Il y a quelques jours Sopra Steria, leader européen de la transformation numérique, organisait à Toulouse son Digital Tour, évènement premium consacré aux technologies destinées à un meilleur usage du numérique et aux nouvelles méthodes d'interactions. Un des objectifs : démontrer les possibilités infinies offertes par l'IoT et évangéliser la révolution des données comme vecteur de création de nouveaux services dans le domaine de l'aéronautique, de la santé, de l'assurance, de l'énergie, du transport. Des démonstrations et un débat-conférence ont fait salle comble. Nous y étions et nous vous disons tout.
Dans l'IoT il y a beaucoup d'acteurs : il y a l'IoT hardware, software, infrastructure, protocolaire (Wifi, Sigfox, Zigbee, etc). Mais pour que chaque acteur économique en tire le meilleur profit, il lui faut un intégrateur qui mette tout en musique, qui construise une architecture fonctionnelle et technique répondant à son besoin.
Sopra Steria (38 000 collaborateurs dans plus de 20 pays) se positionne comme un intégrateur de solutions qui accompagne ses clients dans la transformation de leurs organisations et de leurs systèmes d'informations, dorénavant, aussi sur toute la chaine de valeur de l'IoT et, dans la mise en place des nouveaux business models associés. Dans cette démarche et en tant que connecteur d'innovation, Sopra Steria a mis en place son offre « IoT Line », allant de la conception des objets (IoT Center à Toulouse) à l'industrialisation (Cité de l'Objet Connecté à Angers).
Florent Brodziak, responsable de l'IoT Center, explique son activité :
« Dans l'IoT Center, nous travaillons sur le design, le conseil autour de l'IoT, l'accompagnement autour de la méthodologie et un premier travail de prototypage. On va s'assurer que nous sommes capables de collecter et de mesurer des données, les traiter au niveau local et transmettre aux systèmes d'information de notre client. Lorsqu'on veut faire un prototype plus abouti et le tester dans un environnement réel, nous faisons appel à nos collègues de l'IoT Factory, basé à la Cité de l'Objet Connecté à Angers. Ainsi on a un continuum complet pour réaliser des objets connectés pour les clients, pour passer de la maquette à des prototypes, voire à des petites séries, le tout dans une logique de développement et amélioration des usages. »
Basé à Toulouse, l'IoT Center joue un rôle transversal au sein du Groupe et intervient aussi bien pour la santé que pour l'aéronautique, le transport ferroviaire, l'énergie ou le secteur de l'assurance, en proposant des solutions à la carte. Ses experts, répartis au sein de différentes business units, accompagnent des clients en phase expérimentale, notamment à travers des ateliers de co-design, pour trouver ensemble de nouvelles solutions.
« Notre objectif n'est pas d'avoir un objet connecté juste pour avoir une donnée, mais de l'inscrire dans une solution qui facilite la prise de décision. » François-Marie Lesaffre
Vers l'Industrie 4.0 : la Digital Twin factory
En 2015 Sopra Steria rachetait CIMPA, une filiale d'Airbus, qui avait développé une « maquette digitale ».
« L'idée de la maquette digitale est de pouvoir suivre la donnée tout au long du cycle de vie d'un produit en faisant avec le numérique ce que l'on ne peut pas faire avec le physique : tester, changer des choses, faire de la simulation, créer des algorithmes, optimiser, » – explique Brice Fayolle, consultant en PLM (Product Lifecycle Management) chez CIMPA. – Pour cela on crée une maquette virtuelle, ce « jumeau digital » qui fait le lien entre la maquette physique et la maquette virtuelle. Et – « C'est paradoxal dans une perspective digitale – on fait aussi une maquette physique qui est un objet connecté intégrant tous les objets de l'usine et poussant de la donnée vers la maquette 3D. Ensuite on peut lancer des process de simulation dans la maquette 3D pour optimiser le manufacturing et renvoyer les informations directement aux usines pour monitorer l'atelier et les produits en cours de fabrication. »
Précisons que Sopra Steria ne vend pas la maquette, mais le service basé sur la méthodologie. L'idée est d'exploiter les données captées pour améliorer les process de manufacturing en étant au plus près de la production.
