Le beacon, cette technologie de balise connectée en Bluetooth a fait parler beaucoup d'elle entre 2012 et 2015. Aujourd'hui et ce malgré les possibilités de cette technologie, le beacon semble avoir perdu de sa superbe. Que nenni.
Tous les voyants étaient au vert pour le déploiement du beacon. Cette technologie de Balise connectée en Bluetooth a un fort potentiel, notamment dans le retail et dans la supply chain, deux industries connexes. La possibilité de géolocaliser les éléments d'une cargaison, une palette, un produit dans un magasin d'un côté et le fait de pouvoir détecter un client à l'aide de son smartphone afin de lui envoyer des bons plans de l'autre, voilà deux cas d'usage privilégié par les entreprises.
Les études des cabinets promettent encore et toujours une progression phénoménale de cette technologie. ResearchMoz a récemment mis à jour ses prévisions concernant le marché du beacon Bluetooth entre 2016 et 2020. Dans le secteur du Retail, il atteindrait un taux de croissance annuel de 17 % lors de cette période.
Le beacon, à la fois fascinant et inquiétant
Malgré les belles promesses, la démocratisation du beacon connaît des freins. Ces freins sont majoritairement dus à des approches technologiques. En effet, les balises fonctionnent principalement à l'aide du Bluetooth 4.0. Ce dernier dispose d'une portée maximale de 50 mètres, mais elle est souvent moindre dans un contexte où plusieurs appareils émettent en Bluetooth. Cette faible portée est rédhibitoire en milieu professionnel où la géolocalisation est essentielle pour suivre les marchandises.
Dans les magasins et les supermarchés, cela demande que l'utilisateur dispose d'un smartphone compatible Bluetooth 4.0 avec l'option enclenchée. Or, cette technologie dite basse consommation a tout de même tendance à vider plus rapidement la batterie d'un téléphone. Il faut ensuite que le visiteur d'un magasin accepte les notifications en provenance de l'application qu'il devra télécharger au préalable. Il est vrai que ces contraintes en valent la chandelle puisque le consommateur peut ainsi bénéficier de réductions sur ses produits préférés. Mais le fait de cibler des clients et de potentiellement récoltés leurs données personnelles sans aucune anonymisation ne plaît pas à tout le monde.
De plus, les questions de cybersécurité mettent en alerte le public et les observateurs de cette technologie. Un beacon piraté pourrait servir à siphonner les données des passants d'une galerie marchande. Il suffirait de hacker la notification promotionnelle affichée.
Une technologie en pleine évolution
Le beacon reste cependant une technologie à fort potentiel. L'écosystème ne cesse de faire évoluer les technologies connexes à ces balises à faible coût : les smartphones gagnent en autonomie, les offres commerciales sont de plus en plus alléchantes pour les consommateurs, tandis que l'arrivée du Bluetooth 5.0 permet d'étendre les capacités techniques en profitant des fonctionnalités de réseau maillé. En effet, cela permet d'étendre le nombre de balises connectées, d'augmenter la portée d'un beacon à 100 mètres et de multiplier le nombre d'informations par huit.
En ce qui concerne l'acceptation d'exploitation des données personnelles, le règlement européen sur la protection des données personnelles (GDPR) qui sera appliqué à partir du 25 mai 2018 renforce les obligations des constructeurs et des exploitants. De fait, si la sécurité des dispositifs n'évolue pas les entreprises devront s'acquitter d'amendes allant jusqu'à 4 % de leur chiffre d'affaires annuel. S'il ne faut pas forcément suivre à la lettre l'évolution des prévisions, le beacon a de fortes chances de se démocratiser.
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