Le 20 et 21 mars se tenait IoT World et MtoM & Objets connectés. Les deux salons se déroulaient en même temps que Cloud Computing World, le forum sécurité@Cloud et les aspects stockage avec Solutions Datacenter management. Ces deux jours ont permis aux visiteurs de découvrir les solutions qui alimenteront leurs projets IoT.
Entre 2014 et 2016, l'expression Internet des Objets évoquait un potentiel. Depuis 2017, les cas d'usage se démocratisent. Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à exploiter des capteurs connectés ou des plateformes de gestion des machines intelligentes, voire les deux à la fois.
De l'IT à l'IoT, il n'y a qu'un superviseur
Sur IoT World, Christophe Da Fonseca, Sales & Channel Manager France pour la société allemande Paessler en est témoin :
« Nous proposons un logiciel de supervision principalement utilisé dans l'IT. Il facilite la surveillance des métriques concernant la ventilation des services, le stockage disponible, les serveurs, le réseau, etc. Petit à petit, nos clients étudient les possibilités de l'IoT. En se basant sur notre solution, ils peuvent ajouter des capteurs connectés capables de détecter des comportements anormaux ou bien connecter leurs machines industrielles à notre logiciel de supervision. Nous sommes aussi partenaires de Sigfox pour gérer et géolocaliser les appareils IoT compatibles ».
Paessler travaille notamment avec le groupe Carambar & Co dont le chemin vers l'IoT correspond exactement à celui décrit par notre interlocuteur. La marque séparée depuis deux ans de la firme Mondelez cherche maintenant à passer à l'ère de l'Industrie 4.0. Le confiseur espère donc profiter pleinement de l'IoT.
Le suivi d'actifs, une tendance en pleine croissance à IoT World
Cependant, si beaucoup d'éditeurs évoquent les nouvelles sources de revenus créées par l'IoT et les données récoltées, dans la réalité, les entreprises y voient en premier lieu un moyen de faciliter le travail des métiers et d'optimiser les coûts.
En effet, les industriels veulent avant tout obtenir un inventaire complet de leurs machines et matériels déployés sur le terrain. De l'extérieur, on ne se rend généralement pas compte que ces entreprises perdent de vue des équipements imposants, par exemple des remorques, des conteneurs ou encore de grosses pièces. Les impacts sur la production sont énormes.
La conférence « Vers l'Industrie 4.0 avec l'IIoT ou Internet des Objets Industriel. De la conception à la production et à la supply chain, un marché qui tend vers la maturité » facilitait la compréhension de ce phénomène. En outre, deux startups spécialisées dans le suivi et l'optimisation d'actifs effectuaient leurs retours d'expérience.
Tout d'abord, Ffly4U, une société toulousaine dont le dernier fait d'armes date de juin 2018. En effet, elle a levé 1,2 million d'euros auprès d'Idirnov, le business angel Also et la plateforme de financement Wiseed. Surtout, elle a connecté plus de 3 000 capteurs dans la grande distribution, l'agriculture et les télécoms.
A la recherche de nouvelles sources de revenus
La jeune société qui utilise les réseaux Sigfox et LoRa travaille notamment pour Nexans. En tant que fabricant de câbles, ce dernier gère des tourets en bois qui contiennent plusieurs milliers d'euros de marchandises. Selon Olivier Pagès, PDG de Ffly4u, affirme que cette solution « optimise le métier de l'opérateur-client de Nexans, comme Orange ou Enedis » déclare-t-il. Ils ne perdent plus les équipements et peuvent les retrouver en cas de vol. Le fabricant ne vend plus seulement des tourets, mais des mètres de câbles. « Cela permet de créer de la valeur, même si pour l'instant elle représente 3 ou 4 % du chiffre d'affaires d'une entreprise, cela reste particulièrement valorisant », affirme Olivier Pagès.
Cette facturation à l'usage intéresse également les clients de Hiboo. Cette startup née en 2017 développe à peu de choses près les mêmes fonctionnalités sauf qu'elle s'adresse avant tout aux acteurs du BTP et de l'industrie. Il ne s'agit pas seulement de savoir où sont les équipements, mais de synchroniser les données qu'ils récoltent déjà. Cela permet notamment de connaître précisément le temps d'utilisation d'une machine. Un loueur de matériel comme Kiloutou « peut en principe facturer à l'usage et ne plus subir la surexploitation des équipements lors de contrats courts », nous explique Mathieu Esprit, Vice-Président Sales chez Hiboo.
