Cette semaine, nous laissons de côté notre traditionnelle sélection de startups du vendredi pour observer les levées de fonds ayant eu lieu en ce début du mois de mai. Les transports et les robots autonomes intéressent fortement les investisseurs qui misent des millions sur ces technologies.
Seabubbles (France) – 10 millions d'euros
Le véhicule autonome n'est pas la seule révolution en cours dans le domaine de transport. La startup française Seabubbles développe un bateau taxi électrique équipé de foils, des dérives placées sur le côté qui lui permettent de “voler” quelques centimètres au-dessus de l'eau. Ce véhicule peu polluant intéresse fortement les villes fluviales comme Paris, Singapour, Dubaï, Miami, Londres, etc. Seabubbles avait déjà levé 3 millions d'euros auprès de la Maif. Après le développement d'un prototype débouchant sur des essais concluants, l'assureur renoue sa confiance dans l'entreprise en lui confiant 10 millions d'euros.
Cette somme servira à poursuivre la recherche et développement, à produire les deux premières “bulles” en pré-série dans l'usine suisse qui a fabriqué l'avion Solar impulse, et construire un prototype plus rapide. Elle envisage également de préparer la production en série en commençant par 12 à 24 bulles “volantes”. Enfin, des tests seront menés sur la Seine en septembre prochain. Pour notre part, nous attendons une version autonome de ce véhicule très curieux.
The Ocean Cleanup (Pays-Bas) – 31,5 millions de dollars (bourse)
Beaucoup d'entre vous connaissent déjà le projet suivant. A son annonce ce concept avait fait beaucoup parler de lui. Créé en 2012 par Boyan Slat alors âgé de 17 ans, The Ocean Cleanup est une startup hollandaise qui veut dépolluer les océans des déchets plastiques, en commençant par l'océan pacifique. Le projet consiste à déployer non pas un filet, mais un écran solide qui accumule les déchets à la surface, tandis que les poissons peuvent le contourner.
Afin de capturer le maximum de débris flottant, le barrage d'une longueur d'un à deux kilomètres est doté d'un système de lestage, une ancre flottante de 12 mètres de long, pour suivre le mouvement du courant et compenser la force donnée aux éléments en surface. Mais ce que les observateurs oublient généralement de noter, c'est que cette solution est connectée. En effet, The ocean cleanup se sert d'algorithmes pour trouver les lieux de déploiements optimaux des barrages anti pollution autour des gyres, des tourbillons océaniques qui “attirent” des agglomérations de déchets plastiques. Ensuite, la trentaine de barrages que souhaite déployer The Ocean Cleanup sera suivie par télémétrie en temps réel afin de vérifier à chaque instant leur position, les conditions météorologiques, l'accumulation de débris et l'état du barrage. Le tout est alimenté par énergie solaire.
Après des tests menés dans la Mer du Nord, la startup souhaite installer des barrages dès 2018 dans l'océan Pacifique, alors qu'elle prévoyait de le faire en 2020. Pour cela, la bourse de 31,5 millions de dollars qu'elle a reçue de la part de Marc Benioff, fondateur de Salesforce, de sa femme Lynne Benioff et du célèbre entrepreneur Peter Thiele. The Ocean Clean up prévoit de nettoyer 50 % des déchets du Pacifique en cinq ans.
Xee (France) – 12 millions d'euros
La startup lilloise Xee a été fondée en 2011. Depuis six ans, elle n'avait réalisé qu'une levée de fonds au montant tenu secret. Le 4 mai 2017, la jeune entreprise a annoncé la clôture d'un tour de table de 12 millions d'euros auprès de Total, le fabricant de pneus japonais Bridgestone, Cofip et l'incubateur lillois Via-ID. La startup développe un boitier pour connecter la voiture depuis la prise diagnostic et des applications. L'objectif est de fournir aux conducteurs des informations sur leur consommation de carburant, leur conduite, d'envoyer des alertes en cas d'accident, ou même d'alerter le propriété en cas d'effraction.
Parmi les services proposés, un chatbot répond aux questions du conducteur, par exemple s'il lui reste suffisamment de carburant pour effectuer le trajet indiqué. Avec cette levée de fonds, elle souhaite poursuivre son déploiement et s'attaquer au marché européen.
Renovo auto (États-Unis) – 10 millions de dollars
La jeune entreprise Renovo auto a été fondée en 2010 à Campbell en Californie. Après avoir rendu autonome une DeLorean en 2015, son projet est devenir le fournisseur principal des fabricants automobiles ou aux gestionnaires de flottes de véhicules en proposant un OS pour voiture autonome. Le principal investisseur de cette levée de fonds de 10 millions de dollars, présentée le 1er mai dernier, n'est autre que le FAI américain Verizon assisté par le VC True Ventures.
En effet, Verizon s'intéresse de très près à ce secteur puisque l'entreprise considère que ce domaine reposera principalement sur la consommation de données mobiles. Cet investissement porte le total des fonds de Renovo auto à 14,5 millions de dollars.
Abundant robotics (États-Unis) – 10 millions de dollars
Encore une fois, nous parlons d'Agritetch sur objetconnecte.com. Cette fois-ci, il est question d'un robot autonome ramasseur de pommes…financé en partie par GV, anciennement Google Ventures, à hauteur de 10 millions de dollars. D'autres investisseurs sont présents dans ce tour de table : Baywa AG, Tellus Partners, Yamaha Motor, Comet Labs, et KPCB Edge.
Abundant Robotics veut aider les arboricoles à faciliter les récoltes avec un robot capable d'identifier, d'aspirer les pommes sans les abîmer ( d'autres fruits seront bientôt supportés par la machine), et ce même en pleine nuit. Cette levée en série A servira sans doute à produire les premières unités commerciales de son robot ramasseur de pomme. Ce travail pénible souvent confié à des saisonniers sera ainsi facilité par ce robot autonome. Cela risque tout de même de faire grincer des dents.
Octopus Robots (France) – 500 000 euros
Nous finissons ce tour sur cette même thématique avec la startup Octopus Robots. Cette entreprise française basée à Cholet dans le Maine-et-Loire conçoit des robots autonomes et intelligents capables de décontaminer les poulaillers. La technologie brevetée permet de diffuser sous forme d'aérosol des produits biocides, d'assainissement des bâtiments, sans forcément retirer les volailles, étapes très fastidieuses selon notre expérience. Les robots équipés de capteurs de trajectoire et de caméras supportées par un système de computer vision parcourent l'ensemble de la surface à traiter sans heurter les volailles. De plus, ils sont dotés de balayette qui aère la litière, afin de limiter la concentration d'ammoniac dans l'air. D'autres modèles conçus sur la même base permettent de surveiller les volailles ou de faciliter l'équarrissage.
Dans un contexte d'application du vide sanitaire à cause de la grippe aviaire, ces robots semblent particulièrement bienvenus. Les investisseurs en sont conscients. Après avoir levé 1,5 million d'euros en mars, Octopus Robots récolte 500 000 euros à travers une campagne de crowdfunding mené sur smartangels.fr. Avec les deux millions d'euros récoltés, la société compte terminer son outil de production et livrer 50 robots en 2017. Elle prévoit de livrer 600 unités en 2019 et jusqu'à 1800 en 2021. En tablant sur l'intérêt des entreprises des pays voisins et des champions, Octopus Robots espère atteindre un chiffre d'affaires de 8 millions d'euros en 2018 et de près de 40 millions à l'horizon 2020.
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