce que l'utilisateur possède dans son frigo. “Nous, on prend tout en compte”, annoncent-ils fièrement.
Des spécificités pour chaque pays
S'ils se sont d'abord développés en France c'est, entre autres, parce que l'Hexagone a une forte culture gastronomique. Et surtout, parce qu'ils connaissent les habitudes alimentaires des Français. En effet, d'un pays à l'autre, tout change. Les recettes locales, les aliments et les habitudes sont différents.
Mais, comme tout est automatisé, il suffit simplement de changer la base de recettes et la structure des repas. L'algorithme étant suffisamment souple, le défi reste possible.
“On pense aussi faire contribuer les utilisateurs, qui peuvent intégrer leurs propres recettes dans le système”
Même le nom de la startup est tout disposé à s'exporter à l'international. En effet, “Cook & Be” parle à un vaste public, anglophone ou non.
On accorde beaucoup d'importance au lean startup: nous sommes constamment en train d'interroger nos utilisateurs. On veut savoir ce qu'ils pensent et identifier rapidement les problèmes. Nous avons une façon optimale de fonctionner, toujours au plus proche des utilisateurs. On fait tout pour que leur expérience soit simple et réponde à leur besoin.
La communication. On a eu beaucoup de mal à se faire connaître. Les médias sont très sollicités et on a du se bouger pour y arriver. Il y a énormément de startups et de bons projets, il faut se démarquer. Heureusement, les objets connectés et l'alimentation en ligne sont en plein développement.
Ne pas commettre nos erreurs. Nous avons mis trop de temps à sortir le produit (8 mois avant de le mettre en beta test). On a lu beaucoup de témoignages aux Etats-Unis, où ils vendent le produit avant de l'avoir fait, c'est une excellente idée. Et si les gens sont intéressés, il faut se lancer. Il faut toujours contrôler que ça va dans le bon sens et voir si ça intéresse encore les gens.
La mise en ligne du site et, bientôt, nos premiers contrats. Bientôt, nous proposerons une nouvelle version de l'interface du site, qui sera publique à la rentrée.
Nous nous sommes financés sur fonds propres. On a été accompagnés par Pôle emploi, car nous touchions tous les deux le chômage. On a aussi prévu une levée de fonds pour début 2016.
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