Dans la nuit du 7 janvier au 8 janvier 2018 heures française, Nvidia a tenu la première grande conférence du CES 2018. Baidu, Uber et Volskwagen sont les trois nouveaux partenaires qui utiliseront les technologies du fabricant de cartes graphiques.
Nvidia, le fabricant taïwanais de cartes graphiques a montré en 2016 qu'il était capable de pivoter sur d'autres marchés que l'informatique professionnelle et grand public. Lors du CES 2017, le groupe avait démontré sa volonté de s'imposer sur le marché de la voiture autonome. Après avoir présenté un supercalculateur, plusieurs partenariats et une intelligence artificielle embarquée dans la voiture, Nvidia a profité du CES 2018 pour confirmer sa position de leader sur le marché de l'intelligence embarquée dans les véhicules autonomes et les robots en signant avec Baidu, Uber et Volskwagen.
La mobilité, un marché très important pour Nvidia
Jensen Huang, le célèbre CEO de l'entreprise a commencé par rappeler les marchés sur lesquelles est engagé Nvidia : le Gaming, l'intelligence artificielle dans l'industrie et la mobilité autonome. “Ce sont trois fantastiques marchés pour appliquer le résultat de notre travail afin de révolutionner l'industrie et trois marchés à la croissance incroyablement importante”, déclare-t-il.
Après un rapide briefing sur le marché du jeu vidéo, le CEO de Nvidia a tenu a rappelé son implication dans le deep learning et la présence de ses supercalculateurs au sein des data centers des plus grands fournisseurs de Cloud : AWS, Alibaba, Microsoft Azure ou encore Google Cloud. Cependant, Nvidia s'intéresse plus particulièrement au marché de la voiture autonome.
Le supercalculateur Drive Xavier disponible au premier trimestre 2018
Le marché du transport, qui représente 10 billions de dollars, s'ouvre depuis peu au fabricant de cartes graphiques. Le fait que les véhicules autonomes peuvent réduire drastiquement le nombre d'accidents et donc d'abaisser le taux de mortalité sur les routes séduit les autorités, tandis que les constructeurs automobiles trouvent là un nouveau défi.
Ce n'est qu'après 40 minutes de conférence que Jensen Huang a réalisé la première annonce. Les premiers échantillons du supercalculateur Drive Xavier, dédiée à la conduite autonome seront envoyés aux constructeurs automobiles au cours du premier trimestre 2018.
Ce produit pour la première fois présentée lors du CES 2017 est un SoC, un système sur puce reposant sur 9 milliards de transistors. Avec son processeur 8 cœurs maison et 512 cœurs Volta pour la partie graphique, il est probablement le plus puissant de sa catégorie. Nvidia y a consacré 2 milliards de dollars et le temps de travail de 2000 ingénieurs pendant 4 ans. Le SoC Xavier est complété par un accélérateur pour le deep learning, un second pour la computer vision et un processeur spécialement conçu pour s'occuper du rendu de la vidéo 8K HDR. Lors du précédent CES, ce produit n'embarquait “que” 7 milliards de transistors gravés en 16 nanomètres. Le constructeur ajouté 2 milliards de transistors avec une gravure de 12 nm.
Baidu et ZF, partenaires de Nvidia en Chine
Cette architecture a particulièrement séduit l'entreprise chinoise Baidu, ainsi que l'équipementier allemand ZF. Baidu et ZF conçoivent ensemble une plateforme technologique pour la voiture autonome prévue pour le marché chinois. Et ce ne sont que deux des 320 partenaires que revendique Nvidia.
Jensen Huang a également présenté une variante de la plateforme nommée Drive Pegasus. Cette dernière repose sur deux Socs Xavier et fait la taille d'une plaque d'immatriculation. Cette puissance de calcul doublé permet à 25 partenaires de Nvidia de concevoir ensemble une plateforme dédiée aux robots taxis doués d'une autonomie de niveau 5 (sans chauffeur et sans volant). Nvidia présente cette plateforme comme “un petit data center dans le coffre” de la voiture autonome. Les premiers échantillons seront disponibles “plus tard cette année”.
Quoi de mieux pour promouvoir une technologie dédiée au taxi autonome que d'annoncer un partenariat avec Uber, le champion du marché VTC. Uber va donc se servir des outils fournis par Nvidia pour concevoir ses futurs véhicules autonomes.
Deux nouvelles plateformes logicielles annoncées
Pour cela, les plateformes logicielles sont également importantes. Après avoir présenté Drive AV, l'année dernière, une plateforme reposant sur un réseau neuronal capable de gérer les capteurs, les caméras et les Lidar des véhicules autonomes, Nvidia a annoncé au CES 2018 deux autres plateformes : Drive IX et Drive AR.
- Drive IX est en charge des “expériences intelligentes à l'intérieur et à l'extérieur du véhicule. Ce kit logiciel permet d'activer des assistants intelligents au service du “conducteur” et des passagers du véhicule en se servant des capteurs du véhicule. Les applications sont nombreuses : ouverture automatique du coffre, suivi du regard, détection de la fatigue et de la distraction au volant ou encore la notification de la présence de cycliste près du véhicule. Pour ce faire, Drive IX permet de détecter les gestes, les paroles et le regard du conducteur.
- Drive AR, quant à lui, est un SDK consacré aux applications de réalité augmentée dans l'habitacle. Selon le CEO de l'entreprise, cette couche virtuelle sur la réalité permet de souligner les points d'intérêt à même le tableau de bord. Lors du CES 2018, Nvidia a fait une démonstration de sa technologie dans un environnement virtuel en simulant la réalité augmentée dans un espace disponible en réalité virtuelle (!).
- Drive AV a également le droit à des améliorations puisque la plateforme logicielle est maintenant dotée de la technologie “Architecture fonctionnelle de sécurité Drive” qui permet au véhicule de préserver la sécurité des passagers même en cas de dysfonctionnements.
Volskwagen veut développer un copilote intelligent avec Nvidia
Jensen Huang a gardé une autre annonce pour la fin de la conférence. Uber n'est pas le seul gros acteur à rejoindre Nvidia. Volskwagen a également signé avec le fabricant de cartes graphiques. Dr Herbert Diess, CEO de la marque allemande est monté sur scène pour expliquer le souhait d'équiper la gamme de voitures autonomes de Volskwagen avec les équipements fournis par Nvidia. Elle commencera par utiliser Drive IX pour apporter un copilote virtuel et intelligent dans le van ID Buzz, le Combi revisité. Le groupe allemand commercialisera ses 20 premiers véhicules autonomes entre 2020 et 2025.
Au CES 2018, Nvidia conserve sa ligne directrice et poursuit sa lancée sur le marché de la mobilité. Un concurrent de taille se dresse néanmoins sur son chemin Intel. Le fondeur a racheté Mobileye pour 15 milliards de dollars l'année dernière et compte bien marquer les esprits avec ses propres annonces lors du salon se déroulant à Las Vegas.
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