L'ANFR a présenté le premier volet de résultat concernant les compteurs Linky. Verdict en laboratoire : ils sont moins nocifs que certains téléviseurs cathodiques.
A l'heure où nous écrivons, ERDF a déjà installé 870 000 compteurs Linky. L'entreprise qui vient de changer de nom pour Enedis compte bien poursuivre le déploiement de ses appareils connectés pour atteindre 35 millions de foyers français équipés en 2021. Problème pour une petite partie de la population et certaines communes, la supposée nocivité du dispositif.
Les compteurs Linky se connectent par CPL. Ce type de connexion filaire utilise le réseau électrique classique pour transmettre les données. Cette technologie émet comme bien d'autres un champ électromagnétique. Les anti-Linky mettaient en avant le classement établi par l'OMS qui considère cette technologie comme potentiellement cancérigène. Un argument réfuté par Enedis et confirmé par les autorités compétentes. Le 30 mai, lundi dernier, étaient publiés les résultats du rapport de l'Agence Nationale des Fréquences (ANFR). D'après cette autorité les compteurs Linky ne sont pas plus nocifs que des télévisions et moins émetteurs que des grille-pain.
En effet, l'ANFR constate que les compteurs Linky ne sont pas des diffuseurs d'ondes radioélectriques. Ils émettent en revanche des champs électromagnétiques de l'ordre de 1 volt/mètre à 20 centimètres du boîtier. Le seuil réglementaire à ne pas dépasser se situe à 87 volts/mètre pour ce genre d'appareil.
Une étude à approfondir prochainement
Finalement, les risques pour la santé sont fortement minimisés, voire quasi inexistants. Un argument maintenant difficilement utilisable par les municipalités contre le projet. Evidemment, se servir des résultats de cette étude lors du salon des maires semble répondre à une stratégie de communication bien préparée. Le message est clair : « vous pouvez autoriser sans crainte l'installation des compteurs Linky dans vos communes ».
Seulement, il faut confirmer ces premiers résultats obtenus en laboratoire chez les particuliers. La deuxième partie de l'enquête menée par l'ANFR aura lieu prochainement afin de constater si oui ou non les compteurs Linky sont nocifs. Les mesures seront étendues aux concentrateurs situés dans les quartiers résidentiels afin de compléter l'enquête et de rassurer les utilisateurs.
Le dernier grief imputable aux compteurs concerne la remontée d'informations, notamment les habitudes de consommation. Surtout, ces dispositifs ne seraient pas tolérants aux dépassements de puissance entraînant une surfacturation selon les associations de consommateurs. De plus, selon certains maires, les appareils augmenteraient la consommation électrique des foyers puisqu'ils sont tout le temps en fonctionnement et enfin seraient facteurs de cybercriminalité.
D'après l'équipementier, les informations ne sont pas envoyées en temps réel, mais à heure fixe et l'opération dure environ une minute. La controverse risque de se poursuivre sur ces aspects particulièrement sensibles. Enedis a encore fort à faire pour apaiser les esprits.
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