Key infuser propose l'objet connecté des objets connectés : un bras robotisé capable de tous les faire fonctionner grâce à un smartphone. Level up !
« Quand on veut vendre un lapin, on ne le présente pas empaillé, ça n'a pas de sens, on veut le voir en activité. On a eu la même approche pour les objets connectés »
La startup de Domitille Esnard-Domerego, Key infuser, propose un simulateur composé d'un socle, un bras articulé et un écran. Sur ce socle, on peut poser un objet connecté et un Smartphone. Le bras interagit avec l'objet connecté et le smartphone en simulant leur fonctionnement aux potentiels acheteurs.
L'écran, lui, sert à refléter l'activité qui accompagne l'objet connecté. Si c'est un réveil calqué sur les phases de sommeil, on y verra une personne en train de dormir.
Une jeune startup qui fête son premier mois
Domitille Esnard-Domerego et Marc Latouche ont lancé Key infuser en juin 2015 à Sophia-Antipolis. Depuis mars, ils sont incubés dans les locaux de Paristech Eurecom, une grande différence pour les deux entrepreneurs qui n'avaient pas leurs propres bureaux.
« Outre le relationnel et le coaching, on apprend énormément des expériences des autres »
Ca faisait cependant plus d'un an qu'ils travaillaient sur le prototype du produit et qu'ils ont déposé un brevet. C'est en se promenant dans le musée des instruments de musique de Paris que Domitille Esnard-Domerego a eu l'idée de ce produit. « Si on ne sait pas jouer de ces instruments et, de toutes façons, on ne peut pas en jouer dans un musée, ils restent silencieux. C'est triste, il aurait fallut pouvoir les animer de façon intelligente », explique-t-elle.
Diplômée de de l'école d'ingénieur ESIEE, elle a 14 ans d'expérience en tant qu'ingénieure en microélectronique et n'a lancé pas moins de neufs brevets, qu'elle a accompagnés jusqu'à la production.
Son associé, Marc Latouche, est un ingénieur en informatique diplômé de l'université libre de Bruxelles. Il a travaillé 16 ans chez Cisco avant de s'investir dans différentes startups en tant qu'entrepreneur.
« Nous nous sommes rencontrés lors d'un cycle de formation qui aide les entrepreneurs à mettre en place des structures », se remémore-t-il. Domitille Esnard-Domerego avait déjà l'idée de Key Infuser en tête et Marc Latouche l'a rejoint pour la création de l'entreprise.
Actuellement, la startup est en pleine phase de commercialisation et va commencer à démarcher des clients. Ses terrains de chasses concernent les grandes entreprises : les distributeurs d'objets connectés comme Orange ou la Fnac et les fabricants d'objets connectés. « Un troisième marché émerge : celui des objets connectés de luxe, comme les montres et les bijoux », pointe Marc Latouche.
Les clients visés ont tous des images très différentes. Le design de l'objet pourrait donc être modifié selon l'acheteur. Le design actuel a été fait en interne et les deux entrepreneurs sont actuellement en discussions avec des designers pour préparer la phase de commercialisation.
« Après la validation de notre marché, nous souhaitons nous rapprocher d'investisseurs pour procéder à une levée de fonds en 2016, pour attaquer une phase d'industrialisation et d'internationalisation »
Une révolution technologique
L'usage de l'objet est très simple : le visiteur appuie sur un bouton pour que le bras robotisé fasse la démonstration. Avec précision, il appuie sur l'écran tactile du Smartphone pour montrer les différentes spécificités de l'application liée à l'objet connecté. Le tout, en faisant fonctionner l'objet en question.
« Nous étions interpellés par la complexité de la vente des objets connectés et par le peu d'options proposées actuellement. Dans les magasins, on les trouve dans leur emballage, éteints, et les vendeurs passent beaucoup de temps à expliquer leurs fonctionnalités. Et, s'ils sont mal formés, on reste sur notre faim »
Les pièces du démonstrateur ont été fabriquées grâce à une imprimante 3D. La robotique et l'intelligence embarquée font le reste : « le bras est contrôlé par un mini-PC embarqué. L'accessibilité de ces technologies est une petite révolution. Quelques années auparavant, une telle invention aurait nécessité une trentaine de personnes pour sa conception », précise-t-elle.
Et l'objet n'a pas qu'une fonction pédagogique, il est aussi un grand atout pour les fabricants. En effet, ces derniers peuvent tester l'efficacité de leur vitrine car le robot de Key infuser garde en mémoire les passages des clients. Ainsi, ils pourront déterminer si la vitrine est bien placée, si le produit intéresse les utilisateurs et si la démonstration est intéressante.
« Cet objet est une innovation d'usage. On était obligés de rapidement le breveter parce qu'il n'existe nulle part ailleurs. Dans ce cas de figure, le brevetage fait partie de notre stratégie »
Et pourquoi Key infuser ?
Le simulateur n'a pas encore de nom. « Son but étant de mettre en valeur les autres objets connectés, nous n'y avons pas accordé d'importance », explique Domitille Esnard-Domerego. Par contre, concernant le nom de la startup, il y a une explication … pas forcément simple à trouver.
« Key » signifie solution en anglais et « infuser » vient de l'infusion de thé. Et l'entrepreneure de conclure : « Et oui, on infuse des solutions à nos clients ».
La startup Key infuser sera présente du 21 au 23 septembre à Digital-in-Store pendant la Paris retail week (Porte de Versailles, Paris 15e).
Il y a trois aspects qui nous semblent clé : le booster de vente, l'effet de surprise et la pertinence des données collectées. Nous avons remarqué, et ça nous ravit, que les gens ne restent jamais stoïques devant notre objet, ils sont toujours intéressés et un peu estomaqués.
Nous sommes sur une innovation de rupture, donc nous devons défricher un nouveau marché. Il y a aussi eu quelques problèmes techniques un peu difficiles à résoudre, des vérifications à faire et des ajustements à opérer, comme la précision du robot.
Il faut penser à la simplicité d'usage. Selon les générations, les clients peuvent être perplexes devant des objets un peu compliqués à comprendre et à utiliser. Pour qu'un objet ait du succès, il faut que tout le monde puisse l'appréhender. Et surtout, bien réfléchir à sa présentation en magasin. Ca évite aux vendeurs de perdre trop de temps.
La finalisation du produit et son adéquation avec le bon business model.
Pour l'instant, nous sommes sur de l'autofinancement. Nous souhaitons lever des fonds en 2016 et ainsi augmenter les ressources et les moyens techniques commerciaux. Nous allons aussi demander la bourse de la Bpifrance.
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