Avant de se faire nommer Echo, le boitier de maison vocal avait un nom : Amazon Flash. Bien que cette appellation fasse écho (sans mauvais jeu de mot) à l'un des fameux héros de Marvel, sa réception n'a pas été des plus dantesques. Retour sur l'histoire d'Amazon Echo…du moins la vraie version.
En 2014, s'ébauchait le nouvel outil vocal d'Amazon. L'enfant de Jeff Bezos avait tout pour plaire : il savait apprendre vite et était doté d'une bonne morphologie. Bien évidemment, « Nobody's perfect » et chez lui, c'est le prénom qui a fait défaut. Choisir un prénom n'est jamais chose aisée, comme nous le relatait il y a quelques années de cela le film franco-belge d'Alexandre de La Patellière. Et c'est pourquoi le PDG d'Amazon s'est attiré les foudres de l'équipe au même titre que Patrick Bruel.
Amazon Flash vs Amazon Echo
L'équipe en charge du dernier cri d'Amazon, Lab126, a dû y aller de main forte pour faire entendre le nom d'Echo. Selon l'enquête de Bloomberg, agence de presse américaine, l'appellation de cet outil vocal a été l'objet d'un véritable champ de bataille.
Il faut dire que le nom d'Amazon pour un produit Amazon est un tantinet redondant. Quand à « Flash », le mot est mal choisi pour signifier la réception de la voix des clients. Echo a donc gagné au final, en alliance avec « Alexa ». Terme à énoncer si l'on veut activer le produit. Mais l'histoire ne se finit pas là. Bien avant qu'il ne se revêtisse en compagnon cylindrique, Amazon avait un tout autre projet pour l'outil vocal : la réalité augmentée.
Quand la réalité augmentée s'en mêle
Lors de sa création en 2010, le lab126 travaillait à l'élaboration d'un hologramme, aux mêmes fonctions qu'Amazon Echo : donner la météo, établir la liste des courses, effectuer les recherches wikipédia, diffuser les flash infos à la demande, enregistrer les rendez-vous. Bref, tout un panel d'actions qui enchantent déjà les soirées d'un grand nombre de consommateurs. La différence ici est que vous avez affaire à un conseiller en réalité augmentée, qui est capable de vous suivre de pièces en pièces. Tapez dans vos mains, chantez, sifflez, il répondra…enfin il aurait répondu.
La société a décidé d'abandonner le projet, qu'elle trouvait peut-être un poil trop farfelue. Et l‘idée fut reprise ailleurs au Japon avec l'hologramme Azuma Hikari, qui présente une assistance virtuelle en 3D.
Un travail d'équipe ardue
L'échec cuisant du Lab126 dans la conception du Fire Phone (Iphone vs Amazon) n'a pas aidé à l'affaire. Suite à cela, il était préférable pour la compagnie de ne pas investir de trop grandes idées dans la conception du conseiller Echo. Cette dernière prévoyait même de le vendre au bas prix de 50 dollars (contre 180 aujourd'hui).
En plus de travailler sur ce produit, certains employés auraient peiné dans leurs tâches à cause du torrent d'idées qu'émettait leur PDG. A ce propos, l'un d'entre eux avait témoigné de façon anonyme sur Bloomberg :
« On a passé tellement de temps à essayer d'anticiper tout ce que Jeff désirait et à décrypter chaque allusion qu'il émettait lors de ses meetings. Cela n'a fait que nous apporter du travail supplémentaire«
Tandis qu'un autre se plaignait de son irrationalité :
“Il n'avait en majorité que des désirs irrationnels quant aux fonctions de ce conseiller«
D'autres polémiques ont fait surface comme celle de savoir si les capacités auditives du produit étaient assez développés pour le client ou non. S'il réagissait aux aboiements d'un chien ou au sifflement d'une cocotte-minute, cela aurait été un poil compliqué. De même, il a fallu du temps avant que les salariés décident de connecter ce dernier à internet et aux thermostats. Au final, même si le Lab d'Amazon ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, Amazon Echo, lui, était déjà destiné à devenir un produit de marque.
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