Le Village by CA du Crédit Agricole fête ses deux ans. Mardi soir, les dirigeants et les invités ont souhaité tous leurs voeux de bonne continuation aux startups et aux entreprises.
Le Village by CA du Crédit Agricole a deux ans. Cette initiative de la célèbre firme bancaire prend la forme d'un espace d'open innovations où les grandes entreprises côtoient les startups. Cela ressemble fortement à un café du commerce 3.0 dans lequel petits et grands partagent connaissances, méthode de gestion et de nouveaux modèles économiques. Cet anniversaire était l'occasion de prendre note des retours d'expériences des dirigeants investis dans ce projet quasi unique.
Après avoir présenté une étude concernant les relations entre entreprises et startups, 5 invités ont présenté leurs expériences au sein du Village by CA de Paris, à commencer par la présidente de l'agence Havas France, Mercedes Erra. Elle a expliqué le recours aux jeunes pousses dans son entreprise dans un besoin d'innovation.
« Il faut comprendre la logique de rupture dans l'intégration des startups dans une grande entreprise. Auparavant l'innovation venait des ingénieurs en France et des grandes boîtes aux Etats-Unis. Maintenant il faut penser en terme d'échange réciproque entre petites structures et grands groupes«
Ces échanges forment de véritables passerelles, notamment dans la logique d'industrialisation d'une preuve de concept.
Absent physiquement, Julien Delpech le CEO de Invivox, une plateforme qui connecte les médecins entre eux pour faciliter leur formation, déclare : « la clé du succès, c'est la patience. Cette valeur n'est pas répandue selon lui dans le milieu entrepreuneriale. « Il faut adopter la patience, plus répandu dans les grands groupes où les structures de décisions sont plus lourdes, mais plus sûr ».
Nicolas Gaume de Microsoft défendait l'apprentissage de cette valeur après avoir été lui même un brillant entrepreneur ayant chuté de haut. « J'ai été millionnaire, puis ruiné j'ai appris la patience à la dure« . Pour l'ancien directeur des studios parisiens d'Ubisoft Entertainement, les startups réinventent la relation client grâce à une communication plus directe avec leurs clients. « Le rapport entre les individus et les sociétés est alors plus simple et permet de faire émerger des entreprises comme UBER .«
Ces trois témoignages au Village by CA montrent bien l'enthousiasme des entreprises à travailler avec des startups. Cependant, les deux autres intervenants mettent en garde l'audience à propos des difficultés rencontrées par les deux milieux.
Sortir du nid, une étape cruciale et difficile
Selon Gilles Litman, directeur innovation de Sanofi France, le passage à la phase d'industrialisation. « Parfois on veut bien faire et on ne fait pas bien » déclare-t-il. Le temps de la commercialisation est en effet une phase critique pour les startups, un peu comme voguer en haute mer. Pour Emilie Tortora, les banques et les groupes ont du mal à investir petit, « financer le début d'une startup pour les entreprises c'est peu comme acheter des crayons« .
Pourtant startups et entreprises veulent travailler ensemble au sein de business centre dirigé par Fabrice Marsella. Bertrand Corbeau, directeur général adjoint de la banque, et Jean-Marie Malherbe, directeur adjoint de la Fédération nationale du Crédit Agricole, ont salué l'expérience bi-annuelle et prépare la suite de l'aventure. La banque veut ouvrir une trentaine de villages en France (7 ont déjà ouvert au quatre coins de l'hexagone), mais aussi, bientôt dans deux grandes capitales mondiales : New-York et Singapour.
L'expérience fonctionne bien à tel point que le village parisien dispose d'une extension nommée Alumni pour accueillir les startups qui quittent cette année l'endroit. Nous n'avons pas croisé beaucoup de startups IoT, mais les retours d'expériences et les leçons que l'on peut en tirer sont valables pour tous.
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