Une étude de Gartner publiée le 14 janvier prévoit que plus de 50 % des nouveaux processus et systèmes commerciaux majeurs utiliseront des éléments de l'Internet des objets d'ici à 2020. Ce ne sera pas facile, cela coûtera cher et la technologie sera susceptible d'être dépassée et vulnérable sur le plan de la sécurité.
Le cabinet d'analyse Gartner multiplie les études sur l'IoT. Il prédit par exemple l'utilisation de 6,5 milliards d'objets connectés en 2016, un chiffre qui serait susceptible d'atteindre les 20,1 milliards en 2020.
Dans le cas présent, les analystes se sont intéressés au monde de l'entreprise. Malheureusement, l'implantation de ce nouveau type de technologie ne se fera pas sans mal selon le résultat de leur étude. Certes, plus de 50 % des nouvelles formes de processus et système commerciaux engageront l'IoT. Cependant, trois autres conséquences inattendues se préparent à bouleverser la mise en place de l'IoT.
Des projets trop ambitieux ?
Deuxième prédiction, 75 % des projets d'implantation de services et produits de ce genre vont prendre deux fois plus de temps que prévu en 2018. Gartner prévoit que ces projets dépasseront les calendriers établis à cause d'une trop grande ambition, de la complexité d'installation ou de fabrication
Pour les entreprises qui auront choisi de faire des compromis afin de respecter le planning de livraison, les problèmes s'accumuleront. L'analyse entrevoit un manque de performance, des faiblesses de sécurité ou d'intégration dans les processus existants. Autant de points qui mèneront sur moyen et long terme à des restructurations nécessaires, peut-être même des retours à la recherche et donc des redéploiements.
Selon Alfonso Velosa, le vice-président de la recherche à Gartner, ce sont « les entreprises conceptrices de produits qui seront le plus affectées ». Le spécialiste explique que ces constructeurs voudront souvent adopter » une position tactique et réactive sur le marché avec des objets plus intelligents ». Cela induit de respecter un calendrier strict pour gagner en compétitivité.
Pour les entreprises, la modernisation de leurs infrastructures afin de réduire les coûts de production, par exemple, sera soumise au facteur humain. Il faudra réapprendre aux employés à travailler avec ces nouveaux modèles technologiques. L'arrivée de nouveau business model complexifiera la donne et demandera de profonds changements culturels, selon Velosa.
Un marché noir de la sécurité de 5 milliards de dollars en 2020
Le cabinet d'analyse part d'un constat que toute personne intéressée par l'IoT réalise : ces nouvelles technologies impliquent des données sensibles pour la sécurité et la vie privée.
Les données récoltées sont de natures diverses, que ce soit des diagnostics de santé, des empreintes digitales ou vocales donnant l'autorisation à un produit ou un lieu, comme un bureau, un magasin ou une maison.
Selon Ted Friedman, un autre responsable de la recherche à Gartner, un marché noir consacré à l'acquisition de données fausses ou corrompues va apparaître. Elles seront utilisées pour tromper les capteurs sensoriels et les caméras intelligentes. Un scénario sombre, digne d'un film d'anticipation.
L'émergence de ce marché noir va entraîner la croissance des services et produits de protections, amener un débat intense sur la place publique et impliquer les gouvernements et les acteurs du marché à penser le rôle de ces technologies dans la protection de la vie privée.
Le budget annuel consacré à la sécurité grimpera en flèche
En conséquence, d'ici à 2020, la sécurisation de l'IoT coûtera 20 % du budget annuel consacré à ce domaine. En 2015, cela ne représentait seulement 1% du budget annuel dans la création d'un objet connecté.
Gartner explique également ce phénomène par la multiplication des usages et leurs diversités. Cette augmentation concernera autant les fabricants de produits que les entreprises ayant choisi d'implanter des services basés sur des capteurs et du traitement des données dans le cloud.
Le cabinet explique que ce renforcement de la sécurité est déjà en cours, les sociétés spécialistes en cybersécurité sont déjà sur le pied de guerre pour proposer des solutions, des prédictions afin d'anticiper ce problème. En la matière, la startup Afero développe en ce moment même une plateforme utilisant une méthode de cryptage dite bout à bout. Les premières solutions cloud encryptées arrivent également sur ce marché au fort potentiel.
Si cela implique des coûts supplémentaires, tout n'est donc pas sombre pour tout le monde. La lutte contre la cybercriminalité a de l'avenir, d'après cette étude.
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Il ne faut pas penser necessairement que ces innovations sont a jeter a la poubelle. C est plutot le contraire. Mais pour eviter qu elles disparaissent, il faudra que l industrie regle en priorite le probleme de la securite informatique et de la protection de la vie privee.