Le salon Vivatech 2019 s'est terminé le samedi 18 mai. Le fameux événement français consacré aux nouvelles technologies a réuni 124 000 visiteurs, soit une augmentation de 24 % de la fréquentation. Plus de 13 000 startups et 450 speakers ont fait le déplacement tout comme 3300 investisseurs et 2500 journalistes de 125 pays différents.
C'est une aubaine pour les grands décideurs comme Bernard Arnault, PDG de LVMH, pour Jack MA, PDG d'Alibaba, ou encore Ginni Rometty PDG d'IBM qui ont pu exprimer leurs visions sur les nouvelles technologies. De même, les hommes politiques et les personnalités gouvernementales comme Pierre Moscovici, Commissaire européen aux Affaires économiques et financières, François Hollande ou Emmanuel Macron ont pu défendre leurs approches concernant cette nouvelle donne.
D'ailleurs, le Président actuel était comme un poisson dans l'eau lors de Vivatech 2019. Il faut dire que la majorité de ses soutiens et des membres de son gouvernement ont fait le déplacement pour cette messe technologique.
Le problème de Vivatech 2019 ? Le phénomène de l'arbre qui cache la forêt
Justement, un tel événement par sa taille et sa conception ne permet pas aux startups de défendre leurs projets dans les meilleures conditions. À notre sens, le fait qu'elles soient accueillies majoritairement par de géants fausse la vision des différents marchés. Pour ne pas vous le cacher, les journalistes spécialisés n'avaient pas grand plaisir à arpenter les allées de Vivatech 2019. En effet, la tournure politique qu'il prend et la mise en avant des grands groupes dont le métier originel ne concerne pas les nouvelles technologies deviennent l'arbre qui cache la forêt. De plus, l'éparpillement des jeunes sociétés rend difficile notre travail. Cela nous oblige à parcourir le salon de bout en bout afin de nous entretenir avec les interlocuteurs qui nous intéressent.
Les organisateurs de Vivatech 2019 sont fiers d'avoir réuni plus de 13 000 startups. Le chiffre reste impressionnant, cela fait 3000 de plus que le CES 2019 de Las Vegas. Seulement le Hall 1 et le Hall 2 du Parc Expo porte de Versailles sont trop petits pour explorer sereinement les innovations. Cet aspect foisonnant en devient bordélique, épuisant.
Pour les jeunes sociétés, il s'agit pourtant d'une aubaine. Nous avons été témoins de discussions commerciales entre entrepreneurs et investisseurs à Vivatech 2019. Certains faisaient découvrir leurs produits et solutions aux visiteurs. Trottinettes connectées associées à un service dans les grands groupes, fermes hydroponiques intelligentes, Teach Wear, un harnais connecté pour prévenir le mal de dos, palanques d'exosquelettes, un équipement militaire connecté développé par Atos, un drone maritime pour étudier les méduses,etc. Il y avait vraiment matière à s'émerveiller en fouillant minutieusement les nombreux stands.
La maison connectée a toujours la cote
Le groupe HBF présentait les nouveautés autour d'OTIO, une gamme de produits domotiques (lampes connectées, prises connectées, thermostats, veilleuses, centrales météo, portiers vidéo, etc.). Gweltas Radenac, Directeur de programme – nouveaux business pour le groupe HBF, a conduit la conception d'une refonte de l'application mobile, OTIO Home qui permet de piloter l'ensemble des produits de la gamme. Elle sera disponible à l'automne. “L'idée c'est de proposer aux consommateurs une expérience utilisateur unique facilitant la mise en place des scénarios dans sa maison connectée”, affirme-t-il.
Sur Vivatech 2019, l'entreprise cherchait à nouer des contacts avec des fabricants de chauffage et des partenaires BtoB pour créer des programmes d'interopérabilité. Il s'agit de pousser les solutions d'énergie renouvelables et le maintien à domicile, qui ouvre une porte vers le smart building et l'équipement des bâtiments en rénovation. De nouveaux produits seront annoncés en fin d'année.
À côté se tenaient les fondateurs de Wizzili, une startup toulousaine qui conçoit un assistant vocal pour parents débordés. Cet objet connecté sur batterie permet d'enregistrer le calendrier et faire des rappels aux différents membres d'une famille. L'application sert de relais pour les adultes et les adolescents possesseurs de smartphones. Il suffit de demander à la galette qui affiche un sourire quelles sont les dernières informations associées aux personnes. Wizzili veut rassurer les consommateurs en indiquant qu'elle ne revend pas les données à des tiers et qu'elle les héberge en France, dans le Cloud d'OVH. L'appareil qui propose une alternative spécialisée à Google Assistant et à Alexa est en précommande.
Des entreprises et des startups qui tirent leur épingle du jeu
Wizzili a commencé la fabrication de 200 exemplaires à une heure de Toulouse, dans le Tarn. Ce sont 88 unités qui seront distribuées aux contributeurs de la campagne KissKissbankbank menée il y a deux ans. Cela permettra de tester le produit à plus grande échelle. La phase de précommande sera relancée cet été pour une fabrication prévue en septembre. Wizzili coûte 129 euros, et 99 euros en précommande. Par la suite, un service premium sera proposé à 49 euros par an.
Autre projet intéressant, celui de 5Th Dimension. La startup fondée par Aron Kapshitzer et Sophie Serrero développe des paires de lunettes connectées qui diffusent du son par conduction osseuse. Cela permet de rester attentif tout en prenant un appel. L'appareil très sobre supporte également les assistants vocaux. Dans un premier temps, le dispositif se destine à l'écoute de la voix en mode “main libre”. La paire en question sera disponible dès cet automne, notamment auprès des opticiens “Bien chez moi”, une filiale du groupe Les Mousquetaires. Le prix de l'Universal Glasses ? 150 euros. Un second produit intégrera un système intelligent de réduction de bruit. Un algorithme repère dans l'espace la position de son interlocuteur et facilite l'écoute même s'il se déplace. L'on pourra filtrer les sons de son choix. La V2 sera vendue en 2020.
Vivatech 2019, c'est donc un joyeux gloubi boulga d'opportunités politiques et commerciales mâtinées d'innovations. Après quatre ans de développement, ce salon n'évite malheureusement pas les clichés sur la popularisation des nouvelles technologies. On y croise heureusement des entrepreneurs motivés qui espèrent rencontrer le succès.
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