Vers des changements de modèles économiques
Justement, Gemalto accompagne ce changement de modèle économique. Le spécialiste de la cybersécurité récemment acquit par Thales dispose d'une division nommée « Software Monetization ». Ce sous-ensemble de la branche Entreprise et Cybersécurité développe des solutions pour la protection de la propriété industrielle, le suivi des mises à jour et la gestion des contrats de licence. Caroline Guillaume, Vice-Présidente Sales Europe du Sud et de l'Est, explique lors d'IoT World : « les tendances que l'on a vues dans le logiciel avec l'avènement du Cloud se reproduisent dans le marché de l'équipement avec l'avènement de l'IoT, à quelques années d'intervalle. Ce même passage d'une économie traditionnelle à ce que l'on appelle nous une expérience economy, le fait de ne plus vendre un produit, mais un service, rend l'expérience utilisateur cruciale ».
Pour illustrer son propos, la dirigeante évoque d'abord le cas des fabricants de matériel médical. « On passe d'un modèle où l'on vend une machine IRM à un modèle où l'on vend le service associé. Certains de nos clients vont plus loin en réalisant la facturation à l'acte ou à la durée », précise-t-elle. Plusieurs facteurs expliquent ce changement. « Tout d'abord, c'est un marché tendu confronté à des baisses de budgets. Puis, les acteurs souhaitent s'adapter aux contraintes des petits cabinets ou des praticiens qui ne peuvent d'emblée investir des sommes à 6 chiffres. Cela permet d'augmenter le marché adressable », assure Caroline Guillaume.
Des solutions pour sécuriser ces changements
Pour la Vice-Présidente Sales Europe du Sud et de l'Est de Gemalto, la multiplication des objets connectés joue pour beaucoup dans ce changement de modèle économique. En revanche, cela « demande de transformer totalement la manière dont les concepteurs proposent un produit, le mettent à jour et le vendent. Nous fournissons les outils qui facilitent l'instauration de ces nouveaux modèles économiques », déclare-t-elle.
Dans le secteur de l'IoT, Gemalto assure la protection des propriétés intellectuelles et des secrets industriels contre la rétro-ingénierie concurrentiels. Il réalise la collecte de données en temps réel sur l'utilisation des équipements, l'activation de fonctionnalités à distance et le blocage des exploitations sans licence. De plus, la gestion des droits et des privilèges est intégrée au back-office de l'entreprise.
Ce spécialiste de la sécurité veut également apporter une couche de connectivité aux acteurs de l'IoT et sécuriser de bout en bout la chaîne de l'Internet des Objets, du capteur jusqu'au cloud.
La sécurité de bout en bout à IoT World
Les autres experts de la cybersécurité partagent cette volonté. Présent lors du salon, Atos prônait la notion de security by design au cours d'une conférence. « Dans le monde de l'IoT, il faut amener le bon niveau de sécurité pour la bonne criticité et protéger chacun des éléments et couches de l'écosystème. Les paramètres peuvent varier dans le temps avec les évolutions techniques, comme le edge computing, par exemple,” affirme Charles Piron, Head of Business & Solutions, IoT Security chez Atos.
L'objectif principal consiste à prévoir la sécurisation des dispositifs, des communications, des applications et du cloud liés dès la conception d'un produit. Pour ce faire, l'ESN utilisait un démonstrateur dédié à la protection des véhicules connectés, l'un des grands sujets évoqués lors de cet IoT World. Enfin, dans le cadre d'une conférence commune, l'entreprise a également expliqué ses travaux concernant le réseau IoT LoRaWAN déployé par Objenious, la filiale IoT de Bouygues Telecom.
Certains fabricants adoptent déjà cette notion de sécurité intégrée. Dans le cadre des trophées de l'embarqué et des objets connectés co-organisés avec ElectroniqueS, JRI s'est distingué en tant que lauréat. Celui-ci conçoit des capteurs/enregistreurs de température utilisant le protocole LoRaWAN. Il surveille des produits sensibles depuis un cloud sécurisé et respecte des normes strictes. Il a reçu un prix dans la catégorie « objet connecté ».
