Lancée en octobre 2010, la plateforme de crowdfunding Ulule a su s'imposer au fil des années. Si 2013 reste son année charnière grâce à certains projets comme Noob ou à l'engouement des médias pour le phénomène, il demeure certains enjeux pour le site et le financement participatif en général. Nous avons rencontré au Salon des Entrepreneurs 2015, Arnaud Burgot, CEO de chezUlule.
Le crowdfunding « à la française »
Ulule est une plateforme de financement participatif avec des contreparties en nature pour des projets créatifs, innovants et solidaires ouverte à tous types de projets (individus, associations et entreprises).
La grosse particularité d'Ulule, c'est le suivi des projets. Un coaching est mis en place sur la mécanique de crowdfunding. Vous pouvez recevoir des recommandations pour maximiser les chances de succès et donc d'aboutissement du projet.
Le porteur de projet peut poser des questions auxquelles Ulule répondra en moins d'une demi journée. 9 personnes sont occupées à répondre à plein temps. Ça a un lourd coût pour Ulule qui qualifie ça comme un “investissement à long terme.”
C'est peut-être grâce à ça que 65% des projets mis en ligne, soit deux tiers, atteignent ou dépassent leur objectif.
Une forme de réseau social
L'autre avantage d'Ulule, c'est de pouvoir “suivre/follow” des personnes. Sur une timeline, vous pourrez consulter les activités des personnes suivies.
Si jamais une des personnes que vous suivez sur Ulule contribue à un projet, vous recevrez une notification. Si cette personne a des goûts communs avec vous ou que c'est un membre de votre famille, vous aurez plus tendance à aller voir le projet et donc peut-être investir.
Ulule et les objets connectés
Sur cette plateforme, les objets connectés représentent moins de 1%. Le dernier exemple en date, ce sont des semelles connectées baptisées Digitsole. Et c'est un véritable succès ! 23 627 euros collectés sur un objectif de 15 000 euros, soit un total de 158%.
Mais si les objets connectés sont si peu nombreux, c'est aussi parce qu'il faut prendre en compte l'importance de plateformes étrangères comme Kickstarter ou Indiegogo.
“La réalité c'est qu'il existe aujourd'hui beaucoup de projets connectés de très belle qualité faits par des boites Européennes qui investissent en crowdfunding pour aller faire des campagnes aux Etats-Unis sur Kickstarter car elles s'en servent en même temps comme un outil de lancement sur le marché US” explique Arnaud Burgot.
L'inverse existe aussi avec des porteurs de projet qui se servent de plateformes Européennes pour en suite lancer leurs objets en Europe.
Un leader Européen ?
Selon Arnaud Burgot, Ulule a “le plus de projets financés, le plus gros taux de succès, le plus grand nombre de membres, le plus de fonds reversés. Par contre KissKissBankBank est devant nous à quelques dizaines de milliers d'euros sur les fonds collectés. Mais comme le taux de succès est plus faible, ils reversent moins.” Ces chiffres leur permettent de se placer comme leader Européen du financement participatif.
Les futurs enjeux du financement participatif
“L'internalisation des plateformes, faire rentrer d'autres acteurs – toutes les boites du CAC 40 – qui font déjà des choses pour soutenir des projets dans l'écosystème crowdfunding, ouvrir de nouveaux champs comme par exemple la recherche mais aussi améliorer les fonctionnalités des sites Internet de financement participatif” sont des priorités pour développer le financement participatif selon Arnaud Burgot.
Si le crowdfunding est en pleine expansion, nul doute que c'est encore une voie à exploiter. Des projets sont proposés, financés et lancés tous les jours grâce à ces plateformes. “Le crowdfunding fonctionne si vous avez la capacité de lancer l'effet boule de neige” rappelle Arnaud Burgot.
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