Le premier accident mortel a eu lieu le 7 mai dernier au bord d'une Tesla Model S. Un accident tragique révélée il y a peu oblige Elon Musk à se justifier. Un mauvais tournant pour la voiture autonome ?
Sueurs froides pour Elon Musk. Tesla, son entreprise de voitures électriques et bientôt autonomes fait face au premier accident mortel en pilotage automatique. Les derniers éléments de l'enquête, notamment le témoignage du chauffeur routier impliqué dans l'accident, pointent l'inattention du conducteur qui semblerait-il regardait un DVD au moment du choc. Pour autant, les capteurs de la Tesla Model S associés au logiciel auraient dû en toute logique éviter le semi-remorque qu'elle a heurté de plein fouet.
Au-delà du drame familial, la mort de Joshua Brown, « le passager » de la voiture électrique et autonome, les répercutions pour l'entreprise californienne et ses concurrents comme Alphabet et sa Google Car pourraient être lourde pour l'avenir du véhicule autonome. D'autant plus qu'il s'agit du deuxième accident en moins de six mois : Une google Car était rentrée dans un tram à San Francisco.
Les conditions juridiques favorables du gouvernement américain pourraient évoluer. La National Highway Traffic Safety Administration devait publier ses recommandations quant à l'autorisation de circuler de véhicules autonomes en test.
L'enquête qui vient de démarrer sur l'accident pour déterminer s'il faut rappeler ou non les Model S concernées risque de ralentir cette décision. Une situation qui va de pair avec le changement de regard d'une partie de l'opinion publique face à cette technologie avancée.
La Bêta, un cancer pour le développement des technologies ?
L'entreprise d'Elon Musk avait mis à jour cette voiture autonome en janvier dernier. Cette version bêta avait été lancée trop tôt selon bon nombre d'utilisateurs qui pointaient déjà des dysfonctionnements. Les clients peuvent en effet profiter d'une technologie considérée comme révolutionnaire. Un doux rêve partagé par plusieurs générations. Malheureusement, cette tendance dans diverses industries à accélérer le développement de leurs produits s'avère nocive.
Dans un secteur où la sécurité prime avant l'expérience utilisateur, cette tendance à sortir des dispositifs à peine terminés nuit grandement à la réputation des marques et des entreprises. L'accident remet en cause les 60 000 Tesla en circulation. La NHTSA décidera à la fin de son enquête s'il faut organiser le rappel du modèle incriminé.
Autre problème majeur pour Tesla, les prévisions de livraisons prophétisées ne se sont pas réalisées. La marque a délivré près de 15 000 véhicules en avril-juin contre les 17 000 prévus. Selon Reuters, les objectifs ont été revus à la baisse puisque Elon Musk prévoit toujours de produire 50 000 voitures au second semestre, mais vise maintenant 80 000 au lieu de 90 000 unités au cours de l'année 2016.
La voiture autonome ralentit, mais ne s'arrête pas
Les enthousiastes qui ont commandé la voiture attendent leur livraison. Les curieux risquent de se désintéresser de la marque, même si son credo a toujours été l'énergie électrique. De même, le concept de voiture autonome perd littéralement de son attrait. Un rêve mort dans l'œuf ? Les nombreux concurrents seront-ils impactés par cet événement ?
L'intervention de la machine dans la conduite provoque la méfiance. Tout comme les robots humanoïdes. Pour l'instant dans ce cadre, seul Tesla paie les pots cassés. C'est un des seuls avec Volvo et Mercedes à avoir une fonction d'autopilotage en commercialisation. Si Tesla a clairement stipulé aux utilisateurs du mode autopilote que cette fonction était perfectible et acceptait cet état de fait en l'enclenchant, toute la filière, Google en tête, devra attendre les décisions des autorités américaines.
Si la production risque de ralentir (et non la recherche !) du côté des constructeurs, les législateurs devront accélérer les démarches pour fixer les limites et répondre aux attentes à un marché très important. C'est en tout cas le souhait exprimé par la NHTSA.
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