Une société californienne de semi-conducteurs a fait son entrée en bourse mercredi, en plein cœur d'une pénurie mondiale de puces. Une pénurie qui pourrait constituer une menace ou une opportunité. Il s'agit de la société Navitas, basée à El Segundo. Son offre d'actions a donné naissance à une société dont la valeur d'entreprise s'élève à environ 1 milliard de dollars. Cette même valeur a notamment rapporté 320 millions de dollars en espèces.
Navitas utilisera ces liquidités pour développer son activité principale et pénétrer de nouveaux marchés. L'entreprise vend effectivement des puces en nitrure de gallium aux fabricants de chargeurs de téléphones et d'ordinateurs portables —
La grande majorité des puces d'ordinateur sont fabriquées à partir de silicium. Toutefois, Navitas a déclaré que ses puces surpassent ce matériau pour la charge, la rendant plus rapide, plus froide et plus économe en énergie, avec des unités de charge plus petites.
Navitas dispose actuellement d'un capital de seulement 12 millions de dollars et aucun bénéfice pour l'instant. Son évaluation reflète néanmoins d'énormes attentes de croissance pour les puces en nitrure de gallium en général et pour la société en particulier.
Les problèmes de la chaîne d'approvisionnement des semi-conducteurs pourraient limiter cette croissance. C'est peut-être la raison pour laquelle l'action a été lente à démarrer, avec un cours de clôture en baisse de 3,47 % à 12,80 dollars.
Navitas mise sur les puces en nitrure de gallium
Mais M. Sheridan a déclaré que l'utilisation de puces en nitrure de gallium donne à la société un avantage sur la chaîne d'approvisionnement. Ce qui lui permet de tirer parti des usines de fabrication de puces inutilisées ou sous-utilisées. Ces usines gravent un grand nombre de puces sur des plaquettes de 6 pouces de diamètre. Ces gravures sont ensuite découpées en puces individuelles. Les usines modernes de fabrication de silicium produisent des plaquettes de 12 pouces et parfois de 18 pouces.
Les puces en nitrure de gallium sont plus petites que leurs homologues en silicium. Il est donc possible d'en placer beaucoup plus sur une seule plaquette. Ce qui devrait aider Navitas à éviter les goulots d'étranglement observés ailleurs dans le secteur des puces, a déclaré M. Sheridan.
La société a conclu des accords avec de grands fabricants comme Dell et de gros fournisseurs de pièces détachées comme Anker. Elle se lance également sur de nouveaux marchés dont les ordinateurs des centres de données. Les onduleurs solaires et les systèmes d'alimentation des véhicules électriques sont aussi parmi ses objectifs. Sheridan prévoit de consacrer une grande partie de ses nouveaux fonds à l'embauche, notamment d'ingénieurs. Elle compte aujourd'hui 160 employés, dont 60 à El Segundo.
Les puces de Navitas sont fabriquées par Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. et emballées sur des circuits par la société Amkor, basée à Phoenix.
Une entrée en bourse via une SPAC
Bien que Navitas aurait pu être vendue à une plus grande entreprise de puces, M. Sheridan a reconnu qu'étant donné la facilité des marchés financiers en 2021, une offre publique était plus logique. Navitas a fait son entrée en bourse par le biais d'une SPAC, ou société d'acquisition à vocation spéciale, une alternative populaire, mais controversée à l'offre publique initiale traditionnelle qui exige moins de divulgation financière.
Selon M. Sheridan, la réputation douteuse des transactions SPAC a fait réfléchir Navitas. Pour démontrer que la société est dans une optique à long terme, elle a créé une période de blocage de trois ans avant que la direction ne puisse vendre des actions. De nombreux contrats SPAC sont fixés à un an ou moins.
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