Deux soldats français ont été grièvement blessés par un drone de loisirs piégé à l'explosif à Erbil en Irak le deux octobre dernier. Une des premières attaques du genre.
Si la menace informatique en corrélation avec le terrorisme inquiète de plus en plus les gouvernements, les objets connectés et les drones peuvent être des dangers pour l'intégrité physique des personnes. Et c'est encore plus vrai en temps de guerre. le Monde et le New-York Times ont fait part d'un rapport de l'armée kurde concernant une attaque à l'aide d'un drone explosif par des membres de Daesh à Erbil en Irak menée le dimanche 2 octobre.
Sur une douzaine d'engins abattus, un véhicule aérien de la taille d'un avion de modélisme a explosé et aurait tué deux combattants kurdes, et blessés grièvement deux soldats français et plusieurs autres de leurs camarades. Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a confirmé l'information pour le camp français. Les terroristes avaient placé une petite quantité d'explosif dans le compartiment où se situe la batterie du drone.
Le drone, avant tout un engin de surveillance pour les terroristes
Ce n'est pas la première fois que l'organisation utilise des UAVs. Habitué aux scènes de propagande violente, la branche communication se sert de temps à autre de ces engins pour filmer des clips de propagande. Ici l'usage a une incidence plus directe que le discours proféré par Daesh. Les drones sont achetés dans le commerce et servent principalement à établir des surveillances des périmètres. Ils sont maintenant équipés de charges explosives afin d'augmenter les dégâts s'ils sont abattus. Le fait de pouvoir visionner en direct les mouvements du drone en direct signifie que les attaquants peuvent viser précisément des groupes de soldats de la coalition.
Cette nouvelle menace, la CIA et le bureau de la Défense américaine la prennent très au sérieux. Toujours selon le New York Times, les deux agences du gouvernement américain réalisent depuis quelques mois une évaluation des risques liés à ces nouvelles techniques de renseignement et de guérilla. Le secrétaire de l'Armée Eric Fanning a d'ailleurs ouvert un bureau spécial pour trouver des moyens d'arrêter ce type d'attaque.
Une pratique à surveiller
Ce problème se pose également pour les pays cibles des terroristes comme la France. Ce type d'équipement pourrait être à la source de nouveaux attentats meurtriers, comme le redoutaient déjà les forces de l'ordre lors de l'Euro de football 2016. Cependant, des moyens efficaces existent pour éviter ce genre d'événement tragique.
Le signal GPS est nécessaire pour piloter ces engins, en le brouillant ils sont mis hors d'état de nuire. Si l'opérateur pilote à vue, il faudra détruire l'engin à l'aide d'un projectile ou le suivre à la trace pour retrouver son lieu de départ quand cela est possible. L'Armée américaine tient d'ailleurs à rappeler qu'elle a effectué 8 frappes aériennes contre des drones de l'Etat Islamique les 18 derniers mois.
Enfin, les engins de loisirs on des inconvénients de taille. Ils ne sont pas forcément détectés au radar, mais disposent d'une autonomie comprise entre 6 à 45 minutes et une portée de 2 à 3 kilomètres. Ils n'ont donc rien à voir avec les dispositifs militaires du même genre utilisés par les armées nationales. Le risque reste cependant élevé et la capacité des organisations terroristes à s'adapter aux nouvelles technologies demande d'agir rapidement pour trouver des contres-mesures. Les nouvelles réglementations auront forcément des conséquences sur l'activité des constructeurs qui devront eux aussi adapter leurs produits.
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