Notre récent article La Pyramide Maslow appliquée aux objets connectés a suscité beaucoup d'intérêt et nous aimerions partager une autre pensée du même auteur, intitulé cette fois « Things are people, too ».
Si vous pensez que nos futurs maîtres robotisés vous paieront pour le travail que vous ferez pour eux, vous n'y êtes pas. Hunter considère ces objets comme des machines qui nous aident, nous, les humains, à nous sentir mieux au quotidien, en nous procurant plus de confort.
Des objets connectés? Pour quoi faire?
Il y a quelques années, dit-il, mon grille-pain a dépassé son périmètre de responsabilités. Il ne s'est pas contenté de préparer mes toasts, mais s'est occupé de l'ilot central de la cuisine, des placards et des rideaux. Il a tout grillé, autrement dit, brûlé. Comment cela a-t-il pu arriver?
Par manque de communication entre les objets « vivants » dans la cuisine.
En effet, jugez par vous-même : le grille-pain n'a pas su envoyer le bon signal au détecteur de fumée, il n'a pas alerté sa prise électrique, ni ne m'a prévenu de la mauvaise surprise qui m'attendait. Pourtant, si je pouvais reprocher quoi que ce soit à mon grille-pain, dit Hunter, c'est uniquement d'avoir raté mes toasts. Rien d'autre.
Toute la responsabilité de l'accident, en réalité, devrait être portée par ceux qui ont fabriqué tous ces « objets ». Réfléchissez bien : le grille-pain et le détecteur de fumée ont tous les deux à faire avec le feu. Il semble logique que l'un doive savoir ce que fait l'autre et vice versa. Alors pourquoi n'ont-ils pas communiqué entre eux et comment auraient-ils pu le faire ?
Une langue universelle des « objets »
Les hommes ont reconnu, il y a déjà bien longtemps que les circuits et les machines maitrisaient les maths mieux que nos meilleurs scientifiques. Nous avons donc choisi les maths afin d'en faire une langue universelle pour tous les « objets ». Et maintenant que chaque aspect de notre vie est indissociable de l'une multitude de puces, échangeant des 1 et des 0, nous souhaitons aussi participer à leurs conversations. Ou du moins, savoir de quoi ils discutent et avoir notre mot à dire.
La plupart des objets qui « parlent » maths sont incapables de communiquer avec d'autres objets, qui, pourtant, parlent également « maths ».
Pourtant, personne d'entre nous ne parle « maths » et n'a aucune envie de s'y mettre. En revanche, nous comprenons le langage d'internet, cet hybride entre les maths et nos langues respectives, qui nous permet de contrôler nos enfants sur des réseaux sociaux et de nous adonner aux joies du shopping nocturne.
Entrons donc dans l'Internet des objets
Quand nous, les humains, ne voulons pas apprendre une nouvelle langue, nous nous arrangeons pour que les autres se mettent à la nôtre. La plupart des objets qui « parlent » maths sont incapables de communiquer avec d'autres objets, qui, pourtant, parlent également « maths ». L'écheveau de l'internet semble encore plus embrouillé qu'il ne parait et cela empirera si on ne change rien.
Il est temps de changer
Commençons par changer de perspective. Cessons de regarder les objets comme des objets. Considérons-les comme des humains, ou, du moins, comme nos servants. Dès l'instant même où vous décidez de les considérer comme des humains, votre vie se sera plus la même. Après tout, quand vous parlez à vos employés, vous n'ouvrez pas une nouvelle application à chaque fois. Alors pourquoi accumuler des dizaines, voire des centaines d'applications qu'il faut ouvrir pour communiquer individuellement avec chacun de vos « objets » ? Appelez-les, envoyez-leur un email, un sms ou un tweet. Vous voulez les programmer pour qu'ils exécutent une tâche particulière à une date précise ? Programmez-le à l'aide des applications Apple ou du Google Calendar. Vous avez une mission importante à leur confier ? Ajouter un tag.
Adoptez cette nouvelle attitude au-delà de la simple communication. Si vous considérez ces « objets » comme des employés digitaux, vous apprécierez l'ordre établi des choses. Non, les objets ne viendront pas solliciter le CEO pour des broutilles. Oui, on peut mettre des managers pour assurer l'interface entre vous et les objets, de sorte que vous ne recevrez que les informations les plus importantes. La hiérarchie n'est pas un nouveau concept. A partir d'une multitude de données, reçues de différents détecteurs, les systèmes de sécurité seront capables de formuler le statut « sécurisé / non sécurisé ».
Pourquoi accumuler des centaines d'applications pour communiquer individuellement avec chacun de vos « objets » ? Appelez-les, envoyez-leur un email, un sms ou un tweet!
Vous avez besoin de main d'œuvre ? Engagez un « objet » en CDD, en CDI ou demandez à votre manager de le faire. Un objet ne remplit pas son contrat ? Virez-le. Remplacez-le. Uberiser votre monde des objets.
Si nous adoptons vraiment cette nouvelle façon de penser, nous commencerons à comprendre les nouveaux modèles d'interaction. L'un d'entre eux consiste à faire comprendre aux « objets » employés notre avis sur la qualité, la fiabilité et l'importance des données qu'ils nous fournissent.
Ces avis peuvent prendre plusieurs formes. Par exemple, on peut montrer un intérêt particulier à ces données ou donner une note à un objet ou une information en se basant sur la valeur du service rendu pour notre propre organisation. Ces notations pourront être partagées avec l'objet en question, avec son manager, son concepteur et/ou son fabricant, voire avec les CEO et managers susceptibles d'être intéressés par cet objet.
Évidemment, ce ne sont que des premières idées sur la manière dont le carbone et le silicone pourraient communiquer entre eux. Mais maintenant vous ne regarderez plus jamais votre grille-pain comme avant. Comme le dit ce formidable slogan de Microsoft : « Quand vous changez la façon de regarder le monde, vous changez le monde que vous avez en face de vous ». C'est sûrement quelque chose que l'industrie de l'IoT doit faire pour relever les défis qui se présentent en termes d'interopérabilité, d'usage et de sécurité de ces employés pas comme les autres.
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Et pourquoi ne pas simplement attendre à côté que son toast soit prêt?