Uwe Diegel est l'ancien CEO de iHealth Europe. Il a récemment quitté la société pour se lancer dans la recherche pour développer des solutions de diabète non invasif aux côtés d'un puissant fonds d'investissement américain. Rencontre en vidéo.
Considéré comme le Steve Jobs de la santé connectée, Uwe Diegel est un chef d'entreprise expérimenté ayant développé plusieurs sociétés de soins de santé comme HealthWorks France en 2009 et MedActiv International depuis 1995. Dans une lettre rendue publique en juillet, il annonçait avec émotion son départ de chez iHealth Europe, une société qu'il dirigeait depuis 2013. La tête de l'entreprise a depuis été prise par Stéphane Kerrien.
Pour rappel, à l'image de FitBit, Jawbone ou encore Garmin, iHealth est une entreprise leader sur le marché de la santé connectée. La marque de fabrique de cette entreprise est de proposer une gamme d'objets connectés fiables, simples d'utilisation et cliniquement validés. Le départ d'une telle personnalité laisse forcément présager que de nouvelles choses se préparent sur le marché de l'e-santé. Nous avons donc décidé de réaliser une interview filmée de Uwe Diegel, afin d'en savoir un peu plus sur les causes de son départ, sur ses futurs projets et sur le marché de l'e-santé en général.
https://vimeo.com/190732756
Recherches sur le diabète non-invasif et investissement dans des startups
On s'en doutait un peu avec un tel passif, Uwe Diegel continuera toujours d'être investi dans la santé connectée. En ayant permis de réduire considérablement le coût de la gestion des pathologies chroniques, Uwe Diegel a considérablement aidé au développement de iHealth.
Finalement, Uwe Diegel a été débauché d'iHealth par un grand fonds d'investissement aux Etats-Unis. Une offre qu'il ne pouvait pas refuser, car l'un des GAFA lui a proposé de travailler sur une nouvelle solution pour le diabète.
« Je voulais m'investir dans le diabète. C'est une maladie qui me touche tout particulièrement, car je suis moi même diabétique ».
L'ancien CEO de iHealth Europe est en train d'entreprendre plusieurs projets sur le long terme. D'ailleurs, l'objectif principal de ce projet aux Etats-Unis est de développer une solution pour faire du diabète non invasif, c'est-à-dire une solution avec laquelle le patient n'aurait plus à se piquer.
Pour Uwe Diegel, le futur de la santé connectée n'est pas forcément de créer des solutions B2C ou B2B, c'est surtout d'arriver à travailler avec des assurances et les gouvernements pour fournir des meilleurs systèmes de gestion des pathologies chroniques.
« La santé connectée est un portail où tout le monde s'engouffre et qui apporte une certaine gadgétisation de l'industrie »
Pour lui, le principal problème est que cette facilité d'accès à la santé connectée gadgétise l'industrie dans les yeux du médecin. Uwe Diegel nous a également confié qu'il était en train d'investir dans plusieurs startups françaises, sans dévoiler de noms. Il est cependant très intéresse par le projet Liva, surnommé « la clé de la vie ». Un petit bracelet avec un QR Code gravé sur un bijou, permettant aux médecins de prendre connaissance des données médicales d'un patient dans n'importe quelle situation, même la plus grave.
Uwe Diegel est également en train de lancer de nouvelles sociétés grâce au concept du travail collaboratif, où chaque personne travaillant sur le projet est actionnaire à parts égales de la société. Ce nouveau concept devrait faire émerger une solution pour le diabète disponible le 20 mai 2017.
Il existe différents types de données de santé
Nous avons également parlé du marché de l'e-santé avec Uwe Diegel. Pour répondre aux personnes pensant que les trackers d'activité ne servent à rien, car ils sont délaissés au bout de quelques mois par les utilisateurs qui oublient de le recharger, Uwe Diegel précise que les objets connectés de bien-être permettent tout de même une prise de conscience. Ainsi, même s'ils utilisent moins leurs objets, les utilisateurs se soucient désormais et continueront à se soucier de leur mode de vie et de leur santé.
Il est également revenu sur l'utilisation des données en différenciant bien le bien-être connecté, la santé connectée et la maladie connectée. Selon lui, la protection des données ne doit pas être la même à chaque niveau, car c'est aujourd'hui un frein à l'utilisation des données.
Une différenciation naturelle se fera entre ce qui est important ou non de la part de l'utilisateur, lorsque l'e-santé sera démocratisée. Les données de bien-être (nombre de pas, poids, etc.) ne sont pas des données sensibles tandis que les données de santé concernant les maladies chroniques (hypertension, diabète, etc.) doivent être protégées. Les patients seront plus à même de les partager en échange de quelque chose comme une amélioration du service, une réduction des prix de l'assurance « On a un problème sémantique en Europe sur ces données. On pose toujours des questions négatives aux patients comme : est-ce que vous avez peur que je prenne vos données et que je les vende aux assurances, pour vous faire payer plus cher? ». Pourtant, la plupart des données sont utilisées pour de la recherche sur ces maladies chroniques. Selon Uwe Diegel, les données devant être les plus protégées sont les données de maladie (sida, cancer, troubles psychiatriques), celles qui définissent le patient.
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