« Je peux presque le toucher », la phrase prononcée par Indiana Jones dans La dernière croisade semble parfaitement convenir au concept de véhicule autonome. Le saint Graal de l'autonomie routière est à la portée des doigts des constructeurs et des acteurs majeurs du transport. Pourtant ils devront faire face à des contraintes légales importantes.
Les essais se multiplient sur les routes européennes et dans les villes américaines. La dernière initiative en date est attribuée à la licorne Uber. Oui, car le projet de Pittsburgh a enfin vu le jour et la compagnie de VTC utilise quatre voitures autonomes, des Ford Fusion, dans cette ville.
Ce test grandeur nature annoncé de longue date permet d'éprouver les capacités du véhicule autonome dans une ville où la conduite est réputée difficile. Les taxis en circulation roulent seul, mais un chauffeur est présent en cas de problème.
Des essais encourageants…
La même expérience s'est déroulée à Singapour, la ville qui a accueilli le premier service de taxi autonome en partenariat avec la startup nuTonomy.
A Lyon, l'entreprise de transport Keolys, en collaboration avec la startup Navya, essaye des navettes autonomes. Deux minibus sans chauffeurs circulent dans les rues de Lyon depuis la première semaine de Septembre et ce pendant un an.
Ainsi, les marques de luxes présentent des concepts cars étonnant, à l'image de la Rolls Royce 103EX, un modèle futuriste doté d'une intelligence artificielle nommée Eleanor. Ce fantasme du véhicule autonome se poursuit et se poursuivra encore. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'industrie automobile n'est pas totalement prête.
…Mais des technologies à éprouver
https://www.youtube.com/watch?v=dGSm082ELXY
Hier, le 20 septembre, le groupe Renault-Nissan vient d'annoncer le rachat du développeur de logiciel Sylpheo. L'entreprise française lui fournira l'expertise nécessaire pour développer les technologies nécessaires à l'émergence de ce changement sur les routes.
Son projet, mettre sur le marché une dizaine de véhicules autonomes à « l'horizon 2020« . Le 19 septembre, Logan Green, le président Lyft le concurrent majeur d'Uber, a annoncé que la voiture autonome sera une révolution majeure pour l'automobile en 2025.
Quant à Apple, Google, Volvo, Tesla, ou encore Mercedes, ils doivent faire preuve de pugnacité pour améliorer les innovations qu'ils ont déjà mises en place. Les partenariats se multiplient afin d'accélérer l'adoption des technologies : les capteurs, les caméras, les algorithmes, la cartographie, etc.
Des initiatives législatives importantes
Cependant, deux critères importants émergent petit à petit, au delà du rêve bientôt réalité. Le premier concerne l'acceptation du véhicule autonome par le grand public. Si pour l'instant des voitures haut de gamme proposent des fonctionnalités autonomes, il faut pouvoir débourser une somme importante pour avoir le plaisir de ne pas mettre ses mains sur le volant. Le second, revient à la réglementation en vigueur, à l'action des Etats.
La Commission européenne s'est dite prête à accueillir les voitures de ce type sur les routes sous certaines conditions. La France a par ailleurs autorisé l'utilisation du véhicule autonome sur ses routes par l'ordonnance publiée le 3 août dernier.
De son côté, l'Autorité fédérale américaine de la sécurité automobile souhaite encadrer sérieusement le phénomène. Le secrétaire au transport Anthony Foxx a présenté 15 points d'orientations, des règles auxquels les constructeurs doivent se plier. Dans un article du The Washington Post l'administrateur de la NHTSA déclare :
« Nous cherchons a ce les informations relatives à des événements, des incidents, des accidents, etc. soient enregistrés et nous souhaitons à ce que ces informations soient partagées afin que vous (les constructeurs NDLR) puissiez apprendre de tous ces problèmes pour vos voitures autonomes. »
Il ne s'agit pas simplement de surveiller et punir, mais d'encourager la bonne conduite des acteurs de ce marché florissant.
Le président Obama lui-même l'a écrit : « la législation peut aller trop loin. Le gouvernement a parfois tort quand il est question de technologies innovantes. C'est pourquoi la nouvelle politique est flexible et prévue pour évoluer avec les avancées du secteur« .
le véhicule autonome soumis à la loi et la foule
Si la technologie se développe rapidement sous le regard bienveillant du gouvernement, la législation aux Etats-Unis devra faire face aux velléités des états fédéraux. Il faut pouvoir lisser les textes de lois et les uniformiser, alors que la Californie, le Michigan, la Floride, la Pennsylvanie et le Nevada ont déjà statué pour la circulation des voitures sans chauffeurs.
Ajoutez à cela des questions d'éthiques brûlantes, (notamment la fameuse question de qui sauver en cas d'accident : le chauffeur ou le piéton ?) et vous comprendrez que ce n'est pas la technologie qui posera problème dans quatre ans, mais bien la législation et les réticences d'une partie de la population.
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