Hier à Paris, les responsables de l'événement Paris Open Source Summit prévu pour le 16 et 17 novembre prochain, ont présenté un début de programme. Les nombreuses pistes de réflexion tendent à montrer l'importance de l'Open Source dans la création de nouvelles technologies, notamment les objets connectés.
Mardi, au cours d'un rendez-vous organisé par la région Ile-de-France et par Systematic, Jean-Luc Beylat, président du pôle de compétitivité Paris-Région, a affirmé l'importance du code libre comme « facteur d'accélération et de croissance ».
Pour Benjamin Jean, co-président de Paris Open Source Summit : « l'open source s'inscrit dans les thématiques de l'Internet des Objets, du blockchain et des plateformes Cloud« . Oui mais comment ? Voici quelques avantages à se tourner vers l'Open Source.
Un parcours de développement accéléré
La plupart des entreprises préfèrent protéger avec des brevets le développement de leurs produits. Une pratique tout à fait normale, en ce sens que la conception d'une innovation doit parfois rester secrète pour garder de l'avance sur les concurrents. Malheureusement, cela freine le développement des objets connectés.
L'utilisation de l'Open Source n'a pas ce côté propriétaire, impossible d'y apposer son drapeau, mais il permet de faire rapidement des tests, des preuves de concepts, qui sont autant d'éléments importants pour réussir son projet.
Un code qui repose sur une communauté
Dans ce cas, l'avantage de l'Open Source réside dans la communauté de codeurs. Par exemple, AsteroidOS, un système d'exploitation pour montre connectée conçu par un jeune toulousain repose sur ce principe. Il entoure sa création d'une plateforme dédiée à la communauté. Ainsi, chacun peut partager ses créations, comme des applications ou des améliorations dans le code pour fluidifier les interactions avec la montre.
Canonical avec son Snappy Ubuntu Core encourage ce genre d'initiative. Du drone à la domotique, des startups françaises proposent déjà des solutions connectées comme UAVIA ou Craft AI qui veut rendre votre maison intelligente et réagir suivant vos habitudes de vie. Dans la même catégorie, OpenRemote permet aux amateurs et aux fablabs de proposer des objets pour la maison.
Dans cette optique, la communauté peut réagir rapidement en cas de bugs. Chacun peut proposer ses solutions et ainsi accélérer le projet d'une jeune compagnie ou d'une entreprise. La multiplication des points de vue amène un plus large spectre de solutions à un problème.
Des démarches poussées par les grands de l'informatique
Si des acteurs comme Canonical poussent le code libre, Samsung, Intel et Raspberry suivent ces démarches de près. Pour cela, ces compagnies proposent des composants à l'architecture ouverte. Le fait de vendre des cartes et des modules de type Arduino ou ARTIK à des prix inférieurs à 100 euros favorise l'innovation. De plus, ces entreprises fournissent des guides et des modes d'emploi en soutien des communautés de développeurs.
Ce rapport entre la partie « hardware » et software » assure le bon fonctionnement des systèmes libres. Un mouvement nécessaire pour l'interopérabilité des objets. Les modules disposent ainsi de nombreux mode de connexion standard comme le WiFi ou le Bluetooth et un accès aux bandes de fréquence libre.
Un intérêt pour l'Etat et les citoyens
L'Open Source a déjà permis à l'Etat Français, par exemple, de mettre en place des plateformes d'éducation comme l'ENT. Avec l'émergence des objets connectés et des capteurs, et surtout l'accès bientôt facilité aux données publiques, le gouvernement à tout intérêt à encourager ce phénomène. En effet, les smart grids dans l'espace public peuvent servir à gérer l'éclairage public, mais aussi mesurer la pollution de l'air.
De même, les laboratoires financés par l'Etat peuvent bénéficier de capteurs plus faciles d'accès aux coûts d'achat, d'installation et de maintenance bien moins élevé qu'un format propriétaire. Surtout, cela permet de garantir l'accès aux informations aux citoyens et de faciliter la communication entre les objets et les plateformes Cloud IoT. Une démarche à ne pas négliger dans l'avènement de la Smart City.
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