Caroline Van Renterghem est la CEO et co-fondatrice de la startup Wair. Son objectif est de permettre à tout le monde de se protéger de la pollution de l'air en ville avec un foulard connecté innovant et à la pointe de la mode.
La symbolique de la société Wair est d'accompagner le changement de l'environnement par le changement des textiles « Chez WAIR, nous croyons au pouvoir de la FASHIONTECH », déclare Caroline Van Renterghem. Il s'agit de rajouter des fonctionnalités innovantes par le numérique ou l'électronique aux vêtements.
Accompagné d'une application de prévention et d'alerte, le foulard de Wair dispose de deux fonctionnalités comme la couverture du cou et une protection à la pollution de l'air. Il est donc possible de le mettre autour du cou pour se protéger de froid ou sur le visage pour la pollution.
L'application Supairman est capable d'avertir l'utilisateur lorsque l'air n'est pas sain dans le but de le sensibiliser à la qualité de l'air, ainsi que les personnes aux alentours.
Une technologie aux multiples usages
Le premier foulard anti-pollution connecté est doté d'une technologie constituée de quatre parties. On retrouve un filtre capable d'arrêter 99 % des particules comme les pollens, les gazs et les bactéries, un masque pour assurer une tenue et une étanchéité optimale et un boîtier contenant un système de filtration permettant d'améliorer le confort de respiration. Tous ces composants sont intégrés au foulard sont amovibles, lavables et interchangeables. L'application associée permet de savoir quand il faut porter le foulard.
Le Wair One contenant un filtre passif et s'adressant aux cyclistes, conducteurs de scooters et motos, ainsi qu'aux allergiques et asthmatiques, est actuellement en précommande sur Ulule. Le Wair Active, qui devrait être disponible courant 2017, est destiné aux sportifs ou aux personnes exposées plus longuement ou a des taux de pollution plus élevés. Ce modèle viendra compléter l'expérience utilisateur en permettant de recevoir des alertes directement dans le foulard, en calculant encore plus précisément ou en alertant lorsqu'il faut changer le filtre. Les utilisateurs du Wair One pourront bien sûr se procurer le boîtier du Wair Active pour le changer lorsqu'il sortira.
L'Europe comme « marché de communication »
Au niveau des clients, la priorité se trouve au niveau des cyclistes, des motocyclistes, et les allergiques en B2C ou B2C « Plus largement cela peut toucher toutes les personnes qui veulent avoir une vie plus saine en ville, et ce dans le monde entier ».
Une fois la campagne de crowdfunding achevée le 4 décembre, les foulards seront disponibles sur le e-shop de Wair et dans des magasins spécialisés dans le cyclisme, les vêtements ou l'innovation.
Le marché visé par ce crowdfunding est celui des cyclistes urbains en France « nous souhaitons nous développer ensuite en Europe puis en Asie d'ici 1 à 2 ans maximum sur une cible plus large ». En effet, les Asiatiques sont habitués à porter des masques de protection pour éviter de contaminer ou encore pour se protéger contre la pollution. « Nous avons cependant souhaité lancer notre premier produit en France puis en Europe pour démarrer notre activité, prouver notre marché et parce que le climat d'affaire y est plus simple et moins coûteux pour nous pour démarrer ».
L'Europe reste un marché de communication pour l'entreprise, afin de servir de tremplin pour se développer en Asie, où elle cible les classes moyennes ouvertes sur l'international sensibles à la mode et au « made in France », ainsi que les expatriés.
« La pollution de l'air touche 9 urbains sur 10, et tue 7 millions de personnes par an selon l'OMS ». En 2030, 70 % de la population habitera en ville, représentant ainsi 3 milliards de clients potentiels pour Wair. La société commence doucement en s'attaquant au marché des cyclistes avec au total 425 millions de personnes. Les pays ciblés par la startup seront dans l'ordre : France, Europe du Nord, Etats-Unis, Japon, Corée du Sud, Chine et Mexique.
Adapter une protection professionnel au grand public
La gamme WAIR Active n'a actuellement aucun concurrent et propose une rupture totale par rapport à toutes les protections respiratoires existantes. En effet, cette protection actuellement réservée aux professionnels sera proposée au grand public. La valeur ajoutée de ce produit par rapport aux autres masques anti-pollution est bien évidemment son esthétique similaire à un produit à la mode ainsi que son aspect connecté. Ce produit connecté se positionne sur l'éco-responsabilité avec des matériaux certifiés et une réduction de l'impact carbone sur la chaîne de production.
Cela fait plus d'un an que Wair travaille sur ses produits avec une équipe de R&D en interne s'appuyant sur des bureaux d'étude spécialisés en qualité de l'air, en électronique, en textile ou encore en design. « Toute la difficulté de notre produit réside dans la multitude d'expertises qu'il nécessite, dans le maintien de la compatibilité entre les différentes gammes et dans l'ergonomie d'usage ce qui est propre à un produit nouveau comme le nôtre ».
Le présent financement crowdfunding permettra à Wair de démarrer la production de la gamme Wair One. La R&D a été financée via deux levées de fonds Love Money, la Bourse French Tech et une subvention du réseau Rhônes-Alpes Initiative. La société est en train de préparer une autre levée de fonds Seed de 800.000 euros pour financer la suite de la R&D pour son produit Wair Active et son développement international.
Tout succès est relatif dans le monde de l'entreprenariat et ne met en aucun cas à l'abri ! Les succès permettent d'accélérer le développement d'une société, mais ne sont en aucun cas un aboutissement. Il ne faut surtout pas se reposer dessus. C'est une motivation bien entendu, mais derrière tout succès se cache des erreurs potentielles. Il faut toujours avoir une longueur d'avance et voir ce que ce succès va engendrer pour votre activité. De bonnes ventes entraînent un surcroît d'activité qui peut poser problème au niveau de la production si cela n'a pas été anticipé.
Notre société est encore jeune, mais nous pouvons citer notre quelques petits succès : une forte attractivité auprès de la presse (plus de 150 parutions) et un crowdfunding réussi en à peine 10 jours dont l'objectif est en passe d'être doublé.
Nous avons communiqué très tôt, trop tôt probablement. Cela a démarré un compte à rebours qui maintient la pression sur nous depuis le début mais qui porte enfin ses fruits, car nous avons démarré nos préventes avec une bonne communauté (emails, réseaux sociaux, etc.) et nous disposons d'un riche écosystème (institutionnels, incubateurs, grands groupes, etc.).
Je suis par ailleurs, ainsi que mon co-fondateur Luc et notre associée Anne, à la fois passionnée par le projet et le fait de mener un projet utile, mais nous avons aussi toujours eu tous trois le goût de l'entreprenariat donc du risque.
Notre équipe est très complémentaire. Je suis issue de la mode et du marketing, Luc est ingénieur et Anne est experte-comptable. Chacun est ainsi responsable d'une fonction stratégique.
Monter l'équipe au départ ! J'ai travaillé un an toute seule avant de rencontrer Luc et de que ce soit la bonne personne ! Désormais, notre principal obstacle est l'intégration de l'électronique au textile.
De bien se poser la question si la connectivité est nécessaire ou si elle est gadget, car elle engendre un très gros coût et temps de développement supplémentaire. Dans notre produit, l'aspect connecté ne sert qu'à mieux utiliser le produit dont la fonction principale et l'efficacité de protection, il n'est en aucun cas la fonction cœur du produit.
Après avoir passé grâce au crowdfunding l'étape de la preuve de marché, il nous faut produire et se financer pour aboutir à notre seconde version.
Il est important de partir avec au moins un peu de fonds propres et le moins de charges personnelles possible afin que l'aspect financier ne soit pas une source de tracas supplémentaire dès le début. Il existe ensuite de nombreuses aides régionales ou nationales, notamment pour les projets innovants. Il existe ensuite des prêts d'honneur (prêts à taux 0%) attribués par des réseaux de chefs d'entreprises, diverses plateformes de crowdfunding qui sont des bons moyens de se financer rapidement.
Ensuite il faut passer par la case business angel puis fonds d'investissement. Si vous entreprenez, préparez-vous à passer votre temps à chercher à vous financer, c'est le nerf de la guerre. Mais il faut se rappeler qu'il n'y a pas de meilleur moyen de se financer que d'avoir des clients !
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