Le 16 mai dernier, l'institut de sondages Ipsos a publié une étude sur la confiance des Français dans la voiture autonome. Près de 51 % des sondés français ne sont pas sûr de cette technologie, comme la plupart des Européens.
Les constructeurs automobiles sont pour la plupart d'entre eux convaincus que l'avenir de leurs activités se joue dans l'avènement de la voiture autonome. Le gouvernement français souhaite également s'investir dans le développement de cette solution technologique. Pourtant une étude Ipsos tend à démontrer que les consommateurs français n'ont pas confiance dans la voiture autonome.
Selon Ipsos qui a interrogé 21549 personnes âgées de 16 à 64 ans dans 28 pays, 42 % des sondés déclarent souhaiter être propriétaires d'une voiture autonome. En France, ils sont seulement 28 % à vouloir posséder un tel véhicule. À l'inverse, ils sont 25 % à refuser catégoriquement d'en acquérir une. Mais surtout 51 % des Français interrogés ne sont pas sûrs des voitures autonomes, mais trouvent l'idée intéressante.
Ipsos voit un manque d'enthousiasme pour la conduite autonome
Ipsos a également comparé l'optimisme des Français vis-à-vis du reste du monde. Par rapport aux critères d'adoption retenus par le cabinet d'analyse, les personnes interrogées de nationalité française sont moins enthousiastes. Par exemple, le mode autonome rendrait la conduite plus facile pour 69 % des sondés contre 55 % des Français interrogés. Pour d'autres raisons comme le confort (52 %) et l'argument de la conduite agréable (51 %), ils sont plus réservés que le reste des sondés.
Le célèbre institut de sondages analyse cette réticence par le prisme d'une perception technologique dégradée. Alors que les géants du Web et certains constructeurs veulent mettre en circulation des véhicules sans chauffeur, les Français sont plus favorables à un assistant de conduite. La majorité d'entre eux privilégie cette technologie pour l'aide au parking (58 %), pour conduire seule (51 %) et pour parcourir de courtes distances (49 %).
Évidemment, la sécurité préoccupe l'ensemble des sondés. Les Français sont 27% à accorder leur confiance aux constructeurs pour réglementer les voitures autonomes contre 43 % des sondés dans le monde. Seulement 23 % des Français ont confiance aux autorités et 21 % d'entre eux n'ont aucune confiance dans les acteurs mentionnés. Laisser la main à une intelligence artificielle ne séduit pas vraiment.
Une tradition automobile difficilement oubliable
Cette méfiance n'est pas seulement l'apanage des hexagonaux selon l'Ipsos. La plupart des habitants des pays développés d'Europe et d'Amérique du Nord entretiennent peu ou prou la même désaffection pour la voiture autonome, l'Allemagne en tête. Prôner pendant des dizaines d'années le plaisir de la conduite et le retirer alors que les technologies de motorisation continuent à faire des merveilles ne satisfait pas les fous du volant que sont les Allemands, les Américains et les Français entre autres.
À ce titre, l'Association Américaine des Automobilistes a réalisé son propre sondage concernant la confiance dans les voitures autonomes. Après les différents accidents, 73 % des personnes interrogées par la AAA aurait trop peur de monter dans un véhicule autonome.
En revanche, les pays en voie de développement en Amérique du Sud et en Asie sont tout à fait enclins à adopter ces technologies. Les malaisiens et les indiens (64 %), les Péruviens (60 %), les Colombiens (58 %), les Chiliens et les Argentais (56 %) sont prêts à acheter un véhicule autonome selon Ipsos. C'est donc vers ses pays que devront se tourner les constructeurs pour prendre rapidement des parts de marché. En Europe et en Amérique du Nord, qui sont historiquement des automobilistes, il faudra développer des efforts d'éducation supplémentaires.
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