Dans sa grande mansuétude, Gartner a identifié le top 10 des technologies qui vont faire progresser l'Internet des Objets pour les deux prochaines années. Après la sécurité et l'analyse des données, le management des objets, les réseaux basse consommation à courte portée ont la côte. N'est ce pas évident ?
« L'IoT demande une large palette de nouvelles technologies et des compétences que beaucoup d'organisations doivent encore maîtriser » dit Nick Jones, le vice-président du cabinet d'analyse. Une évidence rabâchée en 10 points.
Un trio de tête évident
Cette « large palette », le cabinet l'a réduit à 10 innovations à mettre en oeuvre par les entreprises et les concepteurs dans ce secteur.
Évidemment, la sécurité arrive en tête des préoccupations des analystes. Ils avaient de nombreuses fois fait part de ce problème, notamment dans leur avant-dernière étude.
Les risques sont nombreux dans toutes les dimensions, des objets, en passant par les plateformes, les systèmes ou encore les applications. L'enseignement à retenir, repérer les fuites potentielles, les combler et s'adapter dès la conception.
En deuxième position, l'analyse des données. Cette dimension doit être développée pour traiter les millions d'informations qui seront récoltées par les objets et les capteurs. Cela permettra d'améliorer les produits, les services et repérer de nouvelles opportunités suivant le comportement des consommateurs.
Puis le troisième point s'impose à l'orée des deux points précédents. Il s'agit de la gestion des appareils. Cela inclut le monitoring, le suivi des mises à jour, les diagnostics, l'analyse des crashes et des rapports d'erreurs. Tout cela mis en perspective, en comptant près de 100 millions d'objets connectés annoncés pour 2020.
Les réseaux basse consommation, une dynamique importante
Alors que l'arrivée de la 5G agite la sphère de la télécommunication, Gartner mise d'abord sur les réseaux basse consommation et plus précisément ceux à courte portée. Ils permettront d'augmenter l'autonomie des produits, et de diminuer les coûts opérationnels.
Une distance réduite favorise un meilleur débit, ce qui selon le cabinet imposera une domination de cette technologie d'ici à 2025 devant les réseaux longues portées sans qu'il n'y ait un écosystème dominant et plusieurs clusters pour des applications particulières.
Les réseaux basse consommation longue portée arrivent ensuite avec toutes les qualités qu'on leur attribut : autonomie de près de 10 ans pour les objets, couverture nationale et de nombreux produits différents connectés et évidemment très bas coût. C'est la direction effectivement prise par Sigfox et l'alliance LoRa.
Les processeurs et les Os doivent changer
Pour Gartner, il faut également améliorer les architectures des processeurs pour prendre en charge directement de nouvelles fonctionnalités réclamées par l'émergence des pratiques. Une dynamique déjà adoptée par les concepteurs de puces comme Qualcomm et Intel, entre autres, qui vont adopter une nouvelle feuille de route ce mois-ci et possiblement abandonné le principe de la loi de Moore et ainsi baisser la consommation, offrir un meilleur cryptage, diminuer les coûts, etc.
Dans la même optique, les OS traditionnels ne sont pas adaptés pour gérer les objets et posent les mêmes problèmes que les processeurs.
La gestion des données en direct une priorité
Le cabinet d'études met ensuite trois technologies de gestions de données : le streaming impliquant un traitement en temps réel, et les plateformes IoT.
Dans le premier cas, il faut développer des outils de gestions performants capables de supporter des millions de données produits à instant T afin de les analyser en temps réel et pouvoir gérer les appareils dans la foulée.
Quant aux plateformes Iot, elles doivent s'organiser en trois catégories : la prise en charge des appareils de bas niveau, la récupération des données, leur transformation et la gestion, et enfin le développement d'application incluant des fonctions de programmations, de visualisation et des outils pour s'adapter aux systèmes des entreprises.
Des standards basés sur des écosystèmes
Tout comme les développeurs d'IBM, et d'autres grands groupes, Gartner prévoit une forte émergence d'APIs dédiées à l'IoT. De plus, il voit pour l'année 2017 et 2018 l'émergence d'écosystèmes qui entraîneront une guerre commerciale et techniques pour prendre la tête de plusieurs secteurs comme la smart home, c'est déjà le cas entre Samsung et Amazon, mais aussi pour la ville intelligente et l'e-santé.
Le but sera d'assurer la mise à jour des produits sur la durée et pouvoir gérer l'interopérabilité des écosystèmes.
Une étude inutile ?
Tous ces points sont évidemment essentiels pour le développement de l'IoT dans les deux prochaines années. Trop évident. Les analystes, les influenceurs au cœur de cette disruption technologique rappellent tous les jours cette liste. Chacun des acteurs est conscient des améliorations, des technologies, à mettre en place. Seuls les nouveaux arrivants sur le marché ont besoin de ce genre d'indices.
Forcément, il ne s'agit que d'une introduction à une analyse plus précise, mais le résumé prouve bien une certaine vacuité de l'exercice. Il suffit de se rendre au CES ou Mobile World Congress pour se rendre compte de l'arrivée en force de ces tendances.
Gartner devrait-il revoir son logiciel ? En tout cas sa forte influence, comme le prouve ce top 100 sur Twitter, a le mérite d'atteindre des entreprises et des personnes qui ne seraient pas encore convaincues de l'importance de ces domaines.
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