Les Trophées de l'embarqué et des objets connectés, les reflets d'un écosystème
Mais MtoM & Objets connectés, Embedded Systems et IoT World, ce n'est pas seulement le moment pour observer la vitalité d'un écosystème, c'est aussi le lieu où l'on découvre des solutions innovantes. Cette année, la 3ème édition des « Trophées de l'embarqué et des objets connectés » co-organisés par MtoM & Objets connectés et ElectroniqueS permettait de voir les projets de certains concepteurs. Les fabricants de composants, les spécialistes de l'industrie et les startups s'en donnent à cœur joie afin de mettre sur pied des solutions qui facilitent ou changent radicalement l'approche des métiers.
Voici le fac-similé présentant les lauréats :
Dans la Catégorie « Modules pour l'embarqué :
Lauréat : Insight SiP pour ses modules Bluetooth Low Energy à bas coût de la série ISP15017-AL
Bâti autour d'un SoC de Nordic Semiconductor, le module ISP1507-AL aux dimensions de 8x8x1 mm signé Insight SiP, est compatible Bluetooth 5.0 et ANT+, ainsi qu'avec de nombreux protocoles propriétaires exploitant la bande des 2,4 GHz.
Mention spéciale : Murata pour ses modems cellulaires NB-IoT ultra compacts de la série 1SS
Le module 1SS actuellement échantillonné par Murata, est proposé dans un boîtier blindé, dont les dimensions de seulement 12,6 x10, 6×1, 8 mm en font le plus petit modem cellulaire NB-IoT du marché, selon son fabricant…
Dans la catégorie “Objet connecté” :
Lauréat : JRI pour ses capteurs/enregistreurs dédiés à la surveillance à distance des produits sensibles de la série Lora SPY
Dotée d'une connectivité sans fil longue portée utilisant le protocole LoRaWAN pour surveiller les produits sensibles depuis un cloud sécurisé, cette gamme d'enregistreurs de température JRI s'appuie sur la force des nouvelles technologies de l'IoT tout en respectant les exigences normatives et réglementaires de plus en plus strictes.
Mention spéciale : Actia PCs pour son terminal point de vente conducteur à fonctionnalités multiples de la série TPVC
Œuvre d'Actia PCs, ce terminal point de vente conducteur à la carte intègre dans un boitier à l'encombrement compact : une connectivité Bluetooth 4.0 Low Energy et Wi-Fi, un GPS, un modem GSM 3G/4G, deux lecteurs RFID en mode “close loop” et “open loop”, un lecteur codes-à-barres 1D/2D et un écran tactile 5 pouces.
Dans la catégorie “Start-up” :
Lauréat : Ellcie Healthy pour ses lunettes connectées dédiées à l'automobile et au médical
Ellcie Healthy a lancé la commercialisation de lunettes connectées permettant de détecter l'endormissement au volant, mais aussi de détecter ou de même prévenir une chute et suivre l'activité physique de personnes âgées ou en situation de handicap. Cela grâce à ses composants et capteurs embarqués.
Mention spéciale : Chronolife pour son t-shirt multi-capteurs connecté et lavable
Le vêtement intelligent développé par Chronolife intègre différents capteurs qui mesurent continuellement plusieurs données physiologiques : électrocardiogramme, respiration abdominale, respiration thoracique, impédance pulmonaire, activité physique et température du corps.
L'approche des startups bouleversent les différents marchés
Pour notre part, nous apprécions le travail de ces deux startups spécialisées dans la santé connectée. À terme, elles pourront proposer leurs solutions aux particuliers, mais surtout aux entreprises. En effet, la notion de sécurité évoquée plus haut s'applique également aux employés. Avec ses lunettes, Ellcie Healthy aide les transporteurs à ne plus s'endormir au volant. Le vêtement intelligent mis au point par Chronolife permet de superviser en temps réel les métriques d'un patient afin d'éviter sa réadmission à l'hôpital et de diminuer ses dépenses de santé.
C'est ce genre de projets que l'on peut suivre lors des différentes éditions des salons IoT World et MtoM & Objets Connectés.
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