Il y a un moment déjà, Amazon a présenté son projet de livraison par drone. L'entreprise de vente par correspondance a dépensé près de 10 millions de dollars dans le lobbying à Washington l'année dernière pour améliorer les moyens de livraison. Un enjeu important pour la firme.
Cela peut paraître absurde. Les drones aériens se présentent pour la plupart comme des jouets pour grands enfants ou des objets volants intéressants pour les pilotes adeptes de modélismes. Pour Jeff Bezos, il s'agit d'un des moyens pour accélérer la livraison des colis commandés par ses clients. Problème, la Federal Aviation Administration (FAA) a commencé à légiférer sur la présence de ces appareils dans le ciel américain.
Pour donner suite aux nombreux tests effectués aux Etats-Unis et un peu partout dans le monde, notamment au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et au Canada. Il faut pouvoir respecter les lois du pays. Moyennant finance, le lobbying est un moyen sûr pour plaider sa cause au gouvernement américain. Le géant de la commande par Internet a dépensé 9,4 millions de dollars pour défendre ses intérêts auprès du Congrès américain en 2015, d'après les données publiques récoltées par le site opensecret.org, un centre pour la responsabilité politique. C'est près de deux fois la somme dépensée en 2014.
La livraison par des moyens classiques avant tout
Pour mettre en avant Amazon Prime Air, la flotte de livraison de drones, les dirigeants de l'entreprise ont dépensé 320 000 dollars en 2015 en lobbying, contre 200 000 dollars l'année précédente. Les dernières recommandations de la FAA avant le vote de la loi prévu pour ce printemps cantonnent l'utilisation des drones aux loisirs et n'évoquent pas l'utilisation commerciale, la livraison par ces véhicules autonomes. Amazon a-t-il jeté des centaines de milliers de dollars par les fenêtres ? Et à quoi servent les 9 millions restants ?
L'affaire n'est pas jouée même si la firme peut obtenir gain de cause. De plus, elle vise avant tout à allonger la longueur des camions en circulation pour optimiser les coûts de transport, comme le signale à juste titre le New York Times. Le Sénat américain avait, à la fin novembre 2015, repoussé l'amendement sur l'autorisation de camions équipés de doubles remorques de 33 pieds chacune soit, des véhicules de plus de 20 mètres de long au total. Cela pose des problèmes de sécurité évidents, tout comme les drones.
Avant de révolutionner les transports, avec des drones innovants, la compagnie de Jeff Bezos doit d'abord convaincre de l'utilité et la fiabilité des camions de grandes tailles.
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