La plupart des regards sont tournés vers les négociations sur le Brexit qui semble être sur le point de s'effondrer. Au même moment, une autre décision européenne notable est attendue cette semaine : l'approbation de l'UE face au rachat de Fitbit proposé par Google pour 2,1 milliards de dollars. Toujours pour des questions de confidentialité, l'Union Européenne garde une réserve prudente sur les grandes entreprises technologiques.
Une approbation conditionnelle
Selon les sources de Bloomberg, l'UE accordera cette semaine une approbation conditionnelle à cette prise de contrôle historique de Google. Aucune information n'a filtré quant aux conditions que Google a acceptées pour apaiser les inquiétudes de l'UE. Cela peut aller dans le sens des engagements pris auprès de la Commission australienne de la concurrence et des consommateurs (ACCC).
D'ailleurs, l'ACCC a publié que Google avait accepté ce qui suit :
- Ne pas utiliser certaines données utilisateur collectées via Fitbit et Google Wearables ou saisies manuellement par les consommateurs à des fins publicitaires de Google pendant 10 ans. L'ACCC pourrait prolonger cette obligation jusqu'à 10 ans supplémentaires.
- Maintenir l'accès des tiers, tels que les applications de santé et de fitness, à certaines données utilisateur collectées via Fitbit et les appareils portables portés au poignet de Google pendant 10 ans.
- Maintenir l'accès aux API Android qui permettent l'interopérabilité entre les appareils portables tiers et les smartphones Android pendant 10 ans.
De Pebble à Google
Google a annoncé pour la première fois son intention d'acquérir Fitbit en novembre 2019, affirmant qu'il utiliserait l'expertise de la marque pour renforcer sa propre activité de smartwatch. Fitbit pour sa part avait acquis Pebble en 2016 pour renforcer ses propres talents internes. Pebble était alors une entreprise qui a contribué à lancer la course des smartwatch avec une campagne Kickstarter de 10,3 millions de dollars en 2012.
Cela a été suivi par l'établissement d'un record de financement participatif en 2015 en levant 20,3 millions de dollars pour Pebble. Les efforts de Google en matière de smartwatch ont mal fonctionné, surtout par rapport au succès retentissant de l'Apple Watch. Les mauvaises performances de WearOS s'expliquent en partie par le fait que la plateforme est bloquée par des processeurs portables vieillissants de Qualcomm. Aujourd'hui, Google est en train de rectifier le tir.
Fitbit apporte beaucoup de talents et d'expérience portables dans le giron de Google qui lui accorde d'ailleurs toute sa confiance. Cette acquisition en est la preuve. Avec les smartwatches de Fitbit, Google pense pouvoir apporter une concurrence saine dans un espace largement dominé par Apple.
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