La loi de Moore est sur son déclin. La faute à une limitation technologique de plus en plus palpable et l'émergence de l'IoT.
La loi de Moore est un précepte bien connu des informaticiens. Formulé par Gordon Moore, le cofondateur d'Intel, avait prédit l'évolution des microprocesseurs. Cette loi empirique a été exprimée dans « Electronic Magazine » en 1965.
Selon lui, le nombre de transistors par puce double en 12 mois. Il a révisé cette « loi » en 1975 pour l'appliquer aux microprocesseurs. Des produits qui doublent de puissance en 2 ans et accessibles au même prix, en suivant la même règle.
La loi de Moore s'est imposée pour les fabricants. La Semiconductor Industry Association (SIA) comprenant les entreprises comme IBM, Intel, AMD et GlobalFounderies, a établi en 1992 une roadmap calée sur les prédictions de Moore. Ainsi toute la chaîne suivait ce schéma bien rodé. Cette feuille de route a été étendue à l'international en 1998, elle a été mise à jour en 2013.
Au début des années 2000, les finesses de gravure et le génie d'optimisation permettaient de rajouter des transistors sur les nouvelles générations de processeurs, notamment grâce à l'introduction du silicium. En 2011, Intel a conçu la technologie « Tri-Gate », qui augmente le potentiel des microprocesseurs d'une finesse de gravure de 22 nanomètres.
En 2014, le constructeur a passé la barre des 14 nm, il prévoyait de réduire ce chiffre à 10 nm en 2016, mais a repoussé cette évolution pour la mi-2017. Pourquoi ? Il est de plus en plus difficile de rajouter des transistors sur les puces sans risquer certains problèmes de fiabilité et de coût de production. En continuant dans cette voie, les constructeurs atteindront la limite physique de 3 ou 2 nm en 2020.
C'est le contrecoup expliqué par la loi de Rock, qui prédit l'augmentation du prix de fabrication tous les 4 ans. Un souci qui se remarque dernièrement, certains processeurs grands public comme le Intel I7 6700 K ont connu des ruptures de stock à l'échelle mondiale.
Un changement de paradigme bienvenue ?
Cette croissance exponentielle auparavant vérifiée n'est plus vraie. L'arrivée de nouveaux produits comme les objets connectés changent la donne. Il faut réduire l'encombrement, la chauffe, l'autonomie, etc. Ce changement de paradigme demande un changement rapide des méthodes de production pour ne pas se prendre « le mur » , la limite de en pleine face.
La nouvelle feuille de route n'est pas encore en place. Selon le magazine Web Nature, elle prendra place le mois prochain pour s'adapter à la nouvelle donne qui traverse cette industrie. L'objectif, le « More than Moore ».
Les puces conçues pour les objets connectés devront alors faire la même taille et intégrer un gyroscope, un GPS, la mémoire vive, un modem NFC, WiFi ou encore un accéléromètre. L'accent sera moins mis sur la performance pure, ou la finesse de gravure, mais sur les capacités.
Vous l'avez compris la Loi de Moore est condamnée à disparaître, et c'est l'Internet des objets qui y mettrait un terme. À moins que l'industrie choisisse de continuer sur ce chemin pour les ordinateurs, et adopte un nouveau modèle de développement spécialement pour les objets connectés.
D'autres questions restent en suspens. Va t-on voir une production de masse ou des séries plus courte La réponse dans un mois.
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