En plein expansion, le marché de l'Internet des Objets se retrouverait guidé par celui de la voiture connectée d'ici quelques années, avec la promesse de retombées économiques conséquentes, ainsi que celle d'une implantation durable de cette technologie.
En 2014, un rapport issu d'une enquête de Mc Kinsey, l'une des agences de conseil aux directions générales les plus côtés au monde, affirmait que plus d'un quart des acheteurs dans l'automobile considéraient les questions d'électronique embarquée et de connectivité à Internet comme primordiales, devant celles liées à des caractéristiques intrinsèques de la machine, comme les performances du moteur ou l'autonomie de carburant. Preuve que le concept de voiture connectée fait désormais partie intégrante de nos préoccupations contemporaines de consommation, le marché de l‘IoT trouve dans ces nouveaux comportements d'achat une manière de fixer durablement ses perspectives de croissance à moyen terme ainsi qu'une estimation de sa valeur globale.
Le marché des voitures connectées : ses perspectives
L'actualité technologique est en mesure de fournir un nombre pléthorique d'exemples de montée en puissance du marché des voitures connectées. Plusieurs entreprises, et non des moindres, sont déjà au coude à coude pour mettre à disposition leur modèle d'automobile intelligente le plus rapidement possible : Google développe sa Google Car, Apple construit son projet Titan, alors que Tesla élabore son modèle gratifié de la lettre « S« .
Si ces entreprises précédemment citées sont connues pour leurs gammes de produits novateurs ou leurs services proposés ainsi que leur capacité financière leur permettant d'investir massivement, elles sont cependant également reconnues pour leur sens commun de l'intuition. En effet, selon un autre rapport issu de l'analyse du département de recherche de l'académie suédoise SNS daté de juillet 2015, les retombées attendues du marché des voitures connectées avoisineraient les 40 milliards de dollars d'ici cinq ans.
Un potentiel économique conséquent qui prend tout son sens, quand on sait que cela prend en compte également près de 150 millions d'automobiles mises sur le marché depuis 1996 qui seraient compatibles avec l'électronique embarquée.
La monétisation de l'IoT
Ces estimations toucheraient le secteur de l'automobile donc, avec de nouvelles productions, mais aussi une large part de celui de l'IoT bien entendu. À l'horizon 2020, selon Tech Crunch, l'électronique embarquée deviendrait un standard sur une grande variété de modèles qui le permettront : les connexions 4G sans fil, ou encore les combinaisons entre la technologie Wi-Fi et celle de l'IoT offrent de nombreuses possibilités en termes de conduite et de gestion du trafic.
Mais bien plus encore : si on vous citait dans un précédent article certaines capacités à attendre de l'IoT dans le monde de l'automobile, les véhicules intelligents ne demeureront pas des entités autonomes et isolées. Tout comme chaque objet connecté, votre voiture sera en mesure de vous communiquer des informations, mais elle sera également capable de transmettre des informations aux autres objets connectés de votre environnement. L'exemple le plus probant à ce jour est probablement celui qu'offre Mercedes-Benz : certains de ses modèles présentés cette année peuvent être directement relié à Nest Weave, le système de domotique connecté développé par Nest Labs Inc. Cette innovation permettrait de multiples utilisations, comme activer le thermostat de votre domicile à une température idéale depuis votre véhicule pour préparer votre arrivée.
Les fournisseurs d'accès Internet ainsi que les professionnels en services reliés au Big Data ne seraient également pas en reste : un tel flux potentiel de données à venir représenterait une nouvelle et surtout importante source de revenus, ajoutant une plus-value supplémentaire aux technologies basées sur le cloud. Verizon, le géant des télécommunications américain, l'a bien compris : cet été, il a lancé son service de gestion de données reliées à l'automobile, « hum« , qui propose à ses clients des informations en temps réel sur leurs véhicules, leurs caractéristiques, et inclut un logiciel de tracking pour les géolocaliser en cas de vol par exemple.
L'IoT victime de son propre succès ?
Si le potentiel futur d'un tel marché est aujourd'hui difficilement contestable tant celui des objets connectés et par conséquent celui de l'IoT évolue à une vitesse d'une logique fulgurance, le propos reste cependant à nuancer. La raison ? Deux tendances majeures identifiées par TechCrunch comme étant des freins probables au développement du marché hybride de l'IoT et de l'automobile.
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En premier lieu, la croissance du phénomène de co-voiturage, autre fruit de l'IoT et du marché des applications pour smartphones. Une estimation réalisée par la société analyste spécialiste des technologies informatiques ABI Research conclut que d'ici 2030, près de 650 millions de personnes privilégieraient ce mode de transport pour leur déplacement à travers le monde, un chiffre non-négligeable pour l'industrie de l'automobile connectée. Et pour Uber Pop.
Enfin, la tendance montante du locatif automobile. À l'instar du nouveau plan de tarification présenté par Citroën en 2014, ces plans de locations de véhicules payables au mois satisferaient une clientèle se déplaçant peu ou disposant de moyens réduits pour permettre l'entretien d'une voiture personnelle. Sans compter les nombreux avantages que comportent généralement de telles offres, telles que l'assurance et les réparations prises en charge par le constructeur.
Après constatation, une chose est sûre cependant : à l'avenir, le marché de l'automobile connectée comme extension de celui de l'IoT n'a pas fini de faire parler de lui.
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