Le 10 décembre, la SNSM a profité du Salon Nautic se déroulant à Paris Expo Portes de Versailles pour présenter le DIAL, un bracelet connecté conçu pour sauver des vies.
La Société nationale de sauvetage en mer existe depuis 1967. Chaque année, ses 8 000 bénévoles viennent au secours de 30 000 personnes. C'est beaucoup. Afin de prévenir les accidents et de venir rapidement au secours des plaisanciers, des sportifs nautiques et autres plagistes, la SNSM a commandé la conception du DIAL, le Dispositif Individuel d'Alerte et de Localisation.
Un bracelet connecté dessiné par Philippe Starck
Le DIAL c'est un bracelet connecté, étanche jusqu'à 10 mètres de profondeur, dessiné par Philippe Starck. Le célèbre designer présent lors de la présentation du produit a expliqué ses contraintes. “Il fallait que le bracelet soit le plus petit possible. Nous avons réduit son épaisseur de millimètre en millimètre. Nous avons mis un an afin de trouver les dimensions et les courbes idéales”, déclare-t-il. La couleur orange permet de le distinguer facilement dans l'eau.
Par ailleurs, le DIAL embarque un moteur de vibrations, une antenne GSM, un module GSM, une carte SIM multi-opérateur, un récepteur QI (charge par induction en 2 à 3 heures) et une batterie Lithium.
Précisons que le bracelet connecté s'équipe d'un bouton activable en appuyant sur la face de l'objet. En appuyant cinq secondes, cela déclenche le signal d'alarme. Ce dernier est transmis à l'application mobile du référent par notification, appel ou mail. En effet, un proche du nageur ou du plaisancier participe activement à sa sécurité.
Le référent, un tiers de confiance indispensable
La balise est associée à un profil de la personne qui part en mer. L'on peut y ajouter des informations supplémentaires comme l'âge, le nom la couleur de la voile d'un kite surf, la marque d'une planche de surf, les motifs sur un paddle, etc. Un utilisateur peut enregistrer plusieurs balises sur un téléphone, par exemple pour suivre plusieurs membres de la famille. Par ailleurs, les parents ont la possibilité de paramétrer une zone de détection. Si les enfants sortent de la zone, ils sont directement alertés.
A terre depuis l'application, le référent obtient l'itinéraire pour aider le porteur. En cas de doute, “le référent envoie un SMS à la balise pour obtenir sa position”, explique Marc Sauvagnac, Directeur général de la SNSM.
Il peut également appeler les pompiers ou le CROSS ( Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) suivant la distance avec les côtes. Dans ce cas, les secours reçoivent un mail avec les coordonnées GPS rafraîchies toutes les minutes également consultables par le référent. Le DIAL tient au maximum 12 heures sur sa batterie. Ainsi, il s'agit pour la SNSM d'agir plus rapidement et d'éviter les fausses alertes. Pour rappel, ce phénomène représente 10 % des interventions de la Société.
DIAL, un projet développé par IDO DATA
Il a été conçu en collaboration avec la startup lyonnaise IDO Data. Yannick Tocquet, fondateur explique le choix du GSM versus les réseaux IoT comme Sigfox et LoRa :
“C'est un choix commun avec les sauveteurs en mer. Nous connaissons tous les nouveaux réseaux. Nous avons préféré sur des technologies matures qui consomment également peu d'énergie, mais dont la couverture réseau est plus importante.”
Benjamin Serfati, directeur des achats de la SNSM ajoute : “tout simplement parce que sur le réseau de Sigfox le taux de rafraîchissement (par défaut) est de 14 minutes. Or, nous avons besoin d'obtenir une position en temps réel. Seule une solution basée sur une carte SIM permettait de répondre à notre contrainte technique”.
Un bracelet utilisable en Europe
Comme la carte SIM est multi-opérateur, elle permet d'utiliser le DIAL dans 36 pays en Europe. Le choix de cette connectivité s'explique également par la typologie des accidents nautiques. La plupart d'entre eux “se déroulent aux abords des plages et des ports, à moins de 10 nautiques des côtes”, explique Marc Sauvagnac.
Cette initiative très utile dépend de l'adoption du DIAL. Dès le 19 décembre, le dispositif sera vendu 119 euros sur la boutique en ligne de la SNSM. Il inclut un forfait de données de 80 heures. Une fois épuisé, celui-ci est renouvelable suivant l'activité nautique du porteur. Quatre packs datas sont disponibles.
Le premier compte 25 heures d'utilisation pour 12 euros. Il est valable 3 mois. Les trois autres correspondent à un an d'abonnement. Le deuxième à 25 euros propose 100 heures d'utilisation. En payant 45 euros, le porteur bénéficie de 250 heures d'utilisation. Enfin, le pack à 85 euros confère 500 heures d'utilisation. Si le coût n'est pas négligeable, son potentiel à sauver des vies le rend presque indispensable.
François Gabart, célèbre skipper du trimaran Macif et parrain du DIAL, affirme :
“Je suis très fier d'être le parrain de ce projet. Je pense que ce bracelet peut servir à terre, à la montagne et un peu partout. Le DIAL est une application très concrète pour nous marins et pour la SNSM qui doit sauver des vies le long du littoral. J'espère que l'on va réduire au maximum les accidents en mer dans les années qui viennent. C'est un terrain de jeu qui est extraordinaire, mais il faut que cela le reste”.
Crédit image de une : Vincent Rustuel.
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Bonjour,
Je voudrais savoir si je peux utiliser le bracelet dial également en montagne lors de randonnées.
Est-il également opérationnel sur terre ?
Merci pour votre prompte réponse
G. Giorsetti