Inspect'Drone : la réussite passe par le collectif
L'intrapreneurship est encouragé au sein du groupe Sopra Steria. L'accompagnement se fait au niveau de la Direction Générale qui agit en tant que sponsor et des Directeurs de l'Innovation. Tous les 2 ans, un concours, Les Trophées de l'Innovation, mobilise tous ceux qui ont envie de développer des solutions, des idées. Cinq trophées ont de nouveau été remis en janvier 2016. François-Marie Lesaffre, nous montre l'objet de fierté de l'année : « Inspect'Drone a reçu le 2ème prix. On ne fabrique pas nous même les drones, mais ce drone-là permet de cristalliser des avancées technologiques particulières que nous sommes capables d'intégrer, notamment la reconnaissance des anomalies grâce au machine learning. A plus grande échelle, nous avons la faculté, en nous basant sur l'intelligence artificielle, de déployer un processus de prise de décision collaborative avec une flotte de drones. »
« Ce sont nos collaborateurs qui font évoluer la société. » François-Marie Lesaffre
Florent Brodziak, développe : « On voit le drone comme une extension du système d'inspection automatisée des infrastructures : on peut imaginer un barrage électrique, des bâtiments qui évoluent dans le temps, des surfaces qui se dégradent. Nous utilisons la maquette numérique de l'objet à inspecter pour définir le plan de vol de sorte que toute l'intelligence est déjà embarquée pour identifier les anomalies de l'ouvrage en temps réel.»
Confort et santé : IoT au service de l'homme
Autre défi : la pénibilité au travail. Comment peut-on suivre et améliorer la qualité de vie au travail ? Une solution a été développée pour estimer la totalité des charges portées pendant la journée par les employés. Utiliser un exosquelette aurait été lourd et cher, l'entreprise a donc créé un bracelet connecté, un gilet connecté et un chariot-balance connecté. C'est un dispositif complet, encore une différence avec les startups qui, elles, vont faire un seul produit.
Le gilet est équipé de capteurs, notamment barométriques, pour savoir quand les bras sont levés plus haut que les épaules, et d'un boitier positionné dans le dos, entre les omoplates. Une fois reposé sur le cintre, le gilet se recharge par induction. Le chariot est équipé des accéléromètres, ce qui permet de comprendre la manière dont se comporte le collaborateur, le nombre de virages qu'il fait, dans le but d'optimiser ses parcours et l'aménagement des locaux.
Du plug-and-play pour maitriser sa consommation énergétique
Sur le stand dédié à la gestion de l'énergie officie Jérôme Delbut, responsable adjoint de l'IoT Center : « Pour un de nos clients nous avons créé un boitier qui affiche la consommation énergétique d'un foyer en euros plutôt qu'en kilowatt-heure (kW/h), car cela permet de surveiller son budget énergie plus facilement. Cet afficheur déporté permet de voir facilement sa consommation sur la journée, le mois, une ou plusieurs années. »
C'est une solution technologique complète qui utilise la plateforme LoRa pour une connectivité complète du territoire et Watson IoT basé sur IBM BlueMix pour l'aspect connexion IoT et Cloud. La communication est assurée entre le boitier et le fournisseur énergétique pour permettre la mise à jour du prix du kW/h dans tous les boitiers en temps réel. Par la suite, ces données de consommation peuvent être valorisées, notamment par des services d'optimisation de consommation ou des alertes en cas de défaillance.
Un autre objet connecté, NaelBox, présenté sur le stand par Christian Clain, référent IoT, cible surtout des responsables techniques des bâtiments, qui ont besoin d'outils techniques poussés pour mieux gérer leur consommation et leurs charges dans un bâtiment, d'effectuer des réglages (climatisation, chauffage, éclairage, etc.). Ce produit peut se brancher avec de multiples capteurs (consommation énergétique, température etc.) pour acquérir des données qui sont visualisables sur un ensemble d'écrans.
En mode « Plug'n'play », les sociétés d'audit énergétique peuvent installer ces capteurs pour un mois ou deux pour analyser en détail la performance énergétique d'un bâtiment, extraire les données et les analyser, et ensuite utiliser la même installation sur un autre bâtiment. Ce deuxième usage est complémentaire au principal. De nouveaux capteurs peuvent être installés et seront gérés par ce système : demain on peut très bien imaginer un capteur de CO2 ou un capteur d'hydrométrie. Toutes les données sont transmises de manière automatisée via Sigfox dans le Cloud et les plateformes vont analyser ces données et les restituer.
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