C'est quoi le Quantified Self et le Quantified Environment ? Avec l'émergence de nouveaux usages apparaît un nouveau vocabulaire de l'Internet des Objets. La conférence NetExplo du 5 février 2015 était l'occasion de décrypter certaines de ces nouvelles normes.
Qu'est-ce que le Quantified-Self et le Quantified Environment ?
Ces notions, qui signifient « soi quantifié » et « environnement quantifié » concernent la façon dont on peut utiliser nos objets connectés (principalement les wearables) pour analyser notre bien être, notre santé ou encore nos performances, ainsi que l'environnement dans lequel nous progressons.
Pour Alexis Normand, Responsable Relations Santé chez Withings, ce sont « des outils qui ne vous obligent pas, mais vous donnent les moyen de faire des progrès ».
Quelles possibilités à l'échelle de la société ?
Tout le monde est au courant du budget colossal que représente la santé dans un pays comme la France. Les wearables seraient un moyen de baisser ces dépenses. En effet, en plus de vous inciter à faire des efforts pour améliorer votre hygiène de vie, les objets connectés pour la santé pourraient servir d'interface entre le médecin et le patient. Au lieu d'aller régulièrement chez votre généraliste lorsque vous êtes atteint d'un petit mal, vous pouvez à présent prendre vous même votre tension, votre température et autre, et envoyer ça directement à votre médecin traitant. Mieux encore, les applications permettent de suivre votre état de santé sur le long terme et établir ainsi des diagnostics. De cette manière, il pourrait être plus simple de prévoir une éventuelle pathologie.
On comprend alors les économies pouvant être réalisées en utilisant ces technologies, et comment elles pourront évoluer dans le futur. Évidemment, rien ne remplace une consultation chez votre médecin.
Comment y arriver ?
Aujourd'hui, de plus en plus de personnes sont équipés de ces wearables. Soit une quantité non négligeable de données emmagasinées, le fameux « Big Data ». Le problème, c'est que nous sommes capables de créer ces données, mais moins souvent de les traiter intelligemment. Il est toujours agréable de pouvoir visualiser son rythme cardiaque, le nombre de pas qu'on a parcouru dans la journée, cependant, les unes indépendamment des autres ces données ne servent au final pas à grand chose. Pour que l'on puisse réellement parler de quantified self et de quantified environment, il faut que ces données soient analysées comme un tout. Or pour cela, il faut que les entreprises, en plus de fabriquer une multitude d'objets connectés, se donnent les moyens de traiter cette quantité astronomique de données. C'est la suite logique de l'évolution liée aux technologies connectées, et leur mission pour l'avenir.
Quel coût pour l'utilisateur ?
Autre question importante de ce débat, à quel coût proposer ces services ? Durant la conférence, on a pu voir émerger deux visions différentes.
La première, soutenue par Alexis Normand de Withings, était de dire qu'il fallait vendre un objet connecté mais que son utilisation devait demeurer gratuite.
De l'autre côté, Georges-Edouard Dias, Fondateur de Quantstreams, entreprise spécialisée dans le traitement des données, voit plutôt les objets connectés comme une interface entre un service et l'utilisateur. En d'autre termes, ce dernier utiliserait son wearable pour communiquer ses informations à une entreprise, qui, en échange d'une somme d'argent, via un abonnement par exemple, lui fournirait un service comme du coaching sportif. Selon lui, l'objet connecté devrait même pouvoir prendre des décisions et transmettre nos informations de son propre chef.
Tout ça peut faire rêver les uns comme faire peur aux autres, mais le débat se finit néanmoins sur une question. À force de tout analyser, calculer, prévoir… Ne finirons-nous pas par avoir peur de tout ce qui est imprévisible ?
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