Si Alain Damasio faisait de la ville ultra-connectée une œuvre de science-fiction (La zone du dehors), l'intelligence des objets connectés, elle, est déjà devenue une réalité dans nos maisonnées. Un seul clic sur votre smartphone permet de faire de votre habitat un parfait assistant personnel. Merci qui ? Les GAFA et Samsung qui se sont lancés à la conquête du marché de l'IoT, lié aux usages domestiques.
Quelles solutions proposent les GAFA pour l'intéropérabilité & l'interconnexion des objets connectés ?
Les GAFA aiment faire dans la polyvalence pour monopoliser l'attention des consommateurs, ce n'est pas une nouveauté. Dans cette même logique, ils se font concurrence sur le marché de l'IoT à travers des centralisateurs de données. Afin de faciliter le lien entre tout objet connecté, ils transforment ces derniers en les faisant passer d'une mono-fonctionnalité à une plateforme. Alliant diverses fonctions, leurs applications permettent de contrôler tous les accessoires connectés de la maison et de centraliser leurs données sur une même interface. Une façon efficace d'économiser son énergie et son temps.
Amazon Echo -> Alexa
Si Apple faisait fureur avec Siri, il faut croire qu'Amazon le devance largement avec son nouvel outil vocal : Alexa. Contrairement à Siri, Alexa peut se combiner avec n'importe quel objet connecté. Tel une « Madame Je-sais-tout », elle peut répondre à n'importe quelle question, donner l'heure et la météo, ou jouer vos airs de musique préférés. A elle seule, elle combine les fonctions de plusieurs applications : Marmiton, Dash, Spotify, Google. Par le biais de ce service, Amazon a fait de son Alexa un objet dernier cri à l'allure cylindrique, le boîtier de maison Echo, un parfait compagnon pour les habitants.
Apple HomeKit -> Lyrics, Kevo, Skybell, Hue
La marque à la pomme a eu son succès dans le secteur médical grâce à son application Health et sa plateforme healthkit. Aujourd'hui, c'est dans le secteur de la domotique qu'elle réinvestit le même principe. Avec son pack HomeKit, Apple propose la commande à distance de plusieurs accessoires de maison, via son iPhone ou iPad.
Quelques exemples :
- le thermostat Lyric (quasi identique au Nest de la filiale de Google)
- l'application de serrure intelligente Kevo, l'appli qui fait de votre téléphone votre clé de maison
- l'interphone Skybell, l'interphone qui vous avertit directement sur votre téléphone si quelqu'un sonne, tout en jouant le rôle d'une webcam
- l'éclairage sans fil Hue de Philips, la lampe qui apporte de la lumière où vous voulez quand vous voulez
Par le biais de Siri, vous pouvez d'ores et déjà commander l'état de votre maison à votre arrivée. Ce qui fait l'intelligence de votre foyer est sa capacité à programmer des « scénarios domotiques ». C'est-à-dire ? Si vous activez le scénario « retour à la maison », votre éclairage se met en route pour vous empêcher d'être dans le noir, la porte se déverrouille pour vous éviter de perdre du temps à chercher vos clés et le thermostat se module de sorte à vous accueillir dans les meilleures conditions possibles.
Google Nest
En plus d'avoir jeté son dévolu sur la robotique et le transhumanisme, la filiale de Google s'est intéressée aux maisons intelligentes. En 2014, la société a racheté Nest Lab et mis sur le marché deux produits en lien : Nest Learning et Nest Protect.
Nest Learning
Via une application dédiée à Android et iOS, le thermostat Nest Learning s'adapte à vos habitudes en s'autoprogrammant et module la température selon vos envies. Une promesse de 20% d'économie d'énergie selon Google.
Nest Protect
Au contraire des alarmes tonitruantes, Nest Protect a cette qualité de vous avertir à la détection de fumée avec une voix douce, tout en alertant chaque appareil. Que vous soyez présent ou non, vous êtes directement informé via votre smartphone.
Samsung Smarthings
En 2014, la société sud-coréenne a racheté la start-up Smarthings (spécialisée dans les objets connectés) et a profité de sa présence au grand salon high-tech IFA 2015 à Berlin pour présenter son nouveau produit : le Hub Smarthings. A partir d'une application unique, tous les accessoires de l'habitat peuvent être contrôlés individuellement.
Tous ces outils technologiques font du quotidien un véritable confort, et deviennent même pour certains un nouveau membre de la famille. Et ce grâce à l'expansion du secteur de la domotique, ou « science de la maison ».
La domotique, un marché de plus en plus tendance
La maison connectée fait parler d'elle avec la démocratisation des smartphones. Des baisses de prix qui permettraient au marché du Smart Home d'atteindre un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros d'ici 2017.
Tandis que l'IoT connait un plein essor (500 millions d'euros de chiffres d'affaires prévus pour 2016, selon l'institut GFK), chacune des sociétés que nous venons de citer a ciblé l'importance de ce marché. Permettant une augmentation de la productivité (exploitation des données), du pouvoir d'achat (économie d'énergie) et du bien-être (aubaine pour le secteur médical), on comprend que le nombre d'objets connectés atteigne 80 milliards d'ici 2020.
Si Amazon y fait succès avec le rachat de 2lemetry (spécialisé dans l'analyse des données), Echo a fait l'objet de nombreuses critiques pour son effet de déjà-vu. Ce que l'on peut retenir de la présentation de ces produits vendues par les GAFA est qu'ils se ressemblent tous et adhèrent à la même logique, qui est de se rendre indispensable dans leur rôle de centralisateur des objets connectés. Mais diffèrent-ils quant à la protection des données, thème polémique au sein de l'Iot ?
Quid de la protection des données ?
Samsung s'est racheté suite au scandale de ses TV connectées, décriées pour récupérer des données sur leurs utilisateurs. Avec le Hub Smarthings, il s'est donné pour priorité de préserver la vie privée de ses consommateurs. Cependant, en cas de tout problème (telle qu'une intrusion), un clip sera inévitablement sauvegardé dans le Cloud pour question de sécurité.
Amazon Echo, lui, a suscité des doutes quant à son respect de la vie privée. Ayant la capacité d'entendre tout ce que l'on dit, certains se demandent si ces données ne devraient pas être récupérées par la NSA. De quoi nous rendre un tantinet paranoïaque. Quant à Google Nest, il renforce l'opposition des défenseurs de la vie privée à la filiale, qui voit dans cette vente un pas de plus vers Big Brothers.
Les GAFA : même combat pour la domotique, oui. Pour la protection des données, c'est à revoir.
- Partager l'article :