Alors que les stations ouvrent progressivement leurs domaines skiables, une nouvelle fournée d'objets et d'applis connectés destinés aux skieurs apparaissent, à l'attention des débutants, des freestylers et autres freeriders en mal de sensations fortes. Les marques sont sur le devant de la scène pour montrer l'efficacité de leurs produits dans la pratique du ski connecté.
PIQ, le capteur multisport se lance sur les pistes
Sur un marché du ski connecté encore émergent, ActiveReplay (capteur et application Trace) ou Xensr, capteur bien connu des amateurs de kitesurf, s'était lancé les premiers. Mais la dernière nouveauté est à mettre au crédit de la jeune startup française PIQ. En place depuis un peu plus de deux ans, son co-fondateur Cédric Mangaud avait levé 5,5 millions de dollars pour s'introduire sur le marché du sport connecté, un secteur qui a fait ses preuves en 2014. Après son succès avec Abaxia, (revendu par la suite à HTC), l'entrepreneur s'est associé au leader mondial du ski alpin le groupe Rossignol pour concevoir un capteur très complet, proposé au tarif de 149€ en précommande (jusqu'au 12 janvier 2016), et disponible en magasin à partir de février 2016.
Simplement fixé sur n'importe quel type de chaussure (jambe droite), il permet d'analyser et de restituer trois grands types de données en temps réel (via la technologie BLE) : les grandes caractéristiques des descentes réalisées, les virages, et les sauts. De nombreuses données sont synthétisées dans un « PIQScore » avec lequel il est possible de défier sa communauté via une application dédiée.
Bénéficiant du savoir-faire de son partenaire Rossignol dans l'analyse des données et de son actionnaire Foxconn, (par ailleurs sous-traitant d'Apple) dans sa fabrication, le capteur multisport PIQ permet à ceux qui en ont déjà fait l'acquisition pour le golf ou le tennis de l'utiliser en mode ski en s'équipant du seul bracelet d'attache (49€). Comme pour le running, le besoin de mesurer sa performance, de l'améliorer et de partager ses exploits est une tendance qui semble se confirmer parmi les pratiquants de ski, notamment les plus confirmés. Pour Cédric Mangaud, « aujourd'hui le running ne s'imagine plus sans objets ou applications connectés, il en sera de même pour le ski ». On peut aussi faire le pari que les écoles de ski joueront un rôle important dans la popularisation de tels outils.
Oakley, en pointe sur les masques de ski connecté
La célèbre marque de lunettes Oakley innove depuis 2012 dans le domaine des masques de ski connecté. Après plusieurs itérations de son modèle Airwave, elle propose un produit en pointe de réalité augmentée, quoique cher (649 euros). Ce masque dispose d'un écran où figurent de multiples informations, comme la géolocalisation, la vitesse, un tracé de son parcours, ou la diffusion de musique. Sous ce dispositif, le développement de technologies brevetées regroupées sous le nom High Definiton Optics. Elles rassemblent l'ensemble de ces usages tout en assurant la sécurité de l'utilisateur.
RideOn, le challenger amateur de jeux vidéo
Dans la même veine, RideOn proposera lui aussi en février 2016 un masque de ski connecté, en réalité augmentée. Fondée en 2013, la startup est passée par la plateforme de crowdfunding Indiegogo pour financer son dernier projet. Elle a récoltée plus de 113 000 dollars en février et mars 2015. Les développeurs du masque RideOn sont deux anciens employés de l'industrie aérospatiale qui ont lancé cette campagne de financement participatif en janvier 2015. Les équipements du masque permettent de rajouter, des vidéos, de la musique et des éléments de gamification lors des sessions de sport d'hiver. Par exemple, il peut faire apparaître une piste de slalom pendant la descente. Marqué par des anneaux de couleurs, le skieur gagne des points en les traversants. La localisation via GPS est également une option intéressante de ce produit. Il sera vendu au prix de 629 dollars.
Runstatic protège la tête de ses clients
La compagnie autrichienne Runstatic développe une gamme de produits connectés en direction des amateurs de fitness. Lancée en 2009, elle est devenue la propriété d'Adidas en août 2015. Le géant de l'équipement sportif a avancé sur la table 220 millions d'euros. Entre les montres, les bracelets et les bonnets intelligents, Runstatic n'oublie pas les amateurs de ski connecté avec le Head Sensor Bt. Ce casque léger s'équipe d'oreillettes et d'un microphone reliés en bluetooth au smartphone du skieur. Ces accessoires permettent de prendre des appels et d'écouter de la musique. En installant l'application sur son mobile, des données GPS et sur l'activité du porteur sont récoltées.
Goglove, des gants adaptés à toutes les situations
Après avoir récolté plus de 45 000 dollars sur Kickstarter en 2014, la startup Goglove a finalisé la commercialisation de son produit en novembre 2015. Ben Harris et son cousin Eric ont mis au point un gant connecté qui offre la possibilité d'utiliser son smartphone sans le sortir de sa poche. Le skieur peut ainsi choisir sa musique et contrôler sa caméra GoPro du bout des doigts. Basés à Boston, ils se sont focalisés sur la fabrication d'une architecture unique qui permet une grande versatilité. Ainsi, l'application développeur est accessible à la demande pour augmenter le nombre de fonctions des gants GoGlove. Pour éclaircir, leurs visions commerciales, les deux partenaires ont fait appel à un incubateur nommé Accelerate NH, installé dans le New Hampshire.
Un marché émergent mais très dynamique
A tous ces objets s'ajoutent les bracelets et balises permettant d'être retrouvé en cas de pépin, les textiles connectés pour plus de confort (sous-vêtements, bonnets ou gants). Les efforts déployés cette année par toutes les stations pour proposer des applis performantes (plan des pistes, bulletins météo, horaires des remontées, achats de forfaits, etc.) ou les applis permettant d'identifier les sommets aux alentours (peakfinder, pyrenées sommets). Plus que jamais, la saison de ski 2016 sera celle de la généralisation des usages connectés.
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