Le Pentagone a testé l'utilisation d'un algorithme qui anticipe le prochain mouvement de l'ennemi. Il s'agit d'outils de collecte de données de pointe combinés à l'intelligence artificielle. Son objectif étant de prédire les prochains mouvements des ennemis jusqu'à plusieurs jours à l'avance.
Lors d'une conférence de presse, le commandant du NORTHCOM, Glen VanHerck, a révélé que des essais étaient en cours pour améliorer l'utilisation des données par l'armée lors de la prise de décisions stratégiques clés. La troisième partie d'une initiative appelée Global Information Dominance Experiment (GIDE) a donné des résultats prometteurs. Elle a effectivement donné des résultats prometteurs. La GIDE a été conçu pour améliorer l'accès aux informations en temps réel. L'objectif étant d'aider les dirigeants à se préparer à l'action de l'ennemi et à la décourager, plutôt que de réagir au conflit une fois qu'il a commencé.
VanHerck a expliqué qu'au cours de l'opération simulée, ils ont collecté des données à partir de divers capteurs. Répartis dans le monde entier, ces capteurs peuvent être à la fois militaires et civils. Ces informations ont ensuite été soumises à un modèle d'IA capable de détecter des schémas. Un modèle pouvant aussi donner l'alerte lorsqu'il repère des signes tels qu'un sous-marin se préparant à quitter le port.
Mieux éclairer les décisions militaires du Pentagone
Le fait de savoir à l'avance ce que l'ennemi pourrait se préparer à faire permet aux commandants de prendre des mesures telles que le déploiement de troupes, dans un effort de dissuasion du conflit.
Déployée dans l'ensemble des forces pour des situations réelles, la technologie pourrait rassembler des informations en temps réel. Des informations pouvant provenir des satellites, radars et capteurs sous-marins existants, ainsi que des capacités de cyberinformation et de renseignement. Elles seront mises à disposition via le cloud pour que les modèles d'IA puissent les traiter.
Les algorithmes décrits par VanHerck pourraient, par exemple, examiner le nombre moyen de voitures dans un parking dans des sites ennemis. Ils pourraient compter les avions stationnés sur une rampe et déclencher une alerte lorsqu'ils remarquent un changement. Ils pourraient même repérer les missiles avant leurs lancements. Selon le commandant, cela pourrait permettre au Pentagone d'avoir des alertes plusieurs jours à l'avance.
L'utilisation de l'IA pour mieux éclairer les décisions militaires est un objectif clé que le Pentagone a fait connaître depuis un certain temps. Surtout lorsque d'autres pays intensifient l'utilisation de la technologie dans le secteur de la défense.
L'inquiétude des groupes de défense
Mais la croissance des outils d'automatisation dans le domaine de la guerre suscite de vives inquiétudes chez certains groupes de défense. Ils craignent effectivement que les algorithmes n'influencent des décisions de vie ou de mort. Ces algorithmes pourraient même prendre eux-mêmes ces décisions.
Les expériences de GIDE, en fait, ont été menées conjointement avec d'autres groupes au sein du ministère américain de la Défense, notamment le projet Maven.
Après que Google a été contracté pour aider à construire la technologie du projet Maven, des milliers d'employés ont signé une pétition demandant à l'entreprise de se retirer. Les employés ont invoqué leur crainte d'une éventuelle implication dans une initiative qui contribuerait à l'identification de cibles potentielles.
Selon le VanHerck, les capacités logicielles testées dans le cadre de GIDE sont déjà disponibles. Elles sont prêtes à être déployées dans les commandements de combat. Pour améliorer encore l'impact de la technologie, a-t-il poursuivi, il faudra également collaborer avec les alliés et partenaires internationaux. Des partenaires qui devraient participer à d'éventuels échanges mondiaux de renseignements en temps réel